Lo picard.... Les moustiques-tigres attaquent la Gascogne... E en gascon, quin se ditz ?

- VERDIER Gilles

Il y a plusieurs noms en gascon pour désigner le moustique selon les régions.
Le moins répandu est le terme utilisé à Saint Sever de Rustan (65) et dans son pourtour : « lo picard ». Il rappelle singulièrement par sa suffixation le mot catalan du moustique « el moscard ».
L’étymologie est simple : le verbe « picar » (piquer) et le suffixe -ard que l’on retrouve en catalan associé au nom « mosca  » (mouche).
Ce suffixe -ard, employé dans les deux mots, n’est pas courant en gascon. Il provient du germanique « hart » = fort. Il est souvent augmentatif, voire péjoratif. (cebard, popard…). C’est un suffixe employé aussi dans le français populaire (flemmard, flambard…)
Notons que le mot « moscard  » existe aussi en gascon. Dans les Landes, c’est le nom du taon ; c’est aussi le filet qu’on mettait devant la tête des vaches pour les protéger des mouches. Plus généralement, l’adjectif « moscard/da  » désigne en gascon le bétail qui craint les mouches…

Ailleurs en Gascogne, on trouve  :
Lo / eth mostic / mosquilh / mosquilhon / mosquit (Bigorre/ Gers / Comminges /Ariège). Tous ces mots, comme le français « moustique » sont empruntés du castillan « mosquito » diminutif de « mosca » = mouche (latin « musca »). Cet emprunt se fait directement (mosquit) ou avec métathèse (mostic). A noter que le mot « mosquilh » a aussi le sens de moucheron dans le Rustan.
Lo bigard (Gers, Comminges, Landes). C’est une déformation du mot « lo picard ». Ce mot issu d’une déformation est beaucoup plus répandu territorialement.
Lo becut (Landes). Il s’agit d’un mot provenant de l’adjectif gascon « becut » = muni d’un bec, avec l’idée d’un outil pointu pour piquer… Ce mot désigne aussi en Gascogne un monstre légendaire...
Lo cosin (Béarn, Gironde). C’est le terme issu directement du latin culex = moustique. Même mot en français désignant spécialement le grand moustique (tipule).
La tchisna, lo tchisnèc, lo tchisnon, lo tchisnòt (Landes). Il semble que ce mot landais provienne du verbe gascon chinshar/cimsar = piquer, enfoncer, boucher.
Lo senigard / chinigard (Armagnac). C’est le nom du moustique dans une partie du Gers. On retrouve le même suffixe péjoratif -ard avec la même racine que le landais « tchisna »
La calamèca. Désigne en Médoc le cousin. Etymologie obscure. Un rapport avec « calamèth » est possible si l’on pense aux longues pattes de l’insecte !

Un gran de sau ?

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