Chasseurs et écolos

- Tederic Merger

Chasseurs et écolos : deux camps adverses ?


La chasse à l’alouette.

Un chasseur à l’alouette et à la bécassine des barthes (vers l’an 2000) :

la chasse à l’alouette n’en est pas moins menacée, car de nos jours une catégorie de personne se disant protectrices de la nature font tout pour éradiquer ces styles de chasses ancestraux ainsi que leurs pratiquants

"éradiquer"... avec des mots comme ça, le compromis n’est pas pour demain !
Le chasseur qui s’exprime ici vise les écolos sans les nommer : "une catégorie de personne"... comme si le mot "écologiste" même lui restait en travers de la gorge, ou comme s’il leur refusait le monopole de cette étiquette...

Il ne mentionne pas, cependant, la menace que l’agriculture industrielle (ses pesticides etc.) fait peser sur la chasse à l’alouette : les alouettes ne trouvent plus de quoi manger, leur population décroit... dommage, ce serait un point de rencontre avec les écolos...

Des chasseurs se disent (presque) écolos :

Ce chasseur d’alouettes et de bécassines ne va pas jusqu’à porter l’étiquette "écolo", mais affirme sa communion avec la nature :
La chasse à la bécassine

ce magnifique oiseau grâce à qui j’arrive à retrouver cette communion avec la nature ; que je n’aurais sûrement pas sans la chasse à la bécassine

A l’aube de l’humanité l’homme chassait par nécessité pour se nourrir ; cela s’est poursuivit jusqu’au moyen-âge, de nos jours l’homme chasse pour conserver ses instinct et la symbiose avec la nature que le monde moderne est en train de lui faire perdre.
Ce n’est pas tout de se dire écologiste encore faut t’il vivre avec la nature...


  Les chasseurs font de l’écologie dans les barthes de l’Adour en 1987 :

Déboisement des barthes de l’Adour ("Empreintes landaises" - INA)
« A Saint-Martin-de-Seignanx, la fédération des chasseurs landais s’attelle à un vaste déboisement pour recréer le paysage d’antan et ainsi favoriser la réintroduction d’une faune disparue et notamment des oiseaux migrateurs. »

Henri Sallenave :
« Je ne crois pas que nous soyons très différents des écologistes en la matière, parce que le but que nous poursuivons est le même. Seulement, nous le poursuivons, nous, en le réalisant matériellement, en le réalisant sur nos fonds avec nos efforts personnels. Eux ils en parlent beaucoup plus qu’ils n’en font. »

Finalement, les vrais écolos, ceux qui agissent, ce serait les chasseurs !
La convergence ne débouche donc pas encore sur l’idée d’une collaboration...

Journaliste [que veut-il dire exactement ? pense-t-il au combat chasseurs/écolos ?] :
« N’êtes-vous pas ici dans les Landes des francs tireurs ? »
Henri Sallenave :
« Oh, nous aimons bien, vous savez, ici c’est la Gascogne et nous sommes tout près du pays de D’Artagnan. Nous aimons bien tirer notre rapière, mais ça n’est jamais très méchant et nous n’avons jamais tué personne. »

Une touche gasconne rassurante, donc, avec l’espoir d’éviter mort d’homme !

Journaliste [qui recadre le chasseur écolo sur sa vocation première...] :
« Si cette opération présente un aspect écologique incontestable, elle est aussi indispensable pour la poursuite de la chasse. »
Henri Sallenave :
« Que veut le chasseur ? Sinon avoir des espèces à chasser, et s’il veut avoir des oiseaux à chasser, il faut bien qu’il fasse ce qu’il faut pour. »

Ecologiste par raison, donc...

A ce jour, les deux exemples ci-dessus commencent à dater :
 Les pages web sur la chasse à l’alouette et à la bécassine (celle-ci aussi dans les barthes, celles du Luy) ont été référencées par Gasconha.com dans les années 2000.
 Mais la Fédération des Chasseurs gère toujours la Réserve naturelle de Lesgau de Saint-Martin-de-Seignanx.
L’opposition entre chasseurs et écolos s’est-elle apaisée depuis une vingtaine d’années ? Aux gasconhautes de nous le dire !

