La manif d’Esprit du Sud à Auch 10 décembre 2016

- Tederic Merger

Grans de sau

  • Je profite de se " grans de sau " pour renouveler mes compliments à se site, ainsi qu’aux personnes qui en assurent le fonctionnement. Gasconha.com devrait être déclaré " d’utilité public " !

    Mais c’est un autre sujet qui me préoccupe ... et j’aurais aimé connaitre votre opinion, vous les habitués de Gasconha sur la manifestation qui aura lieu le samedi 10 Décembre à Auch. Manifestation, patronné par Mr Daguin et par l’association " Esprit du Sud ". "Toutes celles et tous ceux qui souhaitent protéger et promouvoir l’identité culturelle Gasconne seront les bienvenus ..."
    A l’instar des manifestations qui ont eu lieu dans les Landes, le Gers se souvient qu’il est Gascon...
    Déjà, je fourbissait mon berret et mon drapeau Gascon, imaginant une démonstration de notre identité devant la mairie...
    Mais il semblerait que c’est d’abord pour la corrida que j’allais manifester ( mais pas que cela ...). Une affiche où il y a la croix occitane, une phrase ou on m’explique que l’Espagne pousse sa corne sur les coteaux Gascon, finissent de me refroidir. Bon, la corrida, j’empêche personne d’y participer, mais c’est pas mon truc... et puis l’Espagne d’opérette, les bodéga, et la Fiesta... stop ! D’abord on fait la HESTA !!! Et puis confondre Espagne et Gascogne, faisant de nous des Ibéres, cela me rappel trop les théories des Occitans... S’il y a rapprochement, c’est avec les Basques et les Navarrais.
    Bon je m’éloigne du sujet... il reste la chasse, le foie gras, la gastronomie... Encore une fois on réduit la Gascogne à une étiquette sur un bocal de confit ?
    Alors ? on y va ou on y va pas à la manif du 10 ? C’est la seule occasion ou les Gascons vont se bouger (un peu) pour défendre notre identité... En plus à Auch, la plus Occitane des villes Gasconne ?
    Qu’en pensez vous ?

  • "Esprit du Sud", ça part mal : au moins "Sud-Ouest" correspondait à une réalité, un quasi-équivalent de "Pays gascons". "Sud" nous tue, comme "Ouest-France" tue la Bretagne, "Nord" la Flandre et l’Artois, "Est" l’Alsace et la Lorraine, etc. Tant que Paris reste au milieu...
    Ce "Sud" ne serait-il pas un substitut à la mirifique Occitanie ? Ou nous en sommes revenus au méridionalisme des années 1880-1920. Une révolution complète pour rien ?

    A mon avis, il ne faut pas chipoter quand il est question d’"identité gasconne" ni jouer les puristes. Après tout, la plupart des Gascons se voient dans un Sud qui leur est médiatiquement imposé. Qu’importe s’ils n’ont pas trop d’affinités avec Nice, la haute Auvergne ou le Vivarais...
    Prenons les initiatives comme elles viennent et voyons ce que nous pouvons y mettre d’esprit gascon.

    La corrida, c’est le type même du sujet qui divise à l’infini. Mais les jeux de vaches (les "courses vasconnes") peuvent mettre tout le monde d’accord.
    L’Espagne et le Pays basque des chromos fin de siècle ont marqué la génération de nos parents, malheureusement par le biais d’opérettes fabriquées pour un public parisien en mal d’exotisme (le torrréro, la zingara fatale, Ramuntcho séduisant les belles, parcourant les montagnes et les ravines et les sautant toutes allègrement, les belles voix de Luis Mariano, André Dassary, les compositions de Francis Lopez, sans oublier le Grec Georges Guétary, toute une époque...). Peut-être cette mode était-elle une compensation pour la perte de l’identité authentique, de ses rythmes, de ses couleurs. Cet exotisme a accompagné la vogue de l’architecture basco-aquitaine. Ce n’était pas si négatif que ça, mais la langue était exclue.
    Donc : vive le rapprochement entre Gascogne et Hispanie (et spécialement dans la Vasconie) même si les Ibères n’ont rien à voir avec le nord-ouest de la péninsule ni avec l’Aquitaine.

