Et l’héraldique dans tout ça ? Guy Pierre Souverville

J’ai dessiné des dizaines de blasons attribués à diverses communes, il n’y a jamais eu de polémiques.
Qu’il soit simple ou écartelé, un blason doit obéir à des règles strictes, sinon il sort du langage héraldique et il ne représente plus rien.

Votre Na Brassempouy - qui ne rentre pas dans ce langage- est, me semble t’il, bien excentrée de la Gascogne profonde comme le serait la Vénus de Lespugue encore plus connue, que vous n’auriez jamais acceptée.

En écartelé, le lion rampant qui pourrait être de Mauléon ou d’Armagnac, plus une figure géométrique admise en héraldique, à un pal d’or et de gueules (émaux qui englobent tout les sud de la Gascogne qui rendait hommage à Aragon) pourraient convenir et là ça ressemblerait à un blason et non à un graphisme sans doute agréable, mais qu’il faut appeler autrement et surtout, ne parlez pas de passéisme s’agissant du respect des règles qui encadrent une « science » millénaire.

P.-S.

Guy Pierre, vous aviez saisi ce texte comme "banèra", je l’ai mis en "gran de sau", mais sans savoir à quelle banèra il se rattache.
Sur Gasconha.com, les banèras englobent les blasons dans un ensemble plus large.
Le débat sur l’actualité de l’héraldique est ouvert !
Tederic M, webmèste

Grans de sau

  • Guy Pierre S.
    Il y a eu sur ce site beaucoup de discussions autour de ce que pourraient être des emblèmes gascons. Je profite donc de votre message pour signaler a tous nos amis la richesse du site sur ce sujet, ce qui ne veut pas dire l’unanimité... : blasons, drapeaux locaux, régionaux. On tombe sur des fils de discussion très animés en recherchant :
    drapeaux, drapèth, croix de gascogne, Daune, Brassempouy, léopard, croisades, Saint-André, saint André, écartelé, sautoir, Navarre, Estela... Finalement cela fait une sacrée base de données.

  • Je crains que cette richesse apparente ne soit en fait qu’une énorme confusion. Imaginez un peu les gascons en train de vous lire ?
    PS. Un drapeau ne répond pas aux règles de la héraldique. Il est un emblème qui trouvera sa légitimité par l’acceptation sinon de tous, du moins d’un large mouvement d’opinion.

  • Les dernières recherches génétiques dont je ferai un résumé ici même, tendent à prouver que l’exception génétique des populations vasconnes en Europe provient du fait qu’elles ont été à peu près imperméables aux migrations indo-européennes, encore que là également ce serait à relativiser.

    Par contre, nos ancêtres ne sont pas les descendants directs des hommes du Paléolithique supérieur, ceux de Lascaux et Altamira, a fortiori ceux de la Vénus de Brassempouy.

    En effet, les études génétiques montrent que l’élément moyen-oriental chez les Basques vaut pour bien plus de 20% de la variation génétique totale. Il en va de même pour les Gascons. Les populations françaises médianes montrent un pourcentage moindre sur cette composante génétique.

    Bref, les "Vascons" sont des populations du Néolithique, fruit du métissage entre les agriculteurs sud-européens du bassin méditerranéen en provenance du Levant (sachant qu’ils se métissaient probablement à mesure qu’ils avançaient vers l’Ouest) et des autochtones chasseurs-cueilleurs.

    Toutes les populations européennes sont le fruit de ce métissage, seulement nous ne sommes certainement pas les moins métissés, et en tout état de cause nous ne sommes pas les descendants "inaltérés" des premiers Sapiens de la région. Désolé pour les Basques.

    A cet effet, nous reconnaître dans la Vénus de Brassempouy, qui incarne l’art paléolithique, donc commun à l’ensemble des Européens, me semble une falsification historique. Notre ethnogénèse est largement postérieure.

    Bien entendu, nous ne sommes pas liés par le signifié du symbole, nous pouvons nous contenter de trouver le design beau, et de faire état que la Dame a été trouvée en Chalosse. Mais je pensais nécessaire d’apporter ces précisions : nous sommes des Européens comme les autres, métissés (je le dis sans apologie mièvre de l’indifférence comme on peut le lire aujourd’hui), le fait basque est au fond assez récent à l’échelle de l’Histoire.

  • Il ne peut y avoir de confusion si on distingue les emplois :

    1) Emblèmes des grandes régions historiques (d’origine héraldique, mais on peut les sortir de l’écu) :
    - léopard de Guyenne
    - vaches du Béarn
    - lions d’Armagnac et de ’Petite Gacogne’
    - léopard de Bigorre, otelles de Comminges, clarine de Couserans, gerbe de Petite Gascogne, clef d’Aran

    2) Emblèmes pour toutes la Gasconha
    a) vexilles
    - sautoir blanc sur rouge
    - Trencat rouge et blanc
    b) signes
    - croix de Gascogne (pendant gascon au lauburu basque, à la croix de Toulouse et à la croix d’Aragon)
    c) objets, icônes
    - la Daune de Brassempouy
    - branches croisées de chêne et de pin (l’équivalent du châtaignier des Périgordins, Limousins et Auvergnats (l’arbre emblématique des hautes terres d’oc), de l’olivier provençal, du platane occitan...).

    Et il y en a d’autres moins utilisés : tête de taureau de front (façon Uri), roue tournoyante façon lauburu, sans parler des marqueurs identitaires : l’auca, lo guit, lo bonet, foulards rouge-et-blanc...
    Une enquête sur les usages décoratifs depuis 150 ans (fêtes, affiches, etc.) révélerait des constantes.

    Les emplois sont donc différents et complémentaires.

  • Sur les règles et l’art du drapeau :

    http://flagspot.net/flags/index.html

    N. B. : Et les logos, et les suppositoires blancs sur bleu et vert ("ber e blu...") de la région Aquitaine, j’allais les oublier. Ils résument pourtant le puissant imaginaire de nos élites régionales.

  • Les stèles discoïdales de Doazit, même assez récentes, sont un trait "vasconien" à valoriser.

  • Les premiers Vicomtes de Lomagne n’avaient pas de blason, puis on leur attribue des boucs ou des béliers.
    Sans préciser les émaux, seul le blason de Lectoure semble en avoir gardé la trace ? Les derniers de cette branche à porter ses armes sont les barons de Gimadois .
    Les dynasties suivantes, issues des Armagnacs porteront comme eux , d’argent au lion de gueules .

  • C’est la mi-temps, j’ai récupéré l’image de Vincent. Tout va bien.


Un gran de sau ?

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