E lou punt de biste de l’aute partide ?

Ci-dessus, la parole n’a pas été donnée à la partie "écolo" ; lacune à combler, si possible avec des points de vue locaux... Les amis de la Terre des Landes, ou "Noutous", ont-ils pris position ?

En attendant, voici La chasse vue par un écologiste (originaire du Limousin), Marcel Bayle. Un écologiste chasseur... ça aide à être pour la paix :
« Les écolo et les chasseurs s’opposent artificiellement : ne devraient-ils pas collaborer ensemble à la protection des biotopes, condition fondamentale de survie des espèces sauvages ? »
« il n’est pas sérieux de vouloir interdire toute chasse, il s’agit de dénoncer les abus que constituent certaines pratiques cynégétiques. Ce message-là sera entendu, y compris chez les chasseurs »

Grans de sau

  • Il me semble que le climat change depuis quelque temps : les media ont évoqué et encore maintenant la surpopulation des chevreuils et des sangliers dans notre région alors que le nombre des chasseurs baisse depuis des années.
    Sud Ouest montrait il y a quelques jours la video d’un sanglier divagant au pied des tours de la résidence de Thouars à Talence, en proche banlieue bordelaise (phénomène accru en temps de confinement car les battues ne sont plus organisées).
    Bref on commence à percevoir les chasseurs comme contribuant à l’équilibre environnemental et non plus comme des butors qui poursuivent leur gibier jusque dans votre jardin... Question : le comportement du chasseur gascon moyen a-t-il lui aussi évolué ? Franchement, je n’en sais rien.

    • Dès lors que la chasse ne fait pas l’objet d’un rejet de principe, ses différents aspects peuvent être discutés sereinement.
      L’article de Marcel Bayle dont je donne le lien plus haut commence presque par ceci :

      Les nombreux accidents de la route, provoqués par les sangliers et chevreuils, sont une calamité ; mais ils font prendre conscience aux citadins que la nature doit être gérée et que des espèces envahissantes doivent être régulées.
      [...]
      Il suffirait d’autoriser tout chasseur titulaire du permis de chasser, donc connaissant les règles de sécurité et les munitions à utiliser, à tirer ces gibiers. Bien vite, la multiplication de ces animaux et leur foisonnement dû aux plans de chasse se résorberaient : la sécurité routière y gagnerait beaucoup, ainsi que l’agriculture et la sylviculture.

      Quant aux espèces considérées comme petit gibier (notamment faisans, perdrix, cailles, lièvres, …) il est de plus en plus indispensable de leur procurer des lieux de vie où elles puissent trouver leur nourriture et un couvert végétal, notamment en hiver. L’argent de la chasse, selon nous, devrait donc être utilisé, non pour lâcher des « cocottes » destinées à être tuées aussitôt [...]

      J’en ai moi-même été surpris : ce chasseur écologiste introduit son rapport (en fait un rapport qui date des années 80, destiné au parti des Verts, et qu’il estime toujours valable) par la demande (sur ce point précis) d’une libéralisation de la chasse ; il critique les "plans de chasse" précisément parce qu’ils empêchent une régulation efficace du gros gibier.

      Dans le fil de son rapport, au sujet du petit gibier, et notamment des oiseaux migrateurs, il pose surtout le principe que la chasse ne doit pas mettre en danger la pérennité des espèces chassées, ce qui parait de simple bon sens, et admissible donc par tout chasseur raisonnable.

      Si je veux porter ce sujet sur Gasconha.com, c’est parce qu’il est important pour la campagne gasconne, notamment dans l’espace landais.
      Je ne voudrais pas que les chasseurs, part importante de ce qui reste du "peuple gascon", soit maintenus dans la haine des écolos, maintenant à son tour ces derniers dans la haine de la chasse et des chasseurs, alors que les terrains d’accord entre écologie et chasse sont prometteurs.