    Les thèmes de la manif sont par nature associés à la défense de la production locale, de la distribution, de l’emploi, de la ruralité. Ce sont des sujets d’actualité. Seront-ils développés ?

    La présence de la croix de Toulouse ne surprend pas : c’est le seul signe simple, connu et promu. Il suffit d’expliquer, avec un argumentaire simple, qu’elle n’a rien à faire en pays gascon, mais qu’elle a sa place plus à l’est. Mais il faut aussi expliquer ce qu’est la Gascogne ou, pour ne pas entretenir la confusion avec la seule Généralité d’Auch, ce que sont les pays gascons. Or, une manifestation n’est pas trop le lieu d’exposer des thèses (à moins d’être de A à Z un meeting politique).
    Il est plus efficace de donner à voir, par des panneaux, des drapeaux, des cartes, et en distribuant le Manifeste dans sa version courte. Pourquoi pas ?

    Pour cela il faut être sur place ou quelque part dans l’"ouest du Sud" ou dans l’"Occitanie occidentale", on se sait plus comment dire. Mais si des amis du site pouvaient se donner rendez-vous à Auch, ce serait bien. Si j’étais plus près, j’irais.

    De toute façon, y aller voir et tenter d’approcher le/les organisateurs. Si c’est un lieu de dialogue, alors ça ne devrait pas être mauvais.

  • D’abord un petit ligam de La Dépêche - en passant, j’aime bien la première phrase qui, naturellement, regroupe le département des Landes et celui du Gers dans la même région « Après les Landes, le Gers est le deuxième département de la région à créer une association "Esprit du Sud" » :
    http://www.ladepeche.fr/article/2016/10/18/2441901-face-anti-tout-mouvement-veut-faire-vivre-esprit-sud.html

    Je comprends et partage le malaise de T-S.
    Il faut chercher beaucoup pour voir le rapport entre cet "esprit du sud" et le combat gascon.
    Cette manif d’Auch est dans le sillage de celle du Moun début octobre, pour laquelle déjà ce n’était pas simple.
    "On veut être Landais de la tête au pied"

    J’ai expliqué que le thème de la ruralité peut être un pont entre le combat gascon et ce mouvement que je vais appeler maintenant "Esprit du sud". La dégasconnisation passe par les grandes villes... La regasconnisation pourrait passer par les petites villes et les campagnes !

    Mais même sur la ruralité, j’ai du mal avec "Esprit du Sud". A la rigueur, on pourrait reconnaitre qu’avec la trinité corrida-gavage-chasse qu’ils défendent contre les animalistes de la ville (qu’ils nomment les "anti-tout", les "végans", les "écolos-bobos"... et qu’ils haïssent - là est peut-être d’abord leur cohérence), ils portent une tradition rurale de traiter rudement les animaux, de les asservir, de les manger... Quoique les urbains n’étaient pas les derniers autrefois à martyriser les animaux...
    Mais la ruralité, ce n’est pas forcément ça, et ce n’est pas que ça. Promouvoir des circuits courts production-alimentation, ça devrait compter aussi, par exemple. Questionner les normes multiples qui découragent les entrepreneurs locaux... S’opposer à l’artificialisation des terres agricoles... Garder des petites écoles...

    Je note l’ouverture de l’association "Esprit du Sud 32" quand elle invite "avec ou sans bérets, ceux qui aiment ou en tout cas tolèrent la corrida, la chasse, le foie gras, tous ceux qui veulent cultiver, préserver notre art de vivre".
    D’après ce que je comprends, la manif du 10 décembre à Auch sera quand même pas mal axée sur la défense de la corrida.
    Je suggère à ceux d’entre nous qui sont à l’aise avec ce combat de s’y rendre. Ils nous diront ce qu’ils auront ressenti, et quel art de vivre est en jeu !
    Il ne faut pas se forcer ou faire les hypocrites. D’ailleurs, "Esprit du Sud" ne sera pas dupe. Exemple (désolé, c’est sur Hacebouc) : la colère de "Défendons les cultures du Sud" quand ils ont vu que certains défenseurs du gascon étaient anti-corrida ou anti-chasse :
    La pétition pour “la défense du Gascon dans les Landes” à l’encontre de nos cultures !

