Libournais - Castillonnais

Castillon-la-Bataille


 
en graphie alibertine :

(lo) Castilhon
Prononcer "Castilhou(ng)". Bien présent en Gascogne. Pourtant, "castèth" ne (...)

castilha / tourelle de guet

Prononcer "castille", "castillo"... Palay : Multidiccionari francés-occitan (...)

Commune gasconophone de Gironde, du moins quant on y parlait autre chose que le français ...
Juste à la frontière avec les pays guyennais du Périgord même si on trouve encore des formes gasconnes à Lamothe-Montravel (La Tauziatte).

La toponymie de Castillon est pleinement nord-gasconne : Beney, Rue de la Carreyre, Au Castéra, Larquey, Mingasse, Les Mouleyres, Au Pinta, ...
[Vincent.P]

Cassini : CHATILLON (!)


 

Articles


 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Castillon-la-Bataille :


 

 

 

Grans de sau

  • Sa langue aussi [nord-gasconne], telle qu’elle paraît dans les paraboles.
    Rien à voir avec le parler du pays foyen voisin.

  • Je crois que la Gironde n’a jamais été autant analysée sous l’angle de son évolution politique : je dois dire qu’il est intéressant de voir, après une décennie à parler de ces sujets, qu’ils sont enfin repris par les médias, ici un média national, Le Monde.

    L’article, cependant, se focalise quelque peu trop, selon moi, sur le seul ressenti identitaire, qui est primordial, mais n’explique pas tout. Castillon, c’est aussi un dommage collatéral de ce que devient Bordeaux.

    Castillon, en Gironde, gagné par le racisme et la peur du déclassement

  • Je n’ai pas pu lire la totalité de l’article, n’étant pas abonné au "Monde".
    A la fin de ce qui m’est lisible, il y a ceci :
    « C’est compter sans les peurs qui viennent s’ajouter au déclassement d’une ville ouvrière de 3 100 habitants. Car, derrière les belles façades, on cache sa misère comme dans de nombreux bourgs le long de ce que l’Insee appelle « le couloir de la pauvreté », qui s’étire entre la pointe du Médoc et Agen.

    Avec un taux de chômage de 27 % (dont près de la moitié sans qualification), et 25 % d’allocataires du RSA, les indicateurs sociaux en font l’une des communes les plus pauvres de la Nouvelle-Aquitaine »

    Mes remarques :
    Quand on ausculte la santé socio-économique d’une ville, il faut considérer son unité urbaine ou son aire urbaine, au sens de l’INSEE. Je ne sais pas la différence entre aire urbaine et unité urbaine, mais dans le cas de Castillon, c’est commode : les deux se confondent et se constituent des communes de Castillon, Saint Magne et Lamothe-Montravel.
    Entre 1999 et 2015, la population de cet ensemble est passée de 6015 à 6384 habitants, donc une croissance d’un peu plus de 5%.
    La commune de Castillon fait un peu moins de la moitié et, sur cette période, a diminué.
    Il a dû se passer ce qui arrive partout ailleurs : le vieux bâti urbain de Castillon, malgré le charme de ses "pierres ocres" que signale "Le Monde" (on devine les pierres blondes de Bordeaux), a dû être délaissé au profit de pavillons hors du tissu urbain.
    Les populations les plus précaires, celles qui ne pouvaient pas acheter du neuf ou n’avaient pas de voiture, ont dû rester dans le vieux Castillon, ou même sont venues y occuper les vides. Ce sont elles qui doivent contribuer à ce taux de chômage de 27 %, mais je le redis : il faudrait connaitre le taux de chômage sur la totalité de l’aire urbaine.

    "Le Monde" parle du « déclassement d’une ville ouvrière ». Je ne sais pas quelles industries ont périclité.
    Le paragraphe économie de Wikipédia sur Castillon se limite à un fait positif, mais qui commence à dater :
    « Emploi : entre 1990 et 1999 le canton de Castillon-la-Bataille a connu une croissance significative essentiellement due au secteur tertiaire dynamisé notamment par les activités de prestations viticoles. »

    Quant au mystérieux « couloir de la pauvreté » censé s’étirer entre la pointe du Médoc et Agen : nous l’avons déjà mentionné à propos du vote Front national aux dernières élections, qui prospère sur le même couloir.
    Beaucoup de familles d’immigrés maghrébins en mal d’emploi, beaucoup de familles de "gens du voyage" sédentarisés ?
    Il semble qu’il a manqué de nouvelles activités qui absorbent la main d’oeuvre dont l’agriculture, se mécanisant, n’avait plus besoin.