  • Bien que personnellement favorable à une chasse raisonnée, il y a un point crucial qui me posera toujours problème et m’empêchera de considérer les chasseurs comme de vrais écolos, c’est la pollution massive engendrée par les plombs de chasse. Un chasseur aura beau avoir des pratiques raisonnées, respectueuses, participer à entretenir les milieux naturels, il répandra quand même des plombs partout. Je comprends bien qu’il y a des raisons balistiques et financières mais si les chasseurs se veulent écolos ils devront trouver une alternative.

    • Lavetz Gaby, n’aimas pas lo chemin de lou Ploum a Cestas...

      Marcel Bayle traite aussi cette question :

      Les munitions sont aussi en cause avec la pollution par le plomb. Ici, les chasseurs sont presque tous de bonne foi lorsqu’ils négligent ce problème. Très peu savent que le saturnisme atteint notamment les anatidés* dans des sites où de la pression chasse est importante. [...] Les Verts doivent demander l’utilisation obligatoire de munitions non toxiques au moins sur les sites sensibles en expliquant tranquillement que l’intoxication saturnine est une réalité peu connue On peut aussi demander que cesse la fabrication des munitions dont l’étui est en matière synthétique.

      Jo ne sabi pas que respóner, n’èri pas tanpau conscient deu problèma, sabi pas quinas ne pòden estar las solucions. Supausi que calerà temps, entà que disparesca l’usatge deu plom.

      *anatidés : familha d’aujami qui compren per exemple los guits

  • Quauques ans a qu’èi avut hèit un par d’istueròtas dab un ancian president deus caçaires d’un parçan qui ne nomentarèi pas entà virà’u de triscamalha, e qu’èra hòrt en·halhat l’òmi, contra… los medishs caçaires, a qui arcastèva d’estar ua consòrça de tira-tot-çò-de-viu eisherverats, e shens ua cimsada d’interès per la natura. E que’us coneishèva a tè tu, tè jo, de l’escoleta ençà tà mei d’un.
    Mes bon, que son causas verdiusas, verdausas, e ne cau pas mauparlar deu pòble de noste, hont de saviessa immemoriau, qui ne cranh pas de deféner à còps de pala lo dret ancestrau d’acabar espècias protegidas.

  • Je suppose qu’ils les tuent aux plombs ; la dispersion des plombs est donc limitée, certes, mais il n’empêche que la chair est quand même contaminée.

    Une solution intéressante, écologique, pourrait être la chasse à l’arc, mais j’imagine que ça doit être assez difficile de bien viser. Et c’est peut-être plus dangereux pour les autres usagers et riverains puisque c’est silencieux. Ou alors il faudrait imaginer des projectiles en métal autre que le plomb, de forme allongée (genre mini-arcs) pour compenser le fait que ça soit moins dense que le plomb, mais groupés comme l’est la grenaille, et dans des cartouches biodégradables. (Eh bé, quelle imagination j’ai, aujourd’hui !) Mais bon, c’est comme partout, tant qu’il n’y a pas de demande...

  • Enfin, entà çò de le caça, jo qui ne sui pas anti, que’n vèni totun de mèi anar mèi... On damòri, qu’es batudas tot dimècres, dissabte e dimeshe, e viahòra s’ètz pròches ! Ara un an, quèn se passegèvam au ras de le Garona, duas balas que nes shiulèren les aurelhas. Estossin dehen lo cap, qu’èra parièr. Çò que’m hèi vertadèirament viscar qu’es aqueth monde que son tot simplament dangerós (com ne’n puirén pas estar, que son armats ? Francament, 100 americans que’n son mensh percè, normaument ne son pas aquí entà tirar !) e qu’an tot los drets.
    Com díser qu’es "mestrejat" ? Com ne pòt estar ?! Que tíratz e puish "advienne que pourra", le bala que pòt arrebumbir e s’anar en.hicar en lo cap d’un praube inocènt que passèva per’quí (qüant de còps se passèt...) ! E sustot, quèn vei on damòri, le beutat deu lòc e que cada dus jorns qu’i a gents armats dinc a les dènts pertot en lo bòsc... Percè ne m’ànitz pas díser que son aquí per l’ecologia o ajudar le natura a trobar un equilibre e donc que’s sacrifican le dimenjada per ac har ! Que son aquí, e que parli de les batudas que tròbi just dangerosas, per se devertir...

