Graves & Cernès

Preignac


 

Un des deux ponts jumeaux de Sanche


[Françoise]


 

Grans de sau

  • Un rapport éthymologique avec les rois Sanche, Sancho, Sanz ? Vasconité ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Probablement. A confirmer.

  • Cela peut difficilement être autre chose, toute la question étant de savoir si ce toponyme a été importé par des pasteurs transhumants ou si les lieux ont été de forte gasconnité en des temps plus anciens - étant entendu que l’anthroponyme Sanche est porteur d’une forte identité g(v)asconne - ce que tendrait à prouver la toponymie immédiate (notamment Arieste, qui est la forme hyper-gasconne pour la "fenêtre").
    D’ailleurs, hésitation entre -èyre et -ère, la ligne isoglossique ne doit pas passer loin : La Canère face à Couleyre.

  • Attention !
    * la Canère c’est comme ’capèra’, ’anhèra’, ’vedèra’... c’est probablement le féminin de ’canèth’ (tuyau).
    Donc toujours en -ère.
    Ne pas confondre 1° -èth/-èra (-èt/-ère) et 2° -èir/-è(i)ra (-èy/-è(y)re

  • Quant à Arieste = fenêtre, en Bazadais, pas possible ! on dit ’frièsta’ (frièste) et ça m’étonnerait qu’au Moyen Age on ait dit arieste.
    C’est du pur béarnais, quand même !
    Attention aux conclusions hâtives sur les toponymes !

  • Il est attesté que la langue ancienne du Bazadais connaissait en des temps anciens une langue beaucoup plus typée gasconne qu’aujourd’hui donc ...
    Reste que je pense que l’Arieste en question est un signe de migration sud-gasconne.
    Pour autant, je ne sais pas ce qu’est du "pur béarnais", en tout cas, la bête chute du n intervocalique et le développement d’un ar- prosthétique sur hr ne sont pas des phénomènes purement béarnais, d’autant plus que pour tout dire, en Béarn, on dit aujourd’hui frinèsta et que les formes hyper-gasconnes sont mieux conservées en Bigorre qu’en Béarn.

  • Je pense que la réflexion de Gaby est assez caractéristique d’une socialisation aux thématiques "oc" via l’occitanisme : il y a d’un côté le gascon, une sorte de languedocien un peu "hard" avec quelques h et des conjugaisons bizarres, et là bas, dans les montagnes, le béarnais, "pur", le standard hyper-gascon.
    C’est déjà ce que disait Mistral qui ne captait rien. L’occitanisme est bien le fils du félibrige.

    Gaby n’est évidemment pas en cause parce qu’il colporte sans le vouloir ces bêtises popularisées par les occitanistes béarnais, mais je pense que nous pouvons aujourd’hui y mettre fin.
    Les parlers gascons du Béarn ne sont en rien typés et ne sont absolument pas conservateurs.
    Toute la plaine béarnaise connait des parlers tout aussi gascons que la Gascogne centrale : en Vic-Bilh, Soubestre, dans la plaine de Nay (à l’exception de l’article pyrénéen), il n’y a rien de franchement archaïque.
    La vallée d’Ossau parle une langue moins gasconne que l’Albret !
    Le Béarn n’est en rien un conservatoire, sa gasconnité est forte seulement à la marge vers Sauveterre et Salies parce que la phonétique y est typée et évidemment en Aspe et Barétous. C’est tout.
    Si l’on veut chercher des dialectes gascons vraiment gasconnants, on va en Haute-Bigorre, dans les vallées du Comminges et même du Couserans.
    Là s’étaient conservés le vieux vocabulaire, les vieilles tournures grammaticales ou encore les mutations phonétiques.
    Ou alors on va dans les Landes, au coeur du domaine noir pour une idée de ce que peut être un gascon anti-languedocien, sans influence toulousaine.

    Je pense que le jour où nous arriverons à détruire ces clichés autour de la relation "dialectique" entre le gascon et le dit "béarnais" (qui n’existe pas), nous aurons progressé.