    Enfin, d’un point de vue gascon, que pourrions-nous conseiller ? Imaginons-nous aux commandes de la communauté de communes* !-)
    En espérant d’abord que nous ne commencerions pas à nous déchirer entre gasconistas...
    Je vois que Castillon est une bastide [correction 2023 : non, ce n’est pas une bastide]. Justement, Vincent, nous avons échangé hier sur l’idée de communiquer sur les bastides, et je pense que je peux te citer sans trahir un secret :
    « la gasconnité peut s’articuler pour partie avec l’envie de revivre les centre-bourgs : on pourrait même faire des slogans [...] sur l’art de vivre en Bastide. »
    La communication ne suffirait sans doute pas pour faire venir du monde (qui vienne vraiment par choix).
     Il y a une problématique du bâti ancien, difficile à adapter aux normes actuelles.
     Il faut aussi qu’il y ait de l’emploi : nous ne voulons pas que les nouveaux castillonnais aillent travailler chaque jour à Bordeaux (bien qu’il y ait une gare, et c’est un avantage qu’il faudrait exploiter).
     Côté identité gasconne : mettre des drapeaux (celui du léopard ?), mettre en valeur ce qui reste de toponymie gasconne..., aider les activités culturelles les plus enracinées, raconter l’histoire de la Bataille de Castillon en sympathie avec le parti anglo-gascon, aider d’éventuels labels de producteurs gascons...
    Mais tout ça ne pourrait juguler à court terme « le racisme et la peur du déclassement », ce qui fait que... nous serions balayés aux élections suivantes (pour continuer ma fiction) !-)

    * cette communauté de communes, Castillon-Pujols, dépasse largement l’aire urbaine de Castillon, incluant par exemple Branne et Mouliets-et-Villemartin de l’autre côté de la Dordogne.

  • Vincent m’ayant depuis envoyé la totalité de l’article, je peux préciser le malaise de Castillon : la ville a reçu deux vagues d’immigration marocaine à 40 - 50 ans d’intervalle, la seconde "poussée par la crise de 2008 en Espagne".
    Ce sont surtout les jeunes de ces familles marocaines (donc logiquement plutôt ceux de la deuxième vague ?) qui poseraient problème par leurs incivilités, dans un contexte de chomage élevé.
    Pour le coup, je ne vois plus le lien avec la métropolisation de Bordeaux*, les populations en présence (les vieux castillonnais non marocains restés en ville, les vieux castillonnais marocains, et les jeunes marocains qui ne sont encore guère castillonnais...) ne me semblent pas liées à Bordeaux, et n’y vont probablement jamais ou presque.
    Mais il doit aussi y avoir des pendulaires bordelais qui, eux, habitent en lotissement, mais perçoivent de loin la zizanie dans le vieux Castillon...

    Au total, je ne sens pas que l’Esprit gascon puisse ici et maintenant pacifier les choses...

    *Le lien pourrait être quand même que Bordeaux a tendance, comme métropole régionale, à vider de sa substance un territoire comme celui de Castillon, en confisquant des fonctions administratives ou économiques.

  • C’était en 2022 :
    Castillon-la-Bataille obtient la labellisation Territoire zéro chômeur de longue durée

    Sur le site municipal, les principes de ce genre d’opération :

    « 1- répertorier les compétences des demandeurs d’emploi > personne n’est inemployable
    2- recenser les besoins non satisfaits et non concurrentiels du territoire > le travail ne manque pas
    3- rediriger les budgets publics issus des coûts de la privation d’emploi pour financer les emplois manquants (18 000€/an/personne) > l’argent ne manque pas »

    Je doute un peu que ça marche, et surtout que ce soit généralisable. Mais je comprends que la municipalité utilise tous les dispositifs à sa disposition (!) ; d’ailleurs elle a lutté des années pour bénéficier de celui-ci...

    Je répète ce que j’ai écrit plus haut : Castillon fait partie d’un ensemble urbain plus grand : l’Unité urbaine de Castillon-la-Bataille.
    Saint-Magne-de-Castillon / Sent Manhe de Castilhon

    Si on fait une analyse économique sérieuse, il ne faut pas séparer Castillon de la commune voisine de Saint Magne (de Castillon) qui, manifestement, a absorbé la plus grande partie de l’augmentation de population de l’ensemble, sur les 50 dernières années, selon le modèle périubain (zones pavillonnaires et commerciales...) qui s’est imposé partout.

