Luby-Betmont
Luby / Lube
Le Luby bigourdan est Lube en 1285 puis alternance de formes Lubi/Lube, ce qui prouve la volatilité en gascon de la voyelle finale non-tonique issue d’une finale masculine latine.
On le tire généralement du prénom Lupus (source : Grosclaude) mais que je sache, on a plus simplement "Lop" avec chute de la voyelle finale.
La forme "Lube/Luby" semble plus typique de la réduction des anciens proparoxytons latins via la chute de la syllabe finale.
Exemple : fraxinu (=frêne) donne hreisho/hreishe et autres formes via ’fraxi(nu) alors que le français et les autres langues de France sont passés par ’fra(xi)nu.
De même cassanum qui donne cassi/casse/casso via ’cassa(num) alors que le français a chêne via ’cas(sa)num.
Donc, pour expliquer Luby, il faut trouver un proparoxyton latin.
Sauf à dire que le gascon a connu comme prénom la forme Lope basco-ibérique qui sera effectivement adaptée Loube/Lube/Luby/Louby...
C’est assez probable (Lope était commun) mais non attesté (on a assez immuablement Lop en gascon mais qui sait ?).
Sinon, pour ce qui est des proparoxytons, le problème c’est que la pénultième est toujours longue dans les dérivés de lupus dont l’accent tonique porte sur cette syllabe. lu’pinus donnera lu’bin et non pas ’lube/’lubi.
Il existe un village voisin dit ... Lubret. Cela complique tout !
"Lubert" dans les textes anciens puis par métathèse "Lubret". On a forcément envie de les mettre en relation.
En tout cas, la thèse d’un étymon latin reprend de la vigueur, quelque chose en luper ?? mais ainsi que je le disais, je ne trouve pas de proparoxyton qui convienne, ils sont tous accentués sur la pénultième et non l’anté-pénultième.
De plus, les attestations anciennes de Luby ne laissent apparaitre aucune consonne finale en r.
Et de toute façon, je le répète, luperus par exemple donnerait lu’be(r) accentué en finale. Que signifie "Lubert" ?