    Dernière chose, et là je m’adresse à PJM : "Ramuntcho" de Pierre Loti, c’est un beau livre !

  • =) 3
    la colère de "Défendons les cultures du Sud" quand ils ont vu que certains défenseurs du gascon étaient anti-corrida ou anti-chasse :

    A noter que le texte de la pétition utilise les termes de gascon et de langue occitane de Gascogne.
    http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/developpement-gascon-landes-1224html

  • En fait, les thèmes régionalistes, qui sont une sorte d’exotisme, entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXème, ont donné en français des oeuvres de grande qualité aussi bien que des navets. Mais tout cela se nourrissait encore d’une sève authentique, sans doute inséparable d’un sentiment d’appartenance qui s’est tari depuis. En musique orchestrale, on trouve aussi beaucoup d’inspiration "des terroirs" chez les compositeurs de cette époque charnière. Mais ça n’a pas sauvé le socle humain.

    L’"occitan de Gascogne", la "langue gallo-romane de France", etc.

    Si cette manif pouvait aider à poser au moins les bonnes questions, tant mieux.

  • Plus j’essaye d’en apprendre sur la " réunion " du 10, plus mes réticences grandissent...
    S’il y avait un stand tenu par 2 ou 3 types de Gasconha.com avec quelques drapeaux Gascon, des cartes, de la documentation et... un peu de matière grise sous le berret, alors c’est volontiers que j’aurais fait acte de prosélytisme Gascon... je serrais venu discuter, palabrer, serrer des mains d’amis, et en apprendre sur la Gascogne ...
    Mais si s’est pour servir de figurant à l’Occitanie, la corrida, la croix de Toulouse, l’Espagne de carton pâte... alors cela demande réflexion...
    Esprit du Sud fait un parallèle avec les traditions taurine de Nîmes, et autre région du Sud : on amalgame la Gascogne avec l’Occitanie, la Gascogne avec l’Espagne, les bobo contre les locaux, ...
    Décidément sa reste compliqué !
    Tederic Merger a raison : il ne faut pas se forcer, ni jouer les hypocrites.

  • A 4 : je comprends mal la colère de "Défendons les cultures du sud" et leur intention de retirer leur signature à la pétition de cyberacteurs.org’crida 40), destinée à H.Emmanuelli (on est donc là dans un contexte landais, différent de la manifestation prévue à Auch le 10/12) : si les (ou le) initiateur(s) - au premier plan, Didier Tousis, manifestement - sont publiquement anti-chasse et anti corrida, ils n’y font strictement aucune allusion dans le texte de leur pétition que je pourrais parfaitement signer, tout en étant attaché à la liberté de chasser et aux spectacles taurins, corrida incluse.
    Reste que le même Didier Tousis emploie toujours alternativement les termes "gascon" et "occitan de Gascogne" (NB il ne parle jamais du britonnique de Bretagne ou de l’inclassable d’Euskadi) et confond visiblement défenseurs de la seule gasconité et IBG. C’est son problème mais ça peut refroidir plusieurs d’entre nous au moment de signer sa pétition.
    Concrètement j’aurais bien aimé aller à Auch le 10 mais crains bien que ce ne soit pas possible.

  • Suite à l’article 6 :
     L’occitanie, la Gascogne en fait maintenant partie (peut-être contre son gré, mais je pense qu’on n’y reviendra pas).
     La corrida, beaucoup de gascons sont aficionados depuis des générations.
     La croix de Toulouse, elle est (peut-être hélas) dans toutes les manifestations Gasconnes, et j’ai même rencontré des administrateurs de ce site au « pit » à Dax, lequel « pit » arborait quantité de ces croix. Cela n’empêche pas de parler Gascon.
     L’Espagne, elle est limitrophe et par conséquent nous en subissons depuis très longtemps l’influence.
    Alors peut-on vraiment écarter tout cela ?

