Le gascon, une langue LAFITTEJann [Forum Yahoo GVasconha-doman 2006-10-01 n° 7169]

- Jean Lafitte

Répondant à Loïc sur les difficultés d'utilisation de l'ALG, Daniel conclut
ainsi :

> Aquò dit, ne't descoratges pas per la relativa dificultat e com n'as la
> chança e l'escadença n'esites pas a consultar aqueth monument sus la lenga
> gascona . Que disi "lenga" pr'amor : 1-de l'especifitat deu gascon au
> demiei de l'occitan "lato sensu" e 2-pr'amor que la gent n'an pas enveja
> d'apréner un "dialècte" ni tanpòc un "patoès" qui son sentits generauments
> com "non-lengas", mès ua lenga digna d'aqueth nom. Los qui vòlen apréner
> l'"occitan", com ac disen, que deverén estar logics en estudiar la sola
> lenga vertadèraments occitana au sens estret deu tèrmi, l'occitan dit refere
> nciau, autements dit lo lengadocian estandard.

Une fois de plus, je suis d'accord avec lui. Je glose simplement le 1 et le
2 :

> 1 - especifitat deu gascon au demiei de l'occitan "lato sensu"

C'est l'aspect proprement linguistique qu'on vérifie d'autant plus que l'on
étudie le gascon en profondeur. Y compris dans son vocabulaire : j'ai fait
un sondage sur le contenu de 3 pages du Dic. languedocien d'Alibert tirées
au hasard comparé à la même tranche du Palay mis en orthographe classique.
Voici comment j'en conclus la présentation dans ma thèse :
« Certes, l¹échantillon n¹est que 0,5 %, mais à la même échelle, un sondage
de la SOFRES devrait s¹appuyer sur plus de 300 000 Français ! Nous prendrons
donc ces résultats avec prudence, tout en considérant qu¹ils sont un bon
indicateur de tendance.
« Pratiquement, donc, dès que nous sortons du vocabulaire abstrait commun
aux langues modernes, c¹est plus de 78 % des mots gascons que l'"Occitan" ne
trouvera pas chez Alibert, et plus de 68 % des mots "occitans" que le Gascon
ne trouvera pas chez Palay, avec encore le risque de se fourvoyer sur des
faux amis ! Un seul exemple concret, le titre d¹un "album-disque" en
"occitan" dont je reçus fin 2000 l¹appel à souscription, Lo pastre, lo
caramèl e la sèrp : sur trois substantifs, le gascon ne connait que sèrp ; il
traduit les deux autres par pastou et calamèth ou calumèth. Et cela, sans
compter les particularités des mots grammaticaux, des paradigmes verbaux et
de la syntaxe... »

> 2- la gent n'an pas enveja d'apréner un "dialècte" ni tanpòc un "patoès"
> qui son sentits generauments com "non-lengas", mès ua lenga digna
> d'aqueth nom.

En 1996, le concours littéraire organisé par La Civada et plusieurs
associations occitanistes s'affichait, sur fond de carte de la Gascogne et
du Béarn, comme « Prose, Poésie, Théâtre en langue gasconne - Calams biarnés
1996 ». J'avais félicité le responsable pour ce « langue gasconne » ; il me
répondit tout de go, peut-être comme pour s'excuser : « c'est plus
gratifiant que "dialecte" ».

Quant à la "logique" des occitanistes gascons, il y a longtemps que j'ai
renoncé à la comprendre.

Enfin, revenant sur l'ALG, et ce que je disais de son volume V, je tiens à
préciser que les difficultés d'utilisation et le langage ésotérique sont le
propre du volume V "le verbe", très technique, et rédigé par un agrégé de
grammaire. Si le pauvre Allières était encore parmi nous, je lui aurais
suggéré de faire un petit fascicule d'accompagnement avec pour chaque carte
des exemples concrets de formes complètes ; si quelque dialecticien
grammairien de Toulouse voulait s'y mettre, ce serait un sacré cadeau à la
communauté de ceux qui aiment la langue gasconne !

Amistats a touts,

J.L.

Un gran de sau ?

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