Cette belle rivière encore sauvage de 131 km nait dans les Baronnies ( La source « Eth oelh deth Arròs » se trouve vers la Gourgue, commune d’Asque 65) et se jette dans l’Adour après Plaisance (Izotges 32).
Elle coule donc dans deux départements : les Hautes-Pyrénées (jusqu’à Saint Sever de Rustan) puis le Gers (à partir de Montégut-Arros).
Dans tout son bassin supérieur, l’hydronyme gascon est masculin : Eth Arròs. Plus en aval, après Tournay, quand l’article gascon devient LO/LA, il devient féminin : l’Arròs.
Phrases gasconnes sur l’Arros entendues à Saint Sever de Rustan (65)
• L’Arròs qu’ei grana uei.
• Durant la crue : « Tan que s’at carreja tot, que vòu créisher ! ». En effet, tant qu’elle charrie du bois, elle continue à monter.
• De longues périodes de pluie sont habituelles en Bigorre au mois de mai : on les appelle « lo Plojat deu mes de Mai ». Ces épisodes de pluie font souvent sortir l’Arròs de son lit (l’aigat) et on dit : « Tan que n’ei pas sortida, non herà pas bèth..!. » La fin de la crue signifie le début du beau temps annonçant l’été.
Toutes ces observations ont tendance à devenir moins pertinentes avec le changement climatique… !
Etymologie.
Tout d’abord, on note plusieurs toponymes de villages gascons : Arròs (près d’Auloron), Arròs (près de Nay) et Arròs dans le Val d’Aran. Vu la situation en plaine des deux premiers, l’explication oronymique classique ne tient pas la route : Radical basque-aquitain (h)arr- (pierre) et suffixe aquitain -ossum. Rohlfs propose plutôt pour origine le cognomen ARRO attesté dans des inscriptions hispaniques. Il propose donc une explication anthroponymique pour ces 3 villages.
Pour l’hydronyme, Michel Grosclaude et Jean-François Le Nail proposent le radical hydronymique bien connu pré-indo-européen *ROD/*ROS signifiant couler. Ce radical ROS est accompagné du redoublement gascon du R avec A prothétique : AR+ROS.
C’est cet hydronyme qui a donné son nom au petit pays RUSSITANIA>ARROSTAN>RUSTAN que traverse l’Arròs.
