Lenga gascona E lenga biarnèsa/Occitania : dus mites

- Gerard Saint-Gaudens

Duas intervencions qui m’an tarritat aqueths darrèrs jorns a perpaus de la lenga :

La letra 57 de l’IBG : l’editoriau deu son capdau, que parla en françès de « la langue béarnaise et sa sœur la langue gasconne ».
On meste Triep Capdevila aura trobat un linguiste qui pushqui har duas lengas deu quite gascon ? L’IBG que s’aunoraré de non pas da’n avant dab aquera ambiguitat : lo Bearn qu’es ua entitat istorica, culturau e politica mes pas linguistica, la sua lenga qu’es lo gascon (gascon biarnes se’us vaga !).

Au revès, sus las ondas de Radio Pais, dus jorns a, lo president de l’escòla Montessòri de Sostons (lo Nidau), que soslinhava dab rason que la metòda Montessori reconeisheva tostems las lengas localas deu lòc on l’escòla era apitada mès Didier Tousis que continuava atau : « en Occitania, la lenga locala qu’es l’occitan ». Obé, mes non credi pas que la nocion de « locau » e ‘s puixqui apariar dab aquèth monstre suber-locau que seré l’Occitania (enfin … s’existeshi). Un aute mite dont e’ s caleré des-har se volem estar coérents, realistas e comprès per lo monde.

Grans de sau

  • I.
    Extraits du Manifeste gascon :

    11. Comme toute langue vivante le gascon possède des dialectes et des parlers.
    À l’intérieur d’une langue les dialectes se définissent par la fréquence de certains traits différentiels (sons, vocabulaire, morphologie, etc.). Très sommairement, on distingue le pyrénéen, le gascon de la plaine, le gascon littoral (souvent dit « parler noir »), le gascon de l’Est (armagnacais et parlers garonnais) et les parlers girondins. Leurs limites ne coïncident pas avec celles des départements.
    Les parlers sont la forme prise par la langue au niveau de la commune ou du canton. Parlers et langue commune sont complémentaires et s’appuient mutuellement. Bien que de niveaux linguistiques différents, ils ont égale dignité dans leur milieu. Le mot français « patois » a souvent une connotation péjorative, non justifiée par la nature des parlers mais imposée par les éradicateurs du gascon.

    12. La distinction entre « béarnais » et « gascon » est liée à une assimilation abusive, mais culturellement explicable, entre les aires linguistiques et les entités historiques. Les distinguer comme deux langues est une erreur, le béarnais étant traversé des mêmes variations que les autres régions gasconnes. « Béarnais » ou « landais » indiquent seulement le lieu des parlers gascons considérés, non leurs caractéristiques intrinsèques.

    13. Les appellations « occitan de Béarn », « occitan de Bigorre » (ou d’autres régions gasconnes) sont trompeuses. Elles relèvent de conceptions linguistiques, culturelles et historiques réductrices et erronées. « Occitan gascon » est ambigu et inutile, « occitan » est inadmissible en pays gascon.

    Tout y est, non ?

    II.
    Il y a un point commun historique entre "béarnisme" et "occitanisme". L’un et l’autre montrent deux tendances distinctes qui se sont amalgamées :
    a) un sentiment naturel de fierté et d’appartenance.
    b) un sentiment de relative infériorité, voire d’aigreur, face aux élites parisiennes dominantes, qui a débouché dans un cas sur l’idéalisation de la "patrie provinciale", comme on disait ; dans l’autre sur l’invention compensatoire d’une nationalité unitaire.

    Ce qui en est sorti de bon et de moins bon, nous le savons, et l’on retrouvera sur ce site toutes les discussions relatives à ce dont il s’agit.

    Mais l’occitanisme dans ce qu’il a de plus abstrait a projeté dans le cadre nationalitaire le "méridionalisme" de Mistral, par un étrange aveuglement sur la réalité sociologique des pays d’oc.
    Quand au repli sur le Béarn, il est linguistiquement aberrant et historiquement forcé.