  • Pour la corrida " Espagnol ", quelle est l’ancienneté réel de sa présence en Gascogne ?
    Certains pensent que c’est Napoléon III qui l’aurait introduite dans la région pour faire plaisir à femme. J’ai du mal alors, de voir la corrida comme " typiquement " Gasconne. C’est plutôt une " activité " récente Comme le foot ou le surf ?
    J’ai l’impression qu’elle s’est greffée sur des traditions plus ancienne de jeu taurin. Ces derniers sans mise à mort, s’inspirant juste des activités liés à l’élevage extensif des bovins des Landes ou des Pyrénées.
    D’ailleurs dans les autres Pays Vascons : Navarre et Basque, qu’elle est la place de la corrida ? Elle a existé de tout temps ou là aussi elle a remplacé des jeux et des traditions plus ancienne, sans mise à mort ?
    Pour la région Occitanie, je n’ai pas fait le deuil de la Gascogne = je dois être dans la phase du refus... sa risque de durer longtemps !
    Pour la croix... elle nous est imposé, au détriment des symboles Gascons traditionnel ou moderne, c’est là que le bas blesse ! Il me blessera tant que les couleurs Gasconne ne soient pas aux frontons des mairies, sur les monuments et lieux symbolique Gascons, sur les panneaux " Pays Gascons "... ( j’ai oublié les fast-food et les épiceries ...)

  • Il me semble que les premières corridas, moins formelles que celles d’aujourd’hui, datent du long séjour de la reine douairière d’Espagne, Marie-Anne de Neubourg, en exil à Bayonne au XVIIIe siècle. A vérifier. La première corrida classique, toujours à Bayonne, date de 1852 comme l’indique une plaque dans le quartier Saint-Esprit (rue d’Alsace Lorraine), le quartier le plus gascon (et ancienne commune des Landes) de Bayonne.
    A partir de là, les corridas se sont répandues en Gascogne puis dans les confins Provence-Languedoc sur fond de tradition taurine, en effet (les pays"de la bouvine" comme disent les Provençaux).
    Quant aux autres "pays vascons" ils ont connu les mêmes traditions taurines que nous et la corrida espagnole sans doute dès sa création au XVIIIe siècle (venant de Ronda en Andalousie, pour être précis).

  • En effet GSG, les 22,23 et 24 août 1852, furent données 3 courses de toros navarrais dans une placita en bois du quarter de saint esprit de Bayonne. Mais la première corrida "formelle" de l’histoire taurine française devait avoir lieu le 21 août 1853 avec la participation des matadors Franscisco Arjona "Cúchares" et Antonio Sánchez "El Tato". Donc Bayonne peut s’enorgueillir d’avoir introduit dans notre pays la corrida moderne. ( réf."le guide des ferias de Pierre Dupuy )
    Mais il faut savoir que pour la première fois dans l’histoire, la tauromachie espagnole fit irruption en France, le 17 janvier 1701 à Bayonne. Ce jour là, organisée par les Jurats en l’honneur du futur roi d’Espagne Philippe v, eut lieu une corrida navarraise telle qu’on la pratique à la fin du XVIIe siècle à Pampelune (dixit Claude Prelletier).

  • Sous le logo de la manif (voir en tête d’article), un slogan, "La fierté d’être gascon".
    Ayant souvent promu sur ce site la fiertat gascoune, je suis touché.
    Mais je suis aussi perplexe.

     Ils ont mis comme logo la croix occitane. Je me dis que ce logo correspond à "Esprit du Sud 32" qui est écrit au dessus du logo : Sud = Occitanie... Et "gascon" pour le 32... Mais c’est Sud-Occitanie qui l’emporte sur la (petite) Gascogne ; ça peut aussi cadrer avec la nouvelle région : le département 32 appartient à la région "Occitanie".
    Si c’est ça, la fierté gasconne est ici très tempérée de conformisme et de soumission !.

     Est-on mauvais gascon si on n’adhère pas totalement à la sainte trinité chasse-gavage-corrida ?
    J’ai dit ici ou ailleurs que la chasse me paraissait une activité précieuse pour notre société rurale, notamment masculine. Or la Gascogne est désormais largement rurale...
    Les corridas et le gavage des canards me paraissent moins cruciaux, et sont en même temps plus menacés par la sensibilité croissante de l’opinion aux mauvais traitements des animaux.
    Ce sont des activités tolérées pour l’instant là où elles sont traditionnelles.
    Les gaveurs profitent d’un moratoire mais sont invités à rechercher des recettes alternatives...
    La fierté gasconne, ce pourrait être aussi de vouloir relever ce défi !

