Les anciennes voies ferrées sont parfois transformées en voies vertes destinées aux cyclistes ou aux piétons.
Tous les départements y viennent peu ou prou. Oui, ce sont souvent les départements qui sont maîtres d’oeuvre. Cela peut d’ailleurs poser des problèmes de coordination quand des projets sont à cheval sur plusieurs départements, ce qui est précisément le cas ici.
Ces projets sont à finalité touristique, ce qui explique qu’il y ait beaucoup plus de voies vertes (ou pistes cyclables) sur la côte landaise que dans l’intérieur des terres.
Mais justement, des départements terriens (Gers, Lot-et-Garonne) tentent de promouvoir le tourisme vert.
Le cas Albret-Armagnac :
– Il y aurait (plus prudent de mettre le conditionnel) un projet du département du Gers de faire une voie verte au nord d’Eauze - en rose pâle sur la carte - qui rejoindrait la voie verte du Marsan (département des Landes).
Logiquement, cette voie verte devrait utiliser l’emprise de la voie Eauze-Castelnau d’Auzan-Gabarret, qui n’a jamais été ferrée (pas de gare construite non plus, mais la plupart des ouvrages d’art y sont) parce que le projet a été commencé dans les années 30 à la fin de l’âge d’or du chemin de fer.

– Il y a - et là c’est officiel - un projet de voie verte depuis Mézin "jusqu’à la limite du département des Landes" (en orange pâle sur la carte). C’est sur l’emprise de l’ancienne voie Nérac-Mont de Marsan. Les travaux doivent commencer dès 2011.
S’il n’y a pas d’erreur sur le projet du Gers (moins avancé que celui du Lot-et-Garonne), il doit converger avec celui du Lot-et-Garonne près de la jonction des deux anciennes voies, entre Escalans et Saint-Pé-Saint-Simon.
– Côté Gabarret (département des Landes), on a pas de nouvelle, mais il semble évident que la jonction des voies du Gers et du Lot-et-Garonne serait assurée par un tronçon "landais" de voie verte depuis Gabarret jusqu’à, non seulement l’embranchement des deux voies au sortir d’Escalans, mais exactement jusqu’au premier pont sur la Gélise, en direction de Saint-Pé-Saint-Simon (en bleu cyan sur la carte).
Pour compliquer un peu les choses, il y a une avancée du département du Gers dans une boucle de Gélise, et la voie vers Mézin traverse donc le département du Gers sur une centaine de mètres entre deux ponts.
L’enjeu :
Il n’est pas seulement touristique.
Il est aussi symbolique : la réactivation de voies de communication abandonnées.
Mais plus encore, la réalisation de voies vertes écarte le danger de disparition totale de ces corridors (qui ont le mérite d’être à faible pente). Dans quelques décennies, on sera peut-être content d’avoir préservé ces corridors, par exemple pour refaire une voie ferrée.
Et je soutiens l’idée que ces voies vertes reliant des bourgs, des villages et des petites villes distants d’une dizaine de km peuvent aussi servir au transport de résidents, en alternative à des trajets en voiture.
Par exemple, un habitant de Saint-Pé-Saint-Simon pourra se rendre tranquilòt à vélo à Sos, à Castenau d’Auzan ou à Gabarret (même pas 10 km, soit une grosse demi-heure !).
Avec un vélo à assistance électrique, le temps de parcours est à diminuer de moitié ou du tiers, de même que la fatigue. Il devient facile pour l’habitant de Saint-Pé-Saint-Simon de faire un aller et retour vers Mézin ou vers Eauze !
Les scolaires sont aussi concernés.
C’est une petite "vélorution" ! Nos bourgs et villages de Gascogne profonde se relient entre eux par un mode de transport économique, écologique et convivial.