La municipalité de Huesca a apposé, à l’entrée de la ville, un panneau bilingue en aragonais, la langue romane locale (éteinte à Huesca depuis plusieurs décennies, pour dire la vérité, mais parlée dès les premières vallées pré-pyrénéennes au nord de la ville).
Les réactions sont un peu les mêmes que celles que l’on pourrait imaginer en France : des moqueries sur la graphie sans H, assimilée à une faute d’orthographe, des affirmations que l’aragonais n’a rien à faire dans la capitale du Haut-Aragon, un certain effroi face à la forme choisie de "ziudat" pour ville, jugée trop proche du catalan (le t final !), ...
Le rejet de la langue du coin par les propres autochtones, bien souvent les descendants des derniers locuteurs, c’est quelque chose d’assez cruel, qui prouve qu’une politique linguistique de reconquête ne peut se passer d’une vision plus globale, autour de ce qui fait l’identité d’un pays, et du sentiment d’ancrage.