Maremne & Seignanx Pays negue Landes de Gascogne

Saint-Jean-de-Marsacq / Sent Joan de Marsac

- Tederic Merger


 

Route de l’Abelha

Saint Jean de Marsacq - route de l'Abelha
Saint Jean de Marsacq - route de l’Abelha
 Cet "Abelha" ne semble pas être un "lòc" ancien.
 Cette route semble être une création pour desservir un lotissement.
 Elle voisine avec la "route de l’Esquirou".
Aussi bien "abelha" (abeille) que "esquiròu" (écureuil) sont des mots gascons écrits en graphie alibertine.
Peut-être que de vieux habitants de Saint Jean de Marsacq pourraient nous dire si ces noms ont été donnés par une municipalité soucieuse de mettre une touche de gascon dans la viographie ?
Il est plus que probable que ces mots ne sont pas prononcés correctement par la population générale.
Tederic M.


 

Grans de sau

  • Je crois bien qu’il s’agit de L’ABELHA écrit en graphie félibréenne... prononcer "l’abeillà" : le rucher. Nous avons aussi chez nous L’ABEILLEYRA, LES ABEILLERAS, etc.
    Mais ce n’est malheureusement pas sur le cadastre napoléonien.
    Je suppose que ce sont des vieux, au cours du XXe siècle, qui parlaient de "l’abeilla", le lieu où on élève des abeilles (il suffira de se renseigner !), et qu’on a repris cette appellation.
    Un farfelu qui aurait écrit en alibertin aurait écrit "rota de l’Abelha" (et puis pourquoi une seule abeille ?)

    D’autre part il n’y a pas de sapins en tant qu’espèces indigènes dans les Landes. Quand bien même quelqu’un en aurait planté, on aurait utilisé "sapin".

    Sur "bieil" : en toponymie, les mots ont parfois des sens particuliers. Dans ce cas (cf. Loc-Bieil, etc.), c’est selon D. Escarpit (spécialiste du gascon, université de Bx) un adjectif à connotation négative (abandonné, mal entretenu, isolé, mal fréquenté, escarpé, dangereux.....).
    On notera d’ailleurs qu’il y a un "i" après le "b".

    Et enfin, sur "abeille" : avant, on disait "mouche à miel" ? Oui mais... en français ! Le français a emprunté "abeille" à l’oc... et depuis 1268 !!
    Et "abeille" existait bien sûr en gascon au XVIIIe siècle : on retrouve des lieux-dits girondins L’ABEILLEY (le rucher) sur la carte de Cassini.

  • Renseignement pris localement,ce nom fut donné à une des rues récemment créées dans le village (années 1970 probablement) pour y abriter des HLM .A l’époque on voulut donner des noms locaux,donc gascons à ces chemins nouveaux(ici, le nom de l’abeille,le village abritant alors de nombreux ruchers,aujourd’hui en danger,comme on sait … ).Très bien tout ça sauf qu’aujourd’hui ,me dit ma jeune informatrice , « nous disons abèla »-avec accent sur a ,naturellement -…Bref,c’est raté .On peut certes incriminer la graphie occitane normalisée qui,tant que la langue n’est pas enseignée,est lue selon les habitudes françaises ;mais surtout l’erreur fut à l’époque d’écrire « route de l’abelha »,formation composite avec déterminé français et déterminant gascon qui fait naturellement penser à un bout de phrase français,donc bien sûr prononcé à la française.Erreur à ne pas répéter !

  • 40 ans de dogmatisme, de prêche dans le désert, de forceps stérile sur quelques dogmes.

    Cela apportait quoi ce "abelha" ? Rien. Il suffisait de prendre le vieux nom gascon des lieux que l’on recueillait dans la bouche d’un paysan, et c’était plus gasconnant.

  • L’application sur l’espace public de la graphie alibertine produit l’effet inverse de son ambition :
    1-Les générations qui connaissent la langue ne reconnaissent pas leurs mots familiers (lus à la française").
    2-Les neos-habitants arrivant de partout ne connaissent ni l’orthographe, ni la signification des mots inscrits, sauf s’ils sont peu différents du français.
    3-Les jeunes générations sauf quelques exceptions, sont dans la même situation ou quasi.
    4-Les quelques élèves éduqués à cette graphie, si peu nombreux, ou partis ailleurs,ne pèsent guère et surtout ne se manifestent pas.
    L’application de la graphie aurait nécessité que la population soit formée à l’école, même basiquement, mais pour les plus anciens c’est trop tard. L’enseignement du français nécessite plus de 10 ans d’étude, à notre langue on n’accorde même pas 10 jours. C’est lamentable !
    Toutefois, et malgré mon rejet de l’occitanisme, je ne dirais pas que c’est de leur faute (aux occitanistes). C’est d’abord celui de l’enseignement public, du jacobinisme, et de notre faute à tous, par défaut de "conscience", du lavage de cerveau tellement ancien, et de l’attitude de nos représentants élus, qui comme nous disait l’un d’eux :"Nous accompagnons la disparition de la langue !". Comme crétinisme on ne fait pas mieux !

  • On a ici un exemple de plus que la graphie alibertine jetée en pâture au grand public donne des monstres ; elle ne peut dans le contexte français actuel donner autre chose. Un "a" final recevra toujours l’accent tonique ; les francophones ont d’ailleurs un mal fou à prononcer une finale atonique, que ce soit "o", "a", "i", même si on leur fait entendre... Seul le "e" atonique non muet peut marcher à la rigueur, dans la mesure où il existe en français "du midi".

    Dans les petites zones gasconnes où la finale atonique est "a", comme (je crois) à Avezac, il y a des chances que les locuteurs natifs s’y reconnaissent.
    Mais ailleurs, ce n’est pas possible, et comme le dit Pèir, la graphie alibertine ne fonctionne ni avec les locuteurs natifs ni avec les autres.