    Pourtant l’un et l’autre ont eu du bon : pour l’un, faire sentir la solidarité de fait qui aurait pu unir les tenants des patrimoines "d’oc" face au système qui les assimilait ; pour l’autre, affirmer l’indispensable ancrage dans un territoire à taille humaine, historiquement connu.

    Il est regrettable que la notion d’Occitanie continue de faire écran entre la Gascogne et la population des pays gascons. Quand au retranchement du Béarn, il nuit à ce qu’aurait dû être son rayonnement sur toute l’aire gasconne, comme foyer. (Et pourquoi pas un Institut Gascon, branche de Béarn, ou branche de Bigorre, ou d’Armagnac, etc. ?)

    Mais à quoi bon répéter ?

  • Sondage en 2016 trouvé sur le site IBG : Comment nommez vous la langue régionale parlée dans le Béarn :
    Le béarnais 55%

    L’occitan 22 %
    L’occitan du Béarn 10 %

    Le gascon 7%

    https://www.institut-bearnaisgascon.com/lettre-n52-le-bearnais-est-une-langue/

  • La langue béarnaise soeur de la langue gasconne pourrait tenir la route si, politiquement, le Béarn était resté un état indépendant, et qu’un aréopage de philologues, de lexicologues, de grammairiens, d’écrivains avaient élaboré un béarnais standard doté d’une orthographe propre. Ce ne serait pas un cas unique. Je pense tout particulièrement à la langue monténégrine, élaborée à la suite de l’éclatement du serbo-croate, lui-même élaboré à partir du continuum slave méridional. Les quatre langues nouvellement individuées (serbe, croate, bosnien, monténégrin) ont été élaborées à partir du seul dialecte štokavien du continuum précité. Leur différence semble être à peu près du même ordre que celle qui sépare les parlers girondins des parlers bazadais ou des parlers médoquins. Les spécialistes me reprendront si je me trompe.
    Si l’aranais, élaboré en langue standard, était défini comme langue soeur de la langue gasconne, il n’y aurait rien de révolutionnaire. Mais il se trouve que ce n’est pas le cas puisque, officiellement, l’aranais est défini comme étant l’occitan du Val d’Aran. Toujours des histoires d’étiquettes qui ont beaucoup plus à voir avec l’idéologie qu’avec la linguistique pure.

  • Ce qu’écrit Daniel est tout à fait exact.L’individualisation par des Etats nouvellement créés(Bosnie) ou re-créés(Monténégro) est une écho tardif des politiques des Etats-Nations éclos au XIXè siècle ;leurs "leaders" voulaient absolument qu’il y ait une parfaite et absolue adéquation entre des réalités telles Etat-nation-peuple-langue, ce qui n’était pas le cas avant l’ "ère des nationalités".D’où la « création » de langues nationales dans bien des cas,particulièrement en Europe orientale, langes extrêmement proches les unes des autres dans le monde slave.Et d’où aussi des frustrations bien compréhensibles des communautés de locuteurs devenues minoritaires sur le territoire de nouveaux Etats alors qu’auparavant elles vivaient à peu près sur un pied d’égalité avec la commuauté linguistique devenue dominante et modèle de l’Etat nouveau.Minorités qui aspiraient du coup évidemment à se séparer du majoritaire pour créer à leur tour un Etat et appliquer les mêmes principes sur un territoire réduit…
    Le mécanisme est-il fatal ? Personnellement je ne le crois pas et cet écho tardif pourait bien être le chant du cygne de ce modèle du dix-neuvième.
    S’agissant du béarnais,on voit bien que la situation actuelle (et celle d’un futur prévisible) ne se prête pas à une individualisation d’une « langue béarnaise » d’un éventuel Béarn (à nouveau) indépendant.L’avenir lingustique de nos commnautés d’oc en pays gascons ,si nous en avons un, ne peut être que dans un gascon à peu près uni.


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