- Tederic Merger

en graphie alibertine :
(la) Barbana

Prononcer "La Barbane".



 

Grans de sau

  • Je suis perplexe quant à l’étymologie ,sans doute d’oc mais quoi d’autre ? Point de barbe à l’horizon pourtant !

  • Pour Puybarban, Wikipédia écrit ceci : Le nom de Puybarban vient de « colline (puy en gascon) des barbares ».
    Puybarban

    Je ne crois pas trop à cette explication par "les barbares". Un peu folklorique ! De plus barbare n’est pas barban.
    Wikipédia, pour le Barp, écrit ceci : « Bénédicte Boyrie-Fénié pense au contraire qu’il s’agit bien d’un nom commun, basé sur la racine hydronymique *barb- signifiant lieu humide » ; et cite à ce sujet justement notre Barbanne.

    Les racines hydronymiques sont souvent pré-latines.
    Une autre me vient à l’esprit, présente en Entre-deux-Mers et Libournais : la Pimpine.

  • Barb comme lieu humide (c’est bien le moins !) me va bien (est-ce aquitain ,ligure ou autre chose ?).Merci Tederic(et aussi pour la mise en forme ,carte à l’appui ).
    GSG

  • *barb- : cf. aussi le Barp, la Barboue (rivière), je crois aussi la Barbouse...

    la Pimpine : elle a son pendant masculin, le Pimpin, un affluent de la Garonne qui traverse La Réole (il passe à Calonge puis, canalisé, sous l’avenue Jean-Delsol) ; dans la vallée de la Garonne nous connaissons l’adjectif pempinant/pimpanent ’’dégoulinant’’, p.ext. ’’maculé’’.

    [La Pimpane, aussi, à Portets. Tederic M.]

  • La racine *barb a toutes les apparences d’une racine celtique, variante de *borv (cf le dieu des sources gaulois Borvo) et que l’on retrouve dans le toponyme thermal "La Bourboule".

    Maintenant, on ne peut pas passer sous silence l’hypothèse que cette rivière prenne son nom d’un ancien lieu-dit Barban, qui pourrait être d’origine latine très simple : le domaine de Barbus i.e. fundum barbanum.

    Seule une étude plus poussée, avec attestations ancienne et une connaissance pointue de l’ensemble des lieux-dits de cette micro-région, pourrait fournir une solution définitive.

  • Je suis arrivé sur Gasconha.com suite à une requête sur une forme Barbanne que j’avais anticipée. Grâce à lui, j’ai trouvé une étymologie de ce toponyme-hydronyme correspondant tout à fait à ce que j’attendais, avec une référence à une racine barb- renvoyant à la notion de ’lieux humides’.
    Ceci dit, reste la question de savoir à quoi remonte cette racine barb-. Il s’agit en fait d’une racine warew- attesté dans le toponyme normand Varvannes dont les formes antérieures sont Warewenna et Warwanna. On me dira qu’il est absurde de partir du normand pour arriver au gascon. Non, quand il s’agit de racines remontant l’une et l’autre au gaulois, avec l’effet dans le cas de Barbanne, de ce qu’on appelle le bêtacisme gascon (cf., pour le latin VILLA, le dérivé Bielle).
    Le phénomène est trop complexe pour que je l’explique dans ce courriel. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller sur https://warewenna.wordpress.com à la page 13c Aquitania.
    J. F.
    P.S. Je ne parle malheureusement pas l’occitan mais, passionné de linguistique, j’estime que l’occitan, comme toute langue (gallo)-romane, est un trésor pour la recherche de notre patrimoine. (barbanne est l’équivalent du varenne de la langue d’oïl mais à en plus l’avantage de prouver que l’étymon gaulois comprenait bien un 2ème [w] - interne - à l’origine du deuxième -b- de barb-...)