  • Pour le reste, je ne vois pas pour quelle raison il serait étonnant que le gascon médiéval bazadais ait connu des formes gasconnes plus typées dans la transformation des étymons latins.
    Il suffit de lire les chartes bordelaises pour constater que tout ce qui fera l’hyper-gascon d’aujourd’hui était connu des formes médiévales bordelaises.

    Je suis aussi d’avis que la méfiance des occitanistes face à l’idée de ressusciter ces traits perdus illustre d’une certaine manière le refus de l’émergence d’un gascon indépendant.
    Mais Montaigne nous invitait déjà d’aller chercher les formes les plus méridionales.

  • A propos de "Arriesta" :
    L’IGN donne aussi LA RIESTE [ARBANATS - 33] et
    LA RIESTE [LOUCHATS - 33].
    Je pense qu’il y a une mauvaise coupure. Mais avec ARIESTE [PREIGNAC - 33] signalé par Vincent.P, ça commence à faire beaucoup pour ce secteur des Landes de Cernès et des Graves.
    Bien sûr, il faut être prudent : il y a toujours le risque qu’un nom de famille venue d’ailleurs ait créé un toponyme.

    Halip Lartiga nous signale aussi que :
    "AHRIESTA est le vieux mot landais, qui survit dans le nom d’une chasse, la chasse à l’AHRIESTA, consistant à pratiquer un fenêtre dans les pins, au bout de laquelle on tendait un filet pour attraper les oiseaux qui s’y étaient engouffré.
    Nom de lieu dit à Biscarrosse, sur la rive occidentale du petit lac.
    Ce mot est effectivement remarquable, qui contient presque toutes les évolutions du gascon."
    Et Biscarrosse et le monde landais ne sont pas si loin que ça de nos toponymes Arieste ou La Rieste...
    ( frinèsta )
    Concernant l’évolution en "ahriesta" du côté des Graves, le "hr" peut étonner. Il faudrait trouver d’autres cas.
    La chute du "n" intervocalique semble présente dans d’autres toponymes locaux ("Le Piada"). Les autres traits gascons ("a" prosthétique, métathèse) sont attestés.
    Le parler fixé par l’Atlas lingüistique de Gascogne ne nous donne que des formes tardives, qui peuvent avoir été déjà, selon les lieux, francisées, gabachisées, languedocianisées...
    Je vois par exemple un lieu HONTARREDE [XAINTRAILLES - 47]... Or, à ma connaissance, on ne disait plus au 20e siècle, dans ce coin d’Albret dont j’ai un peu reçu la langue, "ahret" pour "froid", mais "fret"...
    Et Geneanet ne donne aucune présence du nom de famille HONTARREDE dans le département 47 où se trouve Xaintrailles...
    Dernière hypothèse : un mot hypergascon qui a fait fortune un peu en dehors de l’hyperGascogne, pour une raison qui nous échappe.

  • Je trouve aussi RIESTE [MARSOLAN - 32] (près de Lectoure)

    RIESTE [DAMAZAN - 47] (premiers côteaux du rebord landais en quittant l’arribère de Garonne)

    RIESTES [ESPIENS - 47] (au nord de Nérac)

    Aucun de ces trois n’est en "HyperGascogne", tout au moins dans les frontières qu’on donne à celle-ci à partir des collectages des 19-20e siècle.
    Ces derniers constatent probablement que la mutation fr>hr ne se fait pas dans ces lieux, où, pourtant, la toponymie semble bien l’attester, mais pour des temps un peu plus anciens.

  • Suu biarnés : torni volontièrs sus mas afirmacions, que lo Biarn es fòrt lunh d’en çò men e coneishi gaire.
    Mès suu bordalés medievau, cresi qu’i avèva una lenga literària diferenta de la lenga parlada, e que, benlèu, vadré milhor s’i hisar pas.

  • Il est clair que les caractéristiques du gascon ont été entamées sur les marges du domaine linguistique, c’est toute l’histoire de la langue gasconne.
    On ne peut pas expliquer des toponymes comme Espiet en Haut-Entre-Deux-Mers ou les nombreux "Brane" du Médoc sans considérer un recul à date historique de certains traits.
    Je pense que la poussée oïlico-guyennaise via les autoroutes que sont les fleuves en est la cause.


Un gran de sau ?

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