Rapporté dans le "Sud-Ouest" du 22/10/05 ("La bataille des TGV", article de Jean-Pierre Deroudille) :
""Les Toulousains comme Martin Malvy n’hésitent pas à le dire : "un TGV, c’est Toulouse-Paris en trois heures, sinon cela n’existe pas !"
Les élus du Lot-et-Garonne soutiennent la priorité à Bordeaux-Toulouse [1], en espérant que le TGV s’arrêtera à Agen.
Jean Dionis du Séjour : "le vrai axe aquitain n’est pas l’arc atlantique mais la vallée de la Garonne, et il ne faut pas oublier la nécessaire coopération de ses deux métropoles, Toulouse et Bordeaux"."
On voit déjà ici deux réactions différentes :
La "Midipyrie" par la voix de son satrape, ne voit dans le TGV que la liaison rapide avec Paris, et se fout du reste...
Voici de quoi refroidir l’ardeur gasconne pour le TGV : donner de l’argent pour renforcer la dépendance de la Gascogne à la capitale française, ce n’est pas vraiment l’attitude autocentrée et conquérante que préconise Gasconha.com...
Et la synergie Bordeaux-Toulouse, ça compte pour du beurre ?
Une ligne rapide entre les deux métropoles gasconnes peut la favoriser, avec des retombées pour toute la Gascogne.
Maintenant, faut-il vraiment une ligne TGV pure et dure, avec son coût financier et environnemental énorme ?
Une amélioration de la desserte actuelle n’est-elle pas suffisante ?
Quant à la réaction agenaise de Jean Dionis du Séjour :
Elle a le mérite d’attirer l’attention sur le couple Bordeaux-Toulouse, et place Agen sur cet axe garonnais, qui n’est pas, cependant, "le vrai axe aquitain" :
L’anneau gascon est un anneau de peuplement.
Des axes aquitains (ou gascons), il y en a trois ; ils forment l’anneau gascon : Bordeaux-Toulouse, Toulouse-Bayonne, Bayonne-Bordeaux.
Gasconha.com défend une synergie entre toutes les villes de cet anneau gascon, petites ou grandes.
Agen est l’une de ces villes, assez importante par la population, mais jouons collectif !
Conclusion provisoire :
Le TGV est fait surtout pour la liaison avec Paris. L’intérêt de l’espace gascon n’est pas forcément là, mais plutôt dans un renforcement ferroviaire de l’anneau gascon : augmentation des dessertes, soin apporté aux correspondances, multimodalité, tarifs séduisants. On peut améliorer beaucoup de choses sans investir dans des projets pharaoniques.
L’axe Bayonne-Pau-Tarbes-Toulouse mérite lui aussi toutes les attentions, alors que la SNCF trouve que c’est un boulet à traîner...
Donc, pas de précipitation !
Il faudra peut-être un jour faire une LGV Bordeaux-Toulouse, et profiter des plans parisiens pour renforcer le côté nord de l’anneau gascon. Si ça peut empêcher le projet de nouvel aéroport toulousain, c’est à considérer.
Mais avant de nous lancer là-dedans, réfléchissons à des solutions alternatives, adaptées à notre tissu de villes moyennes et petites.