    A tous ceux qui veulent populariser le gascon d’en tirer les conséquences.

    Le problème se pose directement pour Gasconha.com, dont le nom même est sans doute mal prononcé ("Gasconà") par la plupart des internautes.
    C’est pour ça que les intitulés des rubriques sont partiellement en "franco-phonétique" ("a taoule" etc.).
    Mais je suis préoccupé depuis longtemps par le fait que l’usage de la graphie alibertine éloigne le grand public de Gasconha.com, ou l’éloignerait si la plupart du contenu n’était pas en français.
    Lavetz, que har ? Labéts qué ha ?
    Il faut ruser, se mettre le plus possible à la place de Monsieur tout le monde, réfléchir à l’impact des différents choix possibles.
    Si on invente de toutes pièces un nouveau nom de voie, il faut se demander comment il sera prononcé, et essayer de suggérer une bonne prononciation par la graphie utilisée ; cela suppose de s’écarter, souvent, de la norme alibertine, et de renoncer à certains mots si on ne trouve pas de solution pour qu’il soient bien prononcés par ceux qui liront.
    La graphie de l’IBG peut être plus adaptée, mais attention de rester pragmatique !
    Il y a quand même des formes alibertines qui peuvent passer ("carreròt", "castèth" par exemple) - mais elles sont rares et il est difficile de composer un nom de voie complet en respectant cette norme...
    Ainsi "Carreròt deu castèth" ne passera pas à cause du "deu" qui sera mal prononcé. Donc, dans ce cas, ne pas hésiter selon moi à afficher "Carreròt dou castèth"...

    Pour revenir au cas "route de l’abelha" : c’était mal barré, mal ficelé dès le départ.
     Apparemment (j’ai cherché), il n’y avait pas de toponyme ancien, donc gascon.
     Comme le dit Gérard, juxtaposer un mot gascon à "route de" (en français) est déjà bizarre et prédispose au pire.
     Le simple fait de prendre un nom d’animal au singulier est lui aussi saugrenu, peu naturel : route de la chèvre, route de la mouche ?!!!
     Le mot "abeille" est quasi identique en gascon et en français, ce n’était surement pas celui qu’il fallait prendre pour donner une tonalité gasconne* ; de ce côté là, "esquiròu", choisi pour la voie jumelle, est un meilleur choix, mais hélas, là encore la graphie alibertine, d’autant plus qu’elle est transcrite avec oubli de l’accent grave sur le "o", conduit à une prononciation à la française qui est erronée (la diphtongue disparaissant, c’est le "ou" français qui est lu).
     En zone negue, il y a des difficultés supplémentaires pour écrire le gascon : pour être franco-phonétique, il faudrait utiliser des "eu" à la pelle (carreÿre de leus abeuilles" !), et pour le coup, les connaisseurs du gascon seraient révulsés.

    Comme j’aime être positif et jouer à donner des noms gascons, j’aimerais faire des propositions alternatives, mais je ne connais pas bien le parler local de St Jean de M.
    Je ne sais pas si "carrèira" y est connu, mais même si c’est le cas, il est impossible pour les raisons évoquées plus haut de le graphier ainsi.
    Un mot comme "camin" me parait plus facile à utiliser, éventuellement en trouvant une astuce graphique pour montrer qu’il se prononce un peu "ing".
    Bon, ça pourrait donner un "Camïn dous Esquiròos"...
    J’ai vu à St Jean de Marsacq une route des Tucs, là ce serait facile de mettre "Camïn dous Tucs" et de faire ainsi de l’unilingue gascon, tout en étant lisible par tout le monde, et compris par les anciens.
    Une autre idée me vient à l’esprit : il y a beaucoup de noms gascons du genre Cantelaudette, Piquemousque, Pètepoou, Bouhebén... donc verbe + objet.
    On pourrait même en inventer qui fleurent bon le gascon.
    "route de Bouhebén" est passable et sera bien prononcé.
    "Camïn de Bouhebén" est encore mieux, et finalement, dans un village, beaucoup de voies peuvent être qualifiées de "camïns".
    Pour "rue", je ne sais pas ce qu’on peut tenter. "arrue" serait peut-être incompris. "carreyròt" ?
    Pour une grande rue, tenter "abienude" ? (je ne sais pas comment on dit en Bas-Adour)
    Il y a surement bien d’autres termes locaux ou pas, genre "trubesse" (traverse), "bié" qu’on trouve dans les Pyrénées, "passadye"...

    En attendant, pour récupérer le "route de l’Abelha", que faire ? Peut-être transformer Abelha en "Abeilhà" et expliquer qu’il s’agit de la ruche (abelhar, avec "r" non prononcé)...
    Ou peut-être changer complètement pour "route de l’Occitanista" ? (un animal parfois présent localement, mais faut-il l’honorer ?!-))

    * en fait, en zone negue comme à St Jean de Marsacq, ce doit être plutôt prononcé "abeuille"

  • Uncoèra uei, un amic deus mons que m’a parlat d’un quartièr de Cudòs dont s’apèra Artiga Vielha, e escriut devath lo panèu Artiguevieille a l’occitana. Que m’a dit "ArtigA VielhA". Que precisi, aqueth amic qu’es cultivat e que s’interessa pro a les lengas.

    Tot simple, permèr que cau escríver lo nom gascon quèn cambia deu nom francés (aquí, n’a quasi pas nat interést, sonque lo "b" de "bielhe"). après, que’u cau escríver en grafia "felibridge" e har viste.

    Coum estoussi un sacrilège !


Un gran de sau ?

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