Chasseurs et écolos : deux camps adverses ?
La chasse à l’alouette.
Un chasseur à l’alouette et à la bécassine des barthes (vers l’an 2000) :
la chasse à l’alouette n’en est pas moins menacée, car de nos jours une catégorie de personne se disant protectrices de la nature font tout pour éradiquer ces styles de chasses ancestraux ainsi que leurs pratiquants
"éradiquer"... avec des mots comme ça, le compromis n’est pas pour demain !
Le chasseur qui s’exprime ici vise les écolos sans les nommer : "une catégorie de personne"... comme si le mot "écologiste" même lui restait en travers de la gorge, ou comme s’il leur refusait le monopole de cette étiquette...
Il ne mentionne pas, cependant, la menace que l’agriculture industrielle (ses pesticides etc.) fait peser sur la chasse à l’alouette : les alouettes ne trouvent plus de quoi manger, leur population décroit... dommage, ce serait un point de rencontre avec les écolos...
Des chasseurs se disent (presque) écolos :
Ce chasseur d’alouettes et de bécassines ne va pas jusqu’à porter l’étiquette "écolo", mais affirme sa communion avec la nature :
La chasse à la bécassine
ce magnifique oiseau grâce à qui j’arrive à retrouver cette communion avec la nature ; que je n’aurais sûrement pas sans la chasse à la bécassine
A l’aube de l’humanité l’homme chassait par nécessité pour se nourrir ; cela s’est poursuivit jusqu’au moyen-âge, de nos jours l’homme chasse pour conserver ses instinct et la symbiose avec la nature que le monde moderne est en train de lui faire perdre.
Ce n’est pas tout de se dire écologiste encore faut t’il vivre avec la nature...
Les chasseurs font de l’écologie dans les barthes de l’Adour en 1987 :
Déboisement des barthes de l’Adour ("Empreintes landaises" - INA)
« A Saint-Martin-de-Seignanx, la fédération des chasseurs landais s’attelle à un vaste déboisement pour recréer le paysage d’antan et ainsi favoriser la réintroduction d’une faune disparue et notamment des oiseaux migrateurs. »
Henri Sallenave :
« Je ne crois pas que nous soyons très différents des écologistes en la matière, parce que le but que nous poursuivons est le même. Seulement, nous le poursuivons, nous, en le réalisant matériellement, en le réalisant sur nos fonds avec nos efforts personnels. Eux ils en parlent beaucoup plus qu’ils n’en font. »
Finalement, les vrais écolos, ceux qui agissent, ce serait les chasseurs !
La convergence ne débouche donc pas encore sur l’idée d’une collaboration...
Journaliste [que veut-il dire exactement ? pense-t-il au combat chasseurs/écolos ?] :
« N’êtes-vous pas ici dans les Landes des francs tireurs ? »
Henri Sallenave :
« Oh, nous aimons bien, vous savez, ici c’est la Gascogne et nous sommes tout près du pays de D’Artagnan. Nous aimons bien tirer notre rapière, mais ça n’est jamais très méchant et nous n’avons jamais tué personne. »
Une touche gasconne rassurante, donc, avec l’espoir d’éviter mort d’homme !
Journaliste [qui recadre le chasseur écolo sur sa vocation première...] :
« Si cette opération présente un aspect écologique incontestable, elle est aussi indispensable pour la poursuite de la chasse. »
Henri Sallenave :
« Que veut le chasseur ? Sinon avoir des espèces à chasser, et s’il veut avoir des oiseaux à chasser, il faut bien qu’il fasse ce qu’il faut pour. »
Ecologiste par raison, donc...
A ce jour, les deux exemples ci-dessus commencent à dater :
– Les pages web sur la chasse à l’alouette et à la bécassine (celle-ci aussi dans les barthes, celles du Luy) ont été référencées par Gasconha.com dans les années 2000.
– Mais la Fédération des Chasseurs gère toujours la Réserve naturelle de Lesgau de Saint-Martin-de-Seignanx.
L’opposition entre chasseurs et écolos s’est-elle apaisée depuis une vingtaine d’années ? Aux gasconhautes de nous le dire !
E lou punt de biste de l’aute partide ?
Ci-dessus, la parole n’a pas été donnée à la partie "écolo" ; lacune à combler, si possible avec des points de vue locaux... Les amis de la Terre des Landes, ou "Noutous", ont-ils pris position ?
En attendant, voici La chasse vue par un écologiste (originaire du Limousin), Marcel Bayle. Un écologiste chasseur... ça aide à être pour la paix :
« Les écolo et les chasseurs s’opposent artificiellement : ne devraient-ils pas collaborer ensemble à la protection des biotopes, condition fondamentale de survie des espèces sauvages ? »
« il n’est pas sérieux de vouloir interdire toute chasse, il s’agit de dénoncer les abus que constituent certaines pratiques cynégétiques. Ce message-là sera entendu, y compris chez les chasseurs »