  • Exactament ! (Ont damòras, au fèit ?)
    En debut d’annada, a Sent German de Grava, viri caçaires qu’hasèvan una batuda per les vinhas, au costat deus ostaus, demb lo fesilh armat.
    A notar un punt : vau mèi damorar dens una comuna a societat de caça que no pas dens una comuna a ACCA o AICA. Dens lo prumèir cas, los proprietaris autorìsan la caça au cas per cas ; dens lo segond cas, los caçaires pòden caçar un pauc pertot, son los mèstes qué. Achì, a Verdelais, am la chança d’auger una societat de caça ! E donc, dens los bòscs darrèir xes jo, a part au bèth pic de la seson de caça, som tranquilles.

    P.S. Advienne que pourra = arriba que pusqui/posqui / arriba que planti (en vasadogaronés) :D

  • @ 4-1 T.M.
    je ne sais même pas comment ils tuent finalement les animaux pris au filet

    Pour les alouettes, une dans chaque main pour faire plus vite et en écrasant la tête entre deux doigts.

    J-Cristian

  • Chasseurs et écolos

    Quelle est la définition exacte du mot écologie ? Depuis trop longtemps (avec la complicité des médias de culture majoritairement urbaine) les anti-chasse ont détourné ce mot et se le sont approprié.

    Les chasseurs sont-ils assez écologistes ? Qui est légitime pour le dire ? Sur quels critères objectifs et écologiques au vrai sens du terme ?
    Les anti-chasses sont-ils plus écologistes ? (dans les faits, pas avec du blabla, quel est l’impact réel de leurs actes et de l’argent qu’ils donnent sur la biodiversité et la protection des biotopes) ?

    Sans aller chercher bien loin, qui dans les Landes , depuis bien longtemps, réhabilite, gère, protège, entretient (en finançant et avec du bénévolat) le plus de zones humides.
    Qui depuis quelques temps plante des haies pour améliorer les biotopes dégradés ?

    Il est très facile et de bon ton de taper sur les chasseurs (pris collectivement) ou d’être suspicieux à leur égard.
    Tous les chasseurs ne sont pas parfaits, mais pas plus, pas moins que les autres. Il y a des délinquants d’origine étrangère. Mais il est faux de dire que les étrangers sont des délinquants. Cela s’appelle du racisme, et c’est heureusement puni par la loi.
    Quand à Pau un pauvre garçon avait été tué puis démembré par une autre personne qui connaissait le meurtrier parce qu’elle avait eu des relations homosexuelles avec lui, les journaux ne parlaient pas de "l’homme qui a découpé.....", ni "l’homosexuel qui a découpé...", mais du "chasseur qui a découpé...". Cela n’a choqué personne ! De la même façon quand un crime est commis avec un fusil, le journal illustre avec une photo de chasseurs qui n’a rien à voir...

    Il est bien clair pour moi comme pour l’immense majorité des chasseurs, qu’une seule imprudence est une imprudence de trop et qu’un seul accident sera toujours un accident de trop. Pour autant il faudrait peut-être mettre les chiffres en parallèles avec ceux d’autres domaines (route, montagne, ski, plage, sports.....) pour voir où il y a objectivement le plus de risques (cela n’empêchant pas tout le monde d’être le plus prudent possible).

  • Suite

    Il est pénible de lire des discours faussement neutres, pour taper sur les chasseurs de façon déguisée.
    Sont-ils assez écolos, oui mais le plomb, les filets, ah oui mais ils les tuent quand même avec du plomb...