  • Non, bien sûr, l’adhésion sans réserve à la corrida et au gavage n’est pas exigible de tout gascon "conscientisé" !
    Et en matière de gavage comme ailleurs, il me semble qu’on est dans un faux problème : la bonne question n’est sans doute pas celle de la légitimité du gavage en soi, l’anatomie des palmipèdes le permettant (voir l’excellente information donnée par exemple sur le site de la ferme de La Bastide à Cénac, en Gascogne justement : www.ferme-bastide.fr ) mais bien dans la manière de le pratiquer et plus généralement de traiter les animaux en question.
    Ce qui me parait lié au rapport entre qualitatif et quantitatif, au choix entre une agriculture industrialisée et une agriculture à taille humaine, familiale et raisonnée, voire bio.
    A partir d’une certaine taille d’élevage et d’un certain niveau de production, difficile de ne pas enfermer les palmipèdes dans des cages où leur vie en plein air est plus ou moins totalement évacuée et les méthodes de gavage, statiques et totalement mécanisées. Voir à ce sujet la polémique entre des quotidiens britanniques et le CIVOG au sujet de gavages industriels avec reportages et video (pour et contre) dans une exploitation industrielle en Poitou :
    http://ecologie.blog.lemonde.fr/2014/12/14/la-cruaute-du-foie-gras-francais-de-nouveau-devoilee/.

    Concernant des méthodes alternatives de gavage, voir aussi www.autourdubio.fr/billet-701.html et les essais de gavage naturel d’un éleveur espagnol à La Pateria de Sousa. Il y a là des pistes à explorer par nos éleveurs gascons (et autres).

    Dans tous les cas le pire serait de céder à la propagande aveugle des animalistes qui ne s’arrêteront pas avant d’avoir convaincu l’ensemble des sociétés occidentales que toute consommation animale est à proscrire. La ruine assurée de nos agriculteurs de toutes sortes !

  • Adiu,
    Les végans, animalistes, anti-corridas, anti-gavages qui veulent tuer les cultures qui ne sont pas les leurs, bénéficient d’une grande complaisance des médias. Très peu (pour ne pas dire aucun) reportage ou enquête sur la violence dont ils peuvent faire preuve, en acte, mais aussi par des propos haineux ou des menaces de mort sur les réseaux sociaux (voir les commentaires regrettant que le taureau ayant tué le matador Victor Barrio n’ait pas aussi tué toute sa famille, ou souhaitant la mort du jeune Adrian, adolescent atteint d’un cancer sous prétexte qu’il rêve de devenir un jour torero...). Aucune enquête sur les manipulations d’information qu’ils pratiquent (leur propagande est diffusée telle qu’elle par les médias qui ont là un moyen de faire de l’audience sans s’embêter à faire de vrais reportages moins polémiques).
    Aucune enquête sur les motivations financières qui animent ceux qui dirigent ces "associations". Quand on sait qu’à la tête de L214 il y a deux personnes qui ont arrêté leur profession, on peut comprendre un peu mieux la nécessité de faire les films qu’ils font pour pouvoir les vendre facilement, inciter les gens à faire des dons et s’assurer ainsi une bonne rente.
    Ces gens-là sont très forts dans la stratégie du "grignotage" (dès qu’on en a fini avec une chose on passe à une autre, sinon adieu les retombées financières).
    Admettons qu’il faille suivre les végans qui ne veulent aucune forme d’utilisation animale. Pas de consommation de viande (c’est très tendance), donc pas d’élevage, pas d’utilisation d’animaux de trait, pas d’équitation etc... On ne dit surtout pas la disparition de ces races d’animaux que cela entrainerait. On ne va manger que des légumes, très bien, mais on ne dit pas comment on pourra avoir du fumier pour fertiliser en bio quand on n’aura plus d’élevage...
    On parle très facilement et un peu rapidement de "maltraitance" animale là où elle n’est pas toujours et on généralise très vite. On se donne ainsi l’impression d’être plus "humain".
    Mais on continue d’utiliser sans sourciller le dernier i-phone et de le changer dès qu’un autre plus performant sortira et qu’on pourra l’acheter le moins cher possible. Et là, on ne se demande pas d’où viennent les terres rares qui composent ses éléments, ni dans quelles conditions elles sont extraites (destructions de milieux, conditions de travail, exploitation de la misère humaine). Mais ça on ne le montre pas, ou très peu, parce que ça remet plutôt en cause la culture du monde urbain et médiatique qui est celle qui s’impose à toute les autres telle un rouleau compresseur.
    Je ne pense pas que les cultures gasconnes aient à avoir honte de ce qu’elles sont, ni de celles qu’elles ont adoptées. Je pense qu’en tant que gascon il ne faut surtout pas accorder de crédit aux "animalistes", ils se moquent totalement de nous. De plus ils seront ravis s’ils arrivent à nous diviser. Cela les aidera, mais cela nous fragilisera et nous tuera un peu plus.