  • Castillon a été le premier territoire aquitain et gascon à obtenir l’accès à la procédure anti-chômage qu’est le TZCLD (zéro chômeur de longue durée) destinée à résorber partiellement le chômage permanent de personnes très éloignées de l’emploi pour des raisons variables (logistiques et géographiques mais aussi sociales et très souvent psychologiques).
    Tout récemment sont venues s’y adjoindre Mérignac en banlieue bordelaise, l"Estuaire" (basé à Blaye) et La Teste de Buch. Le quartier populaire de grands ensembles "Le Grand Parc" à Bordeaux est aussi candidat.
    Je doute que le régime TZCLD, conçu pour de gros bourgs ruraux en déclassement, puisse aboutir dans ce dernier cas car la proximité ressentie (le "bouche-à -l’oreille"), le lien social rémanent entre gens d’un même voisinage sont importants pour la réussite du processus.
    Dans le cas de Castillon, éclaté entre trois ou quatre populations s’ignorant plus ou moins entre elles, c’est à voir... En tous cas ce régime TZCLD est une création remarquable (fondée sur la conviction qu’il existe des emplois que le secteur marchand ne sait pas repérer et encore moins créer, correspondant à des compétences avérées ou cachées d’une population marginalisée), assez géniale dans son principe.
    Mais l’expérience (récente, environ 10 ans tout au plus) montre qu’elle ne génère pas de gros bataillons d’emploi. Peut-elle avoir une valeur d’entrainement ? Il est trop tôt pour le dire. En tous cas il sera intéressant de la suivre, histoire de vérifier si elle peut contribuer à l’intégration (enracinement serait trop dire) de populations diverses autour d’un territoire. Territoire gascon* et aquitain, ce qui ne nous est pas indifférent.

    *En limite de la Gascogne en fait : tout près de là, sur la route Bordeaux Bergerac, une vieille "Auberge de Gascogne" atteste que nous sommes là en présence d’une frontière culturelle.

    [Note du webmèste : ne s’agit-il pas de l’Auberge gasconne à Saint Pey de Castets, donc côté Entre-deux-Mers, qui a de très bons avis ?]

  • L’Auberge de Gascogne : celle dont je parle pour être plusieurs fois passé devant en voiture se trouve sur une des routes Bx Bergerac ; je viens de vérifier que ce n’est pas le cas de Saint Pey d’Armens (pas bien loin cependant, à voir si le territoire de la commune ne déborderait pas de ce côté...) ; la dernière fois je l’ai vue, elle était fermée et j’ai craint que ce ne soit dû à une faillite post confinement. J’espère me tromper. Il y aurait donc peut-être deux auberges de ce nom pas loin l’une de l’autre et près des confins de la Gascogne. A vérifier par ceux qui vivent pas trop loin !

    (Note du webmèste : c’est donc le relais de Gascogne, commune de Saint Pey d’Armens, lieu-dit Peyrouquet, sur la grand route. Je te rassure, Gérard, il n’a pas fermé, il a changé de propriétaire à l’été 2022 et les avis sont plutôt bons sur Tripadvisor. Je n’ai pas l’impression qu’il mette en avant une cuisine gasconne, au contraire de son presque homonyme de l’autre Saint Pey (de Castets) qui, lui, met même l’écartelé gascon sur sa carte. Je vois quand même qu’ils font des "miques" le jeudi, mais je ne sais pas trop ce que c’est - bon, c’est expliqué sur leur page Facebook ! mica = mique (mie, miche, boule de farine cuite à l'eau, ancienne pâtisserie...)
    Oui, allez voir leur page Facebook - qui est très bien tenue - et aussi l’interview par le Petit Futé dont je tire deux citations :
     "ici, il n’y a pas de tricheurs. C’est franchouillard, sincère. Un peu comme au rugby !"
     "Le Relais de Gascogne avait perdu son identité, son âme. Aujourd’hui, les habitués sont de retour et la grande table des chauffeurs s’anime tous les midis. Comme je le dis toujours : « On n’amène pas la ville à la campagne »")

  • En dépouillement d’enquête sur le terrain...
    Certains castillonnais affirment leur ville !


Un gran de sau ?

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