  • Merci pour votre intérêt pour gasconha.com.
    Une petite précision : si vous explorez d’autres fils de discussion du site, vous pourrez voir que nous sommes attachés à la distinction entre occitan et gascon, langues soeurs et proches mais distinctes. Avec de fortes convergences locales dans des zones de contact telle celle que baigne la Barbanne .

  • J’ai suivi le lien donné ci-dessus par Jean FRANVILLE vers son site ( https://warewenna.wordpress.com ).

    Ce site, et c’est remarquable, tourne entièrement autour des évolutions, diverses selon les zones linguistiques, d’une racine gauloise : werw, qui voudrait dire aqueux et serait donc l’adjectif correspondant à eau (wer). Que J. F. me reprenne si j’ai mal compris, et s’il me lit...

    Dans son travail, J. F. a dû se plonger dans les contextes linguistiques de chaque zone qui a reçu cette racine gauloise, la zone aquitaine pour ce qui nous concerne. Cela nous vaut un article - qui m’a paru de bonne tenue, et ça aussi, c’est remarquable, vu que ce n’était qu’une zone d’étude parmi d’autres pour l’auteur - sur une histoire qui nous est chère : celle des "Aquitains de César" dont les vascons étaient la branche sud-pyrénéenne, et dont les gascons sont issus, eux au nord des Pyrénées.

    Que werw donne barb en gascon, ce n’est pas une surprise.
    Si on voulait en tirer les conséquences en graphie alibertine (à prétention étymologique), on devrait donc écrire "La Varvana", "Lo Varv" ?-)

    Ayant cette racine gauloise à l’esprit, on devrait pouvoir expliquer d’autres toponymes gascons.*
    J. F. explique par exemple Beyréde (et Beyret son masculin), et il doit avoir raison de dire que veire (verre) ne peut pas expliquer ce toponyme pyrénéen ("on voit mal en effet comment expliquer pour une verrerie le suffixe collectif –ède"), contrairement à ce que suggère Veireda sur Gasconha.com.
    Beyréde et Beyret viendraient donc de la racine wer (et pas werw, ce qui explique qu’on n’a pas exactement barb).

    Le Beret aranais (Baqueira-Beret)) viendrait-il de là ? Et Vayres/Vairas près de Libourne ? et Baranhon, puisque J. F. évoque Baranha ?

    Au passage, j’ai appris que le suffixe -et/-eda qu’on trouve dans Vernet/Verneda (Bernet/Bernéde) était d’origine gauloise, ce qui fait que vernet est gaulois par sa racine vèrn mais aussi par son suffixe !

    * Il faut peut-être rappeler que l’apport gaulois en Gascogne est surtout un apport gallo-romain où les matériaux gaulois se sont mêlés aux matériaux latins.
    Avant la conquête romaine, l’influence gauloise au sens "celtique" semble avoir été limitée puisque l’Aquitaine était par définition la partie non celtique de la Gaule.

  • Merci pour votre contribution. Vous avez très bien compris ce que je m’efforce de démontrer en faisait remonter à une racine gauloise [wɛ:r] (ɛ : = "é long" de mer par ex.), du sens d’eau, un dérivé [wærəw] (avec ə pour un "e quasi muet" qui souvent s’efface et æ une voyelle brève qui devient tantôt le -e- de Vervanne tantôt le -a- de Varvannes issu de Warewenna comme forme ancienne attestée [enna (du suffixe ænna) pouvant se retrouver aussi sous la forme -anne ou -enne comme dans Ardenne.

    Attention toutefois : Même si César distingue ce qu’il appelle la Gallia Celtica de l’Aquitania, tout cela, comme la Gallia Belgica, fait partie de ce qu’il appelle l’omnis Gallia, la Gaule au sens général du terme, et il y a même eu ce qu’on appelle les Celtibères en Espagne (cf. Berdun en face de Verdun avec le même passage de V à B qu’on a dans Barban(n)e en face de Varvanne(s) et qui est caractéristique de l’Aquitaine.
    J. F.


Un gran de sau ?

(identification facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document