  • Des nouvelles infos sur la manif ?
    Je n’y ai pas participé ...mais j’aurais aimé connaitre l’avis d’un ou des participants ...
    Sur une photo , j’ai reconnu le collectif occitaniste de Bastir .
    Ils avaient un stand ou l’on proposait à la vente des gadgets occitan ...
    Curieusement , en arrière plan on pouvait distinguer un drapeau Catalan ? A demi-roulé dans un coin ( Au cas ou le Roussillon débarque ? )Ils avaient également l’écartelé Gascon en devanture ...Je suppose qu’ils ont un jeu de drapeaux selon l’endroit ou ils se trouvent ?
    Depuis deux ans , Bastir hante le Gers et les Ht-Pyrénées . Vous pouvez les apercevoir sur les marchés et autres manifestations public ...Très actif pendant la " campagne " du choix du nom de région , je les croyais disparus , mais ils se plaisent en Gascogne . Surtout depuis que le conseil général est " favorable " à Esprit du Sud . Bastir s’est greffé avec succès sur le créneau de la défense des valeurs Gasconnes. Bientôt on les confondra ...

  • Le post ci-dessus de T-S m’a incité à regarder un peu ce qu’est Bastir ! renommé depuis octobre dernier "Bastir Occitanie" (sic, voir lejournaldugers.fr/article/15698-assemblee-constitutive-de-bastir ).
    Curieusement une recherche par qwant.com fait sortir en priorité un article du wikipedia anglais (en.wikipedia.org/wiki.Bastir ! ) : le mouvement aurait été créé en 2014 par David Grosclaude en vue des élections municipales où Bastir a présenté -mais aussi soutenu, de façon transpartisane- d’assez nombreux candidats avec quelques modestes mais réels résultats tout spécialement dans le Gers, leur terre d’élection (à tous les sens du terme) manifestement, qu’ils appellent "Gascogne toulousaine " (les Gascons du Gers apprécieront).
    Nouvelle tentative aux départementales de 2015 avec un succès moindre et, d’après le Wikipedia anglais, quasi disparition aux régionales. Rebond médiatique en 2016 dans un grand envol de drapeaux "occitans" avec leur campagne en faveur du nom "Occitanie" avec le joker "Occitanie-Pays catalans" (NB : rien pour les Pays gascons, bien sûr).
    D’où le changement de nom tout récent avec comme corollaire vraisemblable la restriction concrète de leur présence (ne serait-ce que dans les foires) à la régionasse Occitanie et de fait, au seul Gers ou à peu près.

    De notre point de vue, ce qui parait à dire et redire est que la dilution des pays gascons de l’ancienne région Midi Pyrénées dans leur projet n’est pas acceptable ; elle menace tout sentiment d’appartenance gasconne dans ces pays et à terme l’identification linguistique de ceux qui y seraient encore attachés mais y suivent en gros les initiatives occitanistes au plan culturel.

  • Il est plus que temps d’en finir, et dans tous les domaines, avec l’ambiguïté occitaniste et "occitane", qui finit toujours en succursalisme.

    •  La nouvelle Région "Occitanie" couvre presque la moitié de la Gascogne, et grosso modo les médias et la société civile suivent (une preuve peut-être avec Esprit du Sud 32).

       La grande Occitanie, celle d’avant... c’est le domaine d’oc. La Gascogne en fait partie intégralement. Cette Occitanie là ne divise/divisait pas la Gascogne. Il nous suffisait de mettre la Gascogne en avant dans l’ensemble d’oc dont elle est une partie.

