Il a consacré sa vie à photographier ses paysages et ses paysans, à collecter ses paroles et ses contes en gascon...
Il voyait que la civilisation agro-pastorale landaise allait disparaître.
Félix Arnaudin (1844-1921).
40 ans d’images à travers la Grande Lande.
Habitat et architecture
rurale de la Grande Lande.
Musée d’Aquitaine, ville de Bordeaux.1991.
Le grand chambardement :
"Moins d’un siècle après Arnaudin le
bilan est effrayant : un pays maintenant entièrement voué
à l’industrie des loisirs de consommation dans sa zone littorale
; le patrimoine culturel cantonné dans des réserves dont
le type achevé est l’écomusée ; un paysage dévasté,
sans identité, livré à une architecture de banlieue,
la culture industrielle du maïs à perte de vue."
(François Moniot, préface du livre ci-contre)
E adara ? Et maintenant ?
Nous ne reviendrons pas à la civilisation qu’aimait Arnaudin.
Mais... il n’est pas interdit de faire du neuf en s’en inspirant !
Les moutons peuvent retrouver leur place dans les Landes de Gascogne,
la maison à ossature de bois aussi...
On a été obligé de créer des
vira-huc
(prononcer "bire-huc" ; "tourne-feu" en gascon) dans le pinhadar. C’est bien que le "tout pinhadar" a ses limites.
Y découper des vira-hucs encore plus larges permettrait d’économiser
sur la lutte anti-incendie et de réintroduire les moutons.
De même, dans les zones très résidentielles où
la quiétude du dimanche est perturbée par le grondement de
tondeuses énergivores, on pourrait avantageusement faire pacager
quelques aulhas ou thòcas (deux mots pour dire "brebis"
en gascon, le deuxième très Lanegran*).
Et laisser les chênes regagner du terrain sur les pins. Ils poussent
tout seuls, brûlent moins vite, font du bon bois de chauffage et
des glands pour les porcs ! *Lanegran = Grande Lande en
gascon landais francisé.
Merci à Francesa Bouquet pour les photos qui illustrent cette page.
Une vision moins contemplative que celle d’Arnaudin :
Projet de mise en valeur des Landes, par Guillaume Desbiey, en 1776Le projet de mise en valeur des Landes de Guillaume Desbiey
Ce projet, qui comporte un modèle détaillé d’exploitation landaise, date de 1776, mais il reste intéressant comme alternative à la monoculture du pin. Il utilise astucieusement les ressources locales, et des espèces végétales qu’on a abusivement négligées dans les Landes : chêne-liège, sorbier, vigne...