    La grenaille de plomb est interdite dans les zones humides (qui présentent les plus gros risques de contamination et intoxication) depuis un arrêté de 1986. Des substituts sont utilisés.
    Quel chasseur serait assez stupide et irrespectueux pour aller tirer à bout portant et exploser un oiseau pris sous des filets ? Même sans avoir une once de sensibilité, qui pourrait être assez c.. pour abîmer et truffer de plomb une viande qui n’en a pas ?
    Nos chasses landaises, gasconnes, à la matole, aux filets permettent d’attraper des oiseaux vivants, et donc de les relâcher le cas échéant. Paradoxalement, ce sont elles qui sont le plus attaquées. Pourquoi ? Pas pour des raisons écologiques (les oiseaux sont pris vivants, on peut adapter le nombre de prises aux effectifs de l’espèce, on peut contrôler avec des carnets de prélèvement), tout simplement car comme toutes les cultures minoritaires, peu de gens connaissent vraiment, et il est très facile de dire n’importe quoi et d’entraîner une majorité de personnes à s’y opposer. Et qui dit minorité, dit pas de poids économique ni électoral pour pouvoir se défendre... Les anti-chasse l’on bien compris et basent leur stratégie là-dessus.

    Alors oui le chasseur que je suis tue des animaux. Et même si cela peut paraître paradoxal, il a pour eux un grand respect. C’est le point final (avec la préparation dégustation) de l’acte de chasse que le chasseur peut de temps en temps choisir de ne pas écrire.
    Tuer un animal, que ce soit à la chasse ou un animal de ferme, n’est pas un acte anodin. Cependant cela fait encore plus prendre conscience que la viande que nous mangeons a d’abord été un être vivant et que l’on doit la respecter et ne pas la gaspiller.
    Je comprends parfaitement que quelqu’un ne se sente pas capable de tuer un animal. Pour autant cela ne veut pas dire qu’il est plus sensible que moi. La sensibilité, c’est la capacité à ressentir des choses, des émotions.

    J’aimerais que l’on arrête de penser ou plutôt de ressentir à la place des chasseurs (ils n’aiment pas la nature, ils n’ont pas de sensibilité...). La volonté d’interdire la chasse aujourd’hui en France (et plus particulièrement nos chasses gasconnes) est une affaire de cultures différentes, pas d’écologie au sens premier du terme.

  • Ok, pour la méthode de mise à mort de la chasse au filet je ne savais pas. Mais je le sais bien que le plomb est interdit dans les zones humides. Ce qui montre bien qu’il serait parfaitement possible de l’interdire ailleurs. Je suis bien placé par mon métier pour constater que la délimitation des zones humides est à géométrie variable ( pour les études d’impact, les critères ont changé en 2017 pour redevenir comme avant en 2019)

    Il y a de l’espoir : https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.chassons.com/armes-et-munitions/cartouche-fusil-ou-carabine-de-chasse-voici-a-quoi-sattendre-si-le-plomb-est-totalement-interdit-pour-la-chasse/303590/&ved=2ahUKEwjmjd6d7dXoAhVQ1hoKHUUKBFIQFjACegQIBRAJ&usg=AOvVaw02pYFb8RxU1Y6H95stE0EA&cshid=1586246845389