       Si on ignore simplement l’Occitanie, l’Occitanie va nous chiper symboliquement la moitié de la Gascogne.
      On pourrait s’adapter à la "Région Occitanie" en acceptant de considérer deux Gascognes : la "Gascogne occitane" et la "Gascogne aquitaine" ; ça pourrait passer assez facilement dans le grand public - un gasconhaute a déjà trouvé que c’était séduisant... et ça préserverait l’essentiel. Sauf que c’est faux, et qu’en plus ça nous couperait des occitanistes "aquitains" qui persistent courageusement à revendiquer leur appartenance à l’Occitanie, et avec qui nous avons une occasion historique de nous rapprocher... Voir ce tweet de l’Ostau occitan (Bordèu), que je tente aussi d’afficher ci-dessous :

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  • Un "Esprit du Sud 40" très institutionnel ; par exemple les trois chambres consulaires (agriculture, commerce et industrie, métiers et artisanat) sont dans les premiers adhérents... Dominique Graciet (aussi président de la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine - il a un bel accent gascon) en est le président.
    https://www.sudouest.fr/2019/01/17/la-creation-de-l-association-esprit-du-sud-40-nee-hier-5738839-3350.php

    Je viens de relire tout le fil de grans de sau qui précède. Il date d’il y a deux ans, mais garde toute son actualité.
    Jou, n’èi pas cambiat tapau...
    Je ressens toujours une gêne :
     Les objectifs d’"Esprit du sud 40" tels qu’exposés par Sud-Ouest, je les partage en grande partie :
    « mettre en valeur, par tous les moyens et initiatives, la protection et la promotion des patrimoines culturels immatériels, et notamment les différentes formes de chasse, de pêche, de tauromachies, les arts et pratiques de l’agriculture, de l’élevage, de la gastronomie, ainsi que les manifestations folkloriques, sportives et culturelles, la valorisation et la transmission des langues régionales »
     Mais dès qu’on dépasse ces généralités, je me trouve en décalage "grave" :
    Par exemple, déjà dans le "3. Quel est le risque pour les traditions landaises  ?" (suite de l’article de Sud-Ouest), je trouve un survol historique très aventureux d’André Viard, président de l’Observatoire des cultures taurines, qui se termine en pointant du doigt « les spécistes*, qui veulent la libération animale, où tout être vivant aurait les mêmes droits que l’homme, sans en avoir les devoirs ».
    Bref, toujours toute la faute aux "végans", comme si le naufrage de "nos traditions" ne venait que d’eux... L’industrialisation de l’agriculture, et ce que j’appelle la civilisation du pétrole, n’y auraient joué aucun rôle, par contre ?

    * En fait, André Viard utilise le terme contraire de celui qu’il veut utiliser : il veut s’opposer aux "anti-spécistes" et non aux "spécistes" dont les premiers pourraient lui reprocher de faire partie... mais on ne lui reprochera pas de s’être emmêlé les pinceaux en étant anti-anti !

  • 18.L’attitude d’André Viard - sa fixation sur les anti-spécistes - est probablement impactée par l’exercice périlleux qui est le sien de défenseur de la tauromachie en France : ce sont bien les tenants de la cause animaliste qui s’efforcent d’obtenir de toutes les manières possibles l’abolition de cet art dans notre pays ; Viard peut certainement comprendre le rôle de la modernisation de l’agriculture et le bouleversement des paysages dans la marginalisation des arts taurins mais comment l’empêcher d’avoir surtout bien en tête qu’une nuit, il y a quelques années, un incendie volontaire fut mis à sa maison alors que dormait toute sa famille ?
    Par contre il me semble faire une grosse erreur de lecture historique quand il dit que :
    " sont apparus l’humanisme laïc, à la Renaissance, au XIXe siècle le matérialisme, avec la négation de l’individu au profit du groupe, de la collectivité."
    A moins que ce ne soit un lapsus de sa part, il me semble que c’est radicalement le contraire, l’individualisme ayant alors commencé à prendre le pas sur les pratiques collectives, un mouvement qui atteint son zénith avec la Révolution française et le développement du libéralisme tant que politique qu’économique au XIXè siècle (voir le partage des communaux et la privatisation des landes de Gascogne).

