Bourgeais, Cubzaguais, Fronsadais

Bourg

- Vincent P.


 

Rue des Gaignerots


Il y a parfois des connexions étranges entre pays bordelais septentrionaux et Saintonge.

A première vue, "Rue des Gaignerots" a une allure gasconne (le groupe -ign- comme dans Montaigne doit représenter une façon archaïsante de représenter la palatale).

Néanmoins, Gaignerot est un patronyme bien localisé en Haute-Saintonge. Sous la graphie plus moderne Gagnerot, il est un patronyme gabay qui a essaimé en Médoc. La version plus francisante Gagnereau, qui fait la preuve de la grande confusion quant au suffixe dans un contexte où -t final n’était plus prononcé, est bordelaise au sens large. Gagneraud est marchois.

Bref, difficile de savoir ce qu’il en est : il semble raisonnable, à mon sens, de supposer un foyer quelque part en Saintonge intérieure (zone auparavant limousinophone, peut-être même assez tardivement, avant de passer à l’oïl saintongeais).

Quant à la signification, c’est l’ancien français gagniere "terre labourable" d’origine germanique (d’où le g- initial qui se palatise j- en français quand il est d’origine latine).

En tout cas, le cas de ces villages et villes du Bourgeais, pourtant gascon, est intéressant : l’étude des généalogies montre un apport massif des migrants saintongeais et autres, presque une substitution de population pour dire les choses, qui lorsqu’elle a été massive, a probablement éliminé le gascon (le cas du Blayais).

Reste à élucider l’usage du pluriel, le patronyme, devenu lieu-dit à date ancienne, n’a probablement plus été senti comme patronyme.


 

Grans de sau


Un gran de sau ?

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