  • Je remercie les chasseurs qui font un boulot formidable d’entretien des zones humides par chez moi. Je suis bien placé pour le savoir puisque je vis à 500 mètres de la zone lacustre gérée et entretenue, notamment, par l’ACGELB.
    Je n’aurais que deux critiques à leur adresser : 1-la véritable fusillade ininterrompue, dès l’aube, au moment du passage des petits oiseaux, et donc les centaines de milliers de plombs dans les zones humides du bord de l’étang, ce qui est un véritable et grave problème écologique. 2-Les quelques irréductibles crétins, notamment ceux qui laissent toutes leurs cartouches en plastique au sol.
    Mais la majorité sont respectueux de la nature. Ils le sont bien plus que beaucoup de citadins donneurs de leçons, totalement déconnectés de la nature, qui déferlent par chez nous dès que le soleil pointe son nez et qui salopent tout en repartant. Ceux qui piétinent les gourbets dans les dunes, qui chient au bord du lac en laissant leur PQ, qui jettent leurs mégots partout, qui laissent leurs poubelles dans la forêt etc...etc...
    Voilà, des imbéciles il y en a partout et ce n’est pas parce que quelques chasseurs en sont qu’il faut généraliser. Je dirais même heureusement qu’il y a encore des chasseurs, plus assez, pour gérer un peu le gibier et faire des prélèvements nécessaires et bénéfiques à l’écosystème. Le seul prédateur des animaux comme le sanglier, ou le chevreuil, c’est l’homme. Sinon le gibier pullulerait encore plus et ce n’est pas une bonne chose pour l’équilibre écologique.

  • Brax (en Brulhés) :
    Un article de Sylviane Goudenhooft, correspondante de Sud-Ouest :
    Des battues pour réglementer la faune sauvage

    les chasseurs ont participé au vide-greniers organisé par l’association Brax Créations en proposant des sandwichs au pâté et des assiettes saucisses-frite. « Pâtés et saucisses réalisés par nos soins avec du chevreuil et du sanglier », ont précisé les chasseurs.

  • Récemment, le Conseil d’Etat a annulé des arrêtés dérogatoires (départementaux si j’ai bien compris) qui autorisaient ces chasses "traditionnelles" sous certaines conditions.

    Voici un article de la LPO, donc du camp des opposants à ces chasses :
    La LPO obtient la fin des chasses traditionnelles !
    Cet article contient un lien vers le texte de la décision du Conseil d’Etat.
    Par une lecture rapide, je comprends qu’il a jugé que les conditions de dérogation n’étaient pas réunies pour autoriser des pratiques de mise à mort "massive", "non sélective", "pouvant entraîner localement la disparition d’une espèce"...
    Il est donc question à la fois de cruauté et de disparition des espèces (deux motifs d’interdiction très différents), sauf dérogation.

    Motifs de dérogation :

    « Les États membres peuvent déroger aux articles 5 à 8 s’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante, pour les motifs ci-après : / (…) c) pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées et de manière sélective, la capture, la détention ou toute autre exploitation judicieuse de certains oiseaux en petites quantités. »

    Ce que dit le Conseil d’Etat pour refuser les dérogations :

    si les méthodes traditionnelles de chasse sont susceptibles de constituer une exploitation judicieuse de certains oiseaux au sens de la directive, l’objectif de préserver ces méthodes ne constitue pas un motif autonome de dérogation au sens de cet article. Par suite, le
    caractère traditionnel d’une méthode de chasse ne suffit pas, en soi
    , à établir qu’une autre solution satisfaisante, au sens des dispositions du paragraphe 1 de cet article 9, ne peut être substituée à cette méthode

    Mon commentaire :
    Dans la balance des coûts et des avantages de ces chasses traditionnelles, le Conseil d’Etat refuse de compter le plaisir des chasseurs.
    pandela = filet pour la chasse, pantièrematòla = touffe, fagot pouvant servir de piège

  • Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage...