    •  J’avais tiqué comme toi, Gérard, sur "la négation de l’individu au profit du groupe" au XIXe siècle.
      Le survol historique d’André Viard me parait entâché de plusieurs erreurs (par exemple "la création des religions monothéistes, 3 000 ans avant notre ère"), ce qui fait mauvaise impression. A moins que des erreurs aient été introduites par le reportage de Sud-Ouest...

       quant au reproche que je fais à Esprit du Sud de ne pas regarder l’impact de l’agriculture industrielle sur la perte de nos traditions :
      Je pense que si ils lisaient ce que j’écris, ils auraient la réaction "Il faut vivre avec son temps ; ça n’empêche pas de garder nos traditions".
      Là encore, je serais d’accord sur le principe. Enfin, si on considère les traditions comme des trucs un peu folkloriques détachés de la vie habituelle, ça peut marcher.
      Mais les traditions étaient des usages intégrés à une culture ancienne au sens large, avec tout un fonctionnement économique et social, et une organisation de l’espace.
      Exemples :
       Les veillées d’hiver à la campagne, où on se réunissait entre voisins tout en faisant la despérouquère et ce genre de choses... maintenant ça se fait à la machine, les voisins ne se connaissent plus guère, les soirées se passent devant des écrans...
       Le foie gras : le gavage se fait en mode industriel avec des machines et des espèces de canard sélectionnées ; la production est achetée par des consommateurs étrangers... ou aussi bien délocalisée à l’étranger et achetée en grande surface par des consommateurs en Gascogne, qui croient encore suivre une tradition...
       La chasse : certaines espèces ont quasiment disparu à cause de l’agriculture industrielle (les alouettes, il me semble)... la péri-urbanisation réduit les zones de chasse... les savoir-faire ont du mal à se transmettre parce que les jeunes ruraux s’en vont ailleurs...
       la corrida : il n’y a pas que les animalistes qui sont contre ; une bonne partie de la population, de culture urbaine et empathique envers les animaux, y voit une forme de torture, et ne comprend pas qu’on s’en délecte.
       les "courses landaises" : elles semblent résister, mais je pense qu’elles sont bien moins populaires qu’il y a un siècle, aussi à cause d’un brassage culturel qui a fait monté de nouveaux spectacles comme le foot.

      J’aimerais qu’Esprit du Sud aille au fond des choses. D’ailleurs, rien que le nom "Esprit du Sud"... on en a parlé plus haut)... Un peu superficiel, tout ça...

  • Esprit du SUD : suite ...
    Peut être que je me trompe lourdement, mais Esprit du Sud ne fait pas dans la Gascogne ... d’ailleurs pas un mot la dessus dans leur programme de réjouissance. Cela fait plutôt club de lobbyistes ( corrida -chasse-...), union de ’’caciques’’ locaux, de baronnets qui défendent leurs réseaux d’influences mis à mal par la modernisation qui a fini par rattraper la Gascogne, leurs pertes d’influences... Modernisation qu’ils ont eux même favorisés tant que cela les arrangeait.
    Après Sud-Ouest et ses industrielles du tourisme et de l’agro-alimentaire,
    Après Occitanie et ses mirages identitaires,
    Voilà le ’’ Sud ’’ et ses valeurs centrés sur les Landes et un peu le Gers avec bodega, fiesta, corrida à la clef ...Olé !
    Allons, nous sommes d’accord, cela ne fera jamais la Gascogne !
    Cette année nous aurons la 3ème Amassade : lieu de rencontre des Associations Pro-Gasconnes. Forgeons une union, une fédération où chacun aura son mot à dire et ou l’on parlera de la GASCOGNE et de rien d’autre. Pour enfin peser sur les décisions : urbanisme, langue, identité, agriculture, aménagement, écologie des territoires qui nous concernent, nous les Gascons.

  • Esprit du Sud : à nous de travailler pour infléchir ce mouvement imprécis et vaguement fédérateur vers une perception gasconocentrée, en quelque sorte.
    La manifestation en faveur des cultures et chasses traditionnelles au Moun il y a deux ans allait dans ce sens et la langue gasconne n’était pas oubliée parmi les éléments de la culture à sauver.


Un gran de sau ?

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