[Restitution chaotique du message du forum Yahoo... mais peut-être que ça pourra aider une fois ou l’autre !
Tederic le webmèste]
Le
jeudi
4. Septembre 2014 10:08 "Tederic
de
Tonens" tederic2 a écrit :
Adixat Mèste Yan (Jean Lafitte) !
[Citation d’un passage de mon message
précédent] Pour moi, c'est
une très bonne idée ; car ce que je reçois a des chances d'être
lu ; mais s'il
faut aller chercher, je suis trop occupé par des recherches
sur la langue ; par
exemple, je crois pouvoir montrer qu'au XIVe s. le "W
intervocalique" ;
(que cantaua) était général non seulement sur l'ensemble
gascon, Béarn inclus,
mais aussi au moins jusqu'à Montpellier, tandis que la
prononciation en [b] du
_v_, incontestablement gasconne en ces temps, n'existait pas à
Toulouse qui
prononçait [v] ou Montpellier !Merci de votre accueil positif.
Curieusement, votre message semble
avoir été tronqué en
consultation web.Quant à vos travaux en cours :
Je crains que la majorité des
listaires ne comprennent pas ce
dont il s'agit, ni l'enjeu.Je vais essayer d'exposer ce que je
crois savoir déjà, et ce que
je crois comprendre de vos premières conclusions ; il y aura
forcément des
approximations et des inexactitudes :- Il y a (notamment) deux cas où la
graphie alibertine emploie
le "v" :1er cas : en début de mot, exemple
"vaca"
("v" actuellement prononcé "b" en gascon)2e cas : entre deux voyelles, exemple
"cantava"
("v" actuellement prononcé "w" en gascon, mais pas en
Béarn, où il est prononcé "b")
1ère
réponse de ma part : bon rappel, encore que la « graphie
alibertine » soit plus exactement la graphie I.E.O. définie par
une
brochure de 8 p. 13,5 x 21 de 1952, écrite par Alibert, mais non
signée parce
que « Document [officiel] de l’I.E.O. » ; et cette norme adment
explicitement le –u- pour représenter [w] entre voyelles ;
Jacques Taupiac
y est très attaché, l’a écrit, et avec raison !Je
comprends, Yan,
que vous avez trouvé que, à l'époque que vous étudiez :- le "v" de "cantava" était prononcé
largement "w", en Gascogne Béarn compris, et en Languedoc
jusqu'à
Montpellier ; là, pas de frontière entre Béarn et reste de la
Gascogne, ni
entre Gascogne et Languedoc.- le "v" de "vaca" se prononçait
"b" en Gascogne, et "v" à Toulouse et en Languedoc ; là une
frontière entre Gascogne et Languedoc.J'arrête ici ma tentative de
reformulation.2ème
réponse de ma part : Vous m’avez parfaitement compris ; je
n’ai pas
de conclusion définitive, et cherche les jalons dans le temps et
l’espace pour
confirmer ou nuancer cette première impression ; pour le moment,
aucune
contre-indication.Je suppose que ce point est important
pour l'histoire de la
langue.J'espère, Yan, que vous nous
expliquerez pourquoi
ultérieurement.J'ajoute que pour moi, l'histoire de
la langue est importante
pourl'histoire tout court.
3ème
réponse de ma part : Oui, c’est important pour l’histoire de nos
langues d’oc.
C’est Roger Teulat qui, il y a bien longtemps, m’avait conseillé
de me référer
aux textes anciens. Car la graphie « occitane » met toujours en
avant
la graphie des Troubadours… qui n’a jamais existé, car nous n’en
avons aucun
écrit, mais seulement des « chansonniers » tardifs, et pour la
plupart écrits en Italie ou en Espagne.Pour
nous, Gascons, ce sont nos archives juridiques et
administratives qui sont
essentielles ; pour les Leys d’amors toulousaines
(1341-1356), et les Thalamus de
Montpellier, des manuscrits
originaux sont aujourd’hui disponibles en .pdf. Cela évite de
raisonner sur des
éditions pas toujours fidèles.Et je
suis bien d’accord avec vous sur l’importance de l’histoire de
la langue pour l’histoire
tout court, car jadis, on parlait et on écrivait pour la vie de
tous les jours,
qui a fait l’Histoire, sans se tordre les
méninges sur la graphie ou tout autre problème
linguistique.De
toute façon, seule l’histoire nous reste pour asseoir notre
identité, puisque
la langue est et restera aux oubliettes.Amistats
a touts,J.L.