    Aller chercher à la LPO une justification objective de l’interdiction des chasses à l’alouette qui font partie du patrimoine gascon, c’est faire preuve de naïveté, de paresse à aller chercher toutes les infos, ou de malhonnêteté intellectuelle (ou une meusclagne des trois quand je vois les termes employés).
    La LPO est anti-chasse bien plus que pro-biodiversité. Sa stratégie est d’attaquer l’une après l’autre les chasses qui sont les plus minoritaires, avec des pseudos reportages vendus aux chaînes d’infos qui passent ça sans rien vérifier. Le but final étant la suppression de toute les chasses.
    Le conseil d’état a rendu sa décision en fonction des éléments qu’a bien voulu lui transmettre le ministère de madame Pompili. Cela ne veut pas dire que les conditions de dérogation n’étaient pas réunies, elles l’étaient tout autant que les années précédentes, cela veut dire que le dossier n’a volontairement pas été bien fait, afin d’obtenir la fin de nos chasses patrimoniales.
    Stigmatiser les chasseurs aux pantes et aux matoles en les faisant passer pour des gens cruels et responsables de la disparition des espèces me dégoute.
    Est-il plus cruel d’attraper un oiseau que l’on va manger, ou de faire détruire et polluer par procuration des milieux naturels et des milieux de vie d’autres êtres humains (qui se font exploiter) pour nous fabriquer des objets "indispensables" qui nous permettent de "tweeter" et "liker" la photo de la dernière assiette qu’on a mangé au restaurant, ou d’abrutir nos gamins pour nous éviter d’avoir à s’occuper d’eux.
    Si l’on est vraiment soucieux de la disparition des espèces, ce n’est pas à la chasse (qui chez nous est bien encadrée et règlementée) que l’on devrait s’attaquer, parce que ça ne servira à rien (les hirondelles sont-elles chassées ?). Le vrai problème c’est la disparition des milieux et la perte de la biodiversité ordinaire (celle des sols, celle des insectes, celle dont tout le monde se fout). Si les oiseaux n’ont plus de lieux pour s’abriter des prédateurs, se reproduire et se nourrir ils disparaîtront de la même façon avec ou sans chasse. On peut se donner bonne conscience en attirant des oiseaux dans son jardin avec des graines l’hiver et en leur posant des nichoirs, mais s’ils n’ont pas de haie pour s’abriter ils seront à la merci des prédateurs et s’ils ne trouvent pas suffisamment d’insectes dans les lieux où on les a attirés, leurs couvés seront vouées à l’échec.

  • Suite :
    Avant de parler de mise à mort massive et non sélective il faudrait peut-être aller passer quelques jours avec ces chasseurs et aller voir la réalité des prises par rapport aux oiseaux vus, et se rendre compte qu’un filet ou une matole permettent de relâcher sans dommage n’importe quel oiseau.
    Je ne suis pas chasseur à l’alouette, mais paloumayre au filet.
    L’ortolan et le pinson, l’alouette maintenant (la palombe demain ?), ce sont des éléments du patrimoine gascon qui disparaissent sans émouvoir personne d’autre que les intéressés.
    Ne pas pouvoir transmettre sa culture à ses enfants est quelque chose d’extrêmement violent et douloureux à subir.
    En tant que chasseur gascon je me sens considéré comme un citoyen de seconde zone sur lequel on peut s’essuyer les pieds en faisant croire que c’est ça agir pour l’environnement.
    J’envisage très sérieusement de venir grossir les rangs des abstentionnistes quelles qu’en soient les conséquences. Après tout pourquoi continuer à se faire du souci pour la liberté et les cultures des autres quand ils approuvent ou se moquent de la disparition de la votre...

    PS : le titre "Chasseurs et écolos" devrait plutôt être "chasseurs et anti-chasses". L’écologie c’est la science qui étudie les milieux et les interactions avec et entre les êtres vivants qui y vivent, pas une idéologie anti-chasse ou animaliste.

  • Je signale la manifestation annoncée pour le 18 septembre prochain à Mont de Marsan pour protester contre cette interdiction et défendre la ruralité dans nos pays gascons plus généralement, à l’image de la manifestation qui eut lieu au même endroit en 2016.

    https://www.francebleu.fr/infos/societe/mont-de-marsan-manifestation-le-18-septembre-pour-defendre-la-chasse-et-la-ruralite-1628867223

  • « Ne souhaitant pas que la manifestation se limite à la seule pratique de la chasse, la fédération départementale invite la ruralité et la culture gasconne à s’exprimer dans son ensemble »
    https://www.sudouest.fr/environnement/chasse/landes-en-colere-les-chasseurs-visent-les-10-000-personnes-dans-les-rues-de-mont-de-marsan-le-18-septembre-5777961.php


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