Albret néracais Armagnac & Condomois Esprit Bastide Gascogne médiane

Francescas

- Vincent P.


 

Rue Maubec / Carrèra de Maubec / Carrèro de Màwbec

en graphie alibertine :

Maubec
Prononcer "Maoubec".


Il y en a des rues Maubec en Gascogne ! Une à Bayonne, une à Bordeaux, une à Langon, une à Toulouse rive gauche, ... et donc une à Francescas !


 

Grans de sau

  • A Gan aussi ! Mais Gan en Béarn !

  • Une Rue Maubec aussi à Clairac (47)

  • On peut constater qu’une majorité de noms de lieu Maubec / Malbec sont situés sur une hauteur qui s’avance sur la plaine environnante.
    Voir par exemple sur Géoportail -carte IGN : 82500 Maubec, Maubec 32190 Caillavet, Maubec 31350 St-Lary-Boujean ...

    L’étymologie
     « mal » pré-indoeuropéen = hauteur + « becco » celtique = bec,
     ou nom de type féodal ?
    renverrait à l’image d’un énorme bec qui sortirait d’une tête représentant le plateau situé au dessus.

    Les Maubec / Malbec situés en plaine sont forcément issus d’un nom de personne, dont l’ancêtre à l’origine du nom, n’était peut-être pas une mauvaise langue.

  • Effectivement, dans le Dictionnaire du Béarnais et du Gascon modernes de Simin Palay on trouve :

     mau-bèc (sm) ; mauvais piton, rocher formant saillie, d’accès difficile ;
    au fig. médisant-e ; mauvaise humeur. N.d.l et de p. Maubec, Sedze-Maubec (B.-P.) ; variété de raisin.

  • Pour compléter le précédent post, une vue extraite de Goggle Maps sur Maubec à Gan (64 290).

  • Et avec le relief visible sur les cartes IGN, on comprend mieux la topographie du lieu en hauteur et qui s’avance...

  • En voyant cette carte le lieu-dit "Le Chesnay" interpelle:imitation de la belle banlieue résidentielle de Versailles ou toponyme d’une autre nature ?
    Et je n’ose espérer une prononciation gasconne telle le chèsnay au lieu du francilien le chénai ...

  • Ce "Le Chesnay" de Gan n’apparait pas sur la carte d’état major du 19e siècle, pas plus que le chemin qui y conduit.
    C’est donc une habitation assez récente.
    On peut imaginer une maison bourgeoise dont les fondateurs n’avaient pas pour souci premier de se fondre dans la toponymie béarnaise.

  • Non ce "Le Chesnay" de Gan est l’ancien Darracq (famille D’Arrac)... l’ancien chemin d’accès est toujours bien lisible et visible sur les photos aériennes (tout comme l’origine de la nouvelle appellation).

    [Darracq apparait bien sur le cadastre napoléonien de Gan Section C feuille 3 : la carte d’état major signalée plus haut est moins précise. La question est donc le changement de nom pour "Le Chesnay". Tederic M.]

  • C’est clairement l’ancienne maison Darracq et l’on trouve en effet une famille d’Arrac à Gan à date ancienne, probablement originaire du hameau d’Arrac sur la même commune (il n’est pas certain que ce soit un toponyme latin en -acum).

    Toute la question, ainsi que nous y invite Tederic, est de connaître les raisons pour lesquels le toponyme "Darracq" est devenu "Le Chesnay", encore qu’il est facile d’imaginer, au vu de la disposition de la maison sur les cartes, une demeure bourgeoise, qui aura subi un outrage toponymique suite à la fantaisie d’un propriétaire, qui devait trouver plus distingué de débaptiser sa propriété et de la renommer selon des codes français (versaillais !).

    Retrouvons Darracq !

    NB : Le Chesnay, forme masculine, est une forme sur le suffixe botanique tiré du latin -etum (qui donne -ay/ey) pour désigner une chênaie. Ce serait quelque chose comme Lou Cassourét en gascon local : ’cassou "chêne" + suffixe botanique -et, avec développement d’une consonne de liaison. Cassoulét, Cassouét ailleurs.

  • Si nous étions masochistes à Gasconha.com nous pourrions faire le recensement de ces pollutions linguistiques d’inspiration francilienne à travers la Gascogne. Heureusement nous avons mieux à faire !

    Quelques exemples autour de moi cependant : le quartier Fontainebleau à Tyrosse, le château de Vincennes à Saint Martin de Seignanx et, dans la même commune, celui de Birus renommé par l’un de ses propriétaires successifs "Monchoisy", qu’il a gardé jusqu’à maintenant : le Samsuffit du riche en quelque sorte ...

  • Dans l’esprit d’un message antérieur : Le Petit Versailles à Samonac (33), à Labrit (40), au Houga (32) et Esparsac (82).

    [Le nombre de lieux-dits "Versailles" est... alarmant, non seulement en Gascogne, mais plus largement dans les Pays de la Chocolatine (pour ne pas dire "Sud-Ouest"). Tederic M.]

  • Et j’oubliais le "meilleur" (se’s pòt diser atau ...) : le Bois de Boulogne à Dax, bien sûr .

  • Versailles a pu désigner sous l’ancien régime ce qui était relatif à l’administration royale, par métonymie. Par exemple, la rue "Versailles" à Laruns doit son nom au dépôt de bois pour la mâture qui se trouvait à côté. C’est très gascon comme attitude, et donné à l’époque en patois. J’hésiterais à parler de "pollution lingüistique". En tout cas légitime historiquement et d’origine populaire autochtone. Ce n’est sûrement pas le seul cas de ce type


Un gran de sau ?