"quintan" LAFITTEJann [Forum Yahoo GVasconha-doman 2006-09-19 n° 7104]

- Jean Lafitte

[Problème de caractères dans la deuxième partie de l’article, comme pour d’autres articles issus de messages du forum Yahoo]

Je tâche de répondre au message si bien documenté de Victor Poudampa sur
« Quintan ou Quintar ? »

1° Je vais garder précieusement les données espagnoles sur Quintana etc.

2° Je porte au dossier un extrait d'un acte du 21 juillet 1440 portant
délimitation entre le port général d¹Anouillas et le port de Ger appartenant
à Aas (n° 22 du Cartulaire B d'Ossau édité par P. Tucoo-Chala, pp. 234
dernière ligne-235) :
et d¹aqui enla au cap deu cadaploo an feyte [235] une crotz et la quindaa en
une peyre, demoran tot lo cadaploo et lo gran turon e la combe aperat La
Cure a la part deu port de Err et de Aas et tot l¹augabes a la part d¹Ossau
et deu port d¹Anolhaas.
Item dequeg cadaploo enla tiran tot dret a une crotz qui a en une peyrote
roquade blanque que es suus la quindaa de Err, et d¹aqui enla tiran tot dret
capsuus la gangue tot dret au gran turon faut qui es termi deudiit port
d¹Aas et deudiit port d¹Anolhaas en lo parsaa aperat Coxat1, demorant tote
ladiite terre aperat Copat et la listre d¹Anolhaas, lo tot a la part d¹Ossau
et deudiit port d¹Anolhaas, lo tot de la quindaa, gangue et augabes qui ba
enta Gerr lo tot entro lo cadaplo et qui es au pee deu turon debag lo darrer termi

J’observe que les finales en -r sont toutes maintenues dans cet acte et
d’une manière générale dans tout le cartulaire (infinitif des verbes meter,
pausar, far..., prumer, darrer, tenor) ce qui suppose qu’on les prononçait
encore, mais que quindaa n’est jamais quindar.

Je maintiens donc la graphie classique proposée dans mon édition du Lespy :
quintan ou quindan ; sauf à corriger la réf. Ã Rohlfs : n° 280 et non 228.
Quant au Dic. Narioo et autres, il n’est pas d’une fiabilité absolue, encore
qu’il soit meilleur que le dernier de Per noste "Dic. elementari etc.". Par
exemple, celui-ci maintient "carça" du Civadot, judicieusement corrigé en
"cà rcer" dans le Narioo.
J’ai fait une critique du tome I de ce dernier dans Ligam-DiGaM n° 24, rien
qu’en feuilletant les pages un peu au hasard ; langue et graphie ne sont pas
exemptes d’erreurs ou de bizarreries.

Mais une étymologie par -are latin, suffixe des deux genres, aurait permis
aussi un *quintar féminin.

3° Gélos / Guindalos

a) Gélos viendrait du latin zelosus, dérivé de zelus, lui-même transcrit du
grec : donc "jaloux", comme les Casteljaloux et autres noms médiévaux de
défi aux attaquants éventuels. Il faut avoir en tête que la prononciation
originelle était en "os", comme aujourd’hui, mais un "o" fermé qui a fini
par aboutir à "ou" dans les autres mots issus de -osus, comme urous.
Cependant, quand à partir du XVIe s. ces "o" fermés sont passés à "ou", il
est vraisemblable, comme l’a supposé M. Grosclaude dans son Dic. Topo., que
celui-ci soit resté "o", comme les autres issus du suffixe aquitain -os
(Arros, Bosdarros etc.).
Noter cependant que la prononciation relevée par les enquêteurs de l’ALG
(1ère carte sans n° du Vol. IV) est en "o" "normal" et non "o" ouvert, comme
Tredos noté [tredòs] dans le système phonétique de l’ALG. Chose que la
graphie occitane occulte complètement en notant les deux uniformément par
"ò".

b) Guindalos : une partie au moins appartient à Jurançon, mais ça n’a pas
d’importance ici ! Une étymologie par un latin -osus me parait bien peu
probable.
Quintilius + osus > quintiliosus > quintilhous
comme l’écrit Victor, la transition phonétique vers Guindalos est
scabreuse !

Si quelqu’un en sait plus, ça enrichira tout le monde.
Merci à Victor d’avoir soulevé le lièvre.
Amistats.

J.L.
quintan, quindan = pli de terrain, creux, ravin

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