Adixat a touts,
Que n'y a daubuns, proubablë, qui-s brémben de « Era sagà der iuèrn
1996-97 », hèyte editouriau en sèt episòdis de Forra-Borra, "Bulletin de
ligason pels occitans al nòrd de Leira" valén a disë de l'I.E.O.-Paris.
Ûn liberayrë parisénc especialisat en libës ouccitâns e catalâns, més
qui n’ère ni « ouccitân  » ni membrë de l’I.E.O-Paris, nou poudè toulera
lou mên liberòt Le Gascon, langue à part entière etc. parexut en octobrë
de 1996.
Qu’avè dounc escriut au Presidén de l’I.E.O.-Paris ta denouncia aquére
eredyie e mèy que mèy acusa-m de destourna lous sos de l’I.E.O.-Paris
(que n’èri lou dinerè) ta publica lous mêns escriuts.
Lou Presidén de l’I.E.O.-Paris que m’avè coumuicat la létre e prése la
mie defénse.
Qu’at avi prés en arridë, e coum èrem au téms oun se descroubive que
Charles Hernu ère estat « agent double  », qu’avi « avouat  » que n’èri
ugn autë, plaçat a l’I.E.O.-Paris per lou Ministèri de la Defénse ta
destabilisa l’ouccitanisme, e qu’escouni la mie pague sus ûn coundë
numeroutat en la « en la Soberania d’Avedelha (Bédeille, P.-A. en
francés) Â », puxqué avans 1789, aquéth viladyë qu’ère coum Mounaco au die
de oéy.
Alavéts, a contre-briu, que vau tourna au mên prèts-èyt d’ayén doublë, e
prénë la defénse de l’Academie francése e dou Senat.
À contre courant, je vais prendre la défense de l’Académie française et
du Sénat.
Par un réflexe de juriste, j’attends toujours pour me prononcer d’avoir
sous les yeux les documents originaux, et non les commentaires des
journalistes, encore moins ceux des "blogueurs".
Pour résumer, ni l’Académie ni le Sénat n’ont manifesté la moindre
crainte pour le français de la part des langues régionales. L’Académie
et plusieurs des Sénateurs intervenus dans le débat ont au contraire
considéré qu’elles font bien partie du patrimoine de la France ; mais
tous ont critiqué la place qui leur était faite dès l’article 1er, avant
même le français, langue de la République.
Le motif souvent invoqué a été que malgré les déclarations apaisantes
des Députés promoteurs de l’insertion de la phrase en litige, il y
aurait toujours des personnes pour en demander davantage, et cela en
engageant des contentieux devant les tribunaux. Le tout en vue de
diviser la République. Ce n’est pas la reconnaissance des langues
régionales qui est une « atteinte intolérable à l’unité nationale  »
comme l’écrit Daniel Séré, mais tout le parti qu’en tireront les
agitateurs régionalistes patentés.
Pensons aux banderoles des manifestations orchestrées par l’I.E.O. et
ses amis « Occitan langue officielle  », « Nous sommes un peuple  »
[distinct du peuple français, évidemment] etc., des affiches paloises
d’Anaram au patac, jamais désavouées par les associations occitanistes
qui se veulent respectables : « Ici c’est l’Occitanie, pas la France  »,
la une d’Aquò d’Aquí avec une carte de France séparant nettement les «
Français  » au Nord des « Occitans  » et « Catalans  » au Sud, l’article de
Robert Lafont dans ce même périodique disant « La France est morte, Vive
l’Occitanie  » etc.
Tout cela est connu, recensé par les Renseignements généraux dont c’est
le rôle (pas besoin d’écoutes téléphoniques, il suffit d’ouvrir les
yeux) et synthétisé dans des notes qui circulent là où il faut.
Après cela, vous vous étonnez de la réaction des gens qui croient que la
France est encore préférable à ces micro-principautés où règneraient des
agitateurs de banlieue ?
Pour vous en convaincre, j’ai préparé une bonne collection d’extraits de
la déclaration de l’Académie française et des propos de quelques
Sénateurs que je classe sous deux thèmes : 1° On est plutôt favorables
aux langues régionales, mais elles n’ont pas leur place dans la
Constitution. 2° Outre des considérations théoriques sur ce que doit
être une constitution, le