Bas Adour Pays charnégou Pyrénées

Bergouey-Viellenave

- Vincent P.


 

Bergouey / Vergoei


 

Grans de sau

  • Le Bergouey charnégou a les mêmes attestations anciennes que le Bergouey chalossais :
    généralement Bergui (qui doit représenter une prononciation Bergouy), plus tardivement Bergoy au XIIème siècle (là aussi une prononciation Bergouy).
    Il y a ensuite eu diphtongaison en Bergouey ce qui est généralement le cas de ouy devant palatale.
    La date de la diphtongaison est forcément antérieure au passage de "ou" à "u" français (comme elle apparaît à la fin XIVème siècle dans les premières attestations, on peut déduire que le u français date au grand maximum du XVème).

    On trouve outre les deux villages : Bergoey à Guiche, Bergouey à Loubieng, Bergoueits à Bielle, Bergouey à Estaing, Berguey à Saint-Martin-de-Seignanx, Bergueil à Estigarde. Il y a également les très nombreux Bergay d’Orthe et du pays charnégou.

    Intuitivement, j’ai envie de mettre ces lieux en relation avec le patronyme et toponyme béarnais Bergouli, qui est très probablement "Bergoulh". Il rappelle le "Bergueil" d’Estigarde qui doit en être la version diphtonguée après palatale.
    BBF évoque le mot "berguilh" (lieu où poussent les saules) ainsi que le basque bergo/bergu (branche mince et flexible dont on fait les paniers), probable emprunt au latin virga (branche flexible).
    Le suffixe diminutif latin -ulium peut expliquer ces formes (il y a un patronyme italien Bergoglio).

    La question est donc la suivante : est-il possible que dès le Xème siècle, un Bergoulh gascon soit prononcé Bergouy et qu’à aucun moment, le l mouillé n’apparaisse dans les attestations anciennes, d’autant plus qu’actuellement, lh est encore mouillé en finale ?
    Peut-on ignorer la distribution très sud-gasconne des dérivés de Bergouy ?
    L’ancienne toponymie gasconne laisse entrevoir de drôles de toponymes avec des finales énigmatiques en -ui/ei : dans le cartulaire de Dax, larbiey, garrei, garnui, onei, agyrizi. BBF cite balestui donné par Coromines.
    Tout cela sonne basque mais il est difficile de trouver une explication globale.
    On notera que le Bergouey chalossais est voisin de Larbey, non loin de Momuy et Garrey, dans un environnement somme toute passablement bascoïde (Ozourt, Lourquen, Gamarde, Poyartin qui est l’ancien agyrizi, Candresse, Narrosse, Nassiet, ...).
    Et il va sans dire que le Bergouey charnégou est dans un environnement basque, ainsi que celui de Guiche.


Un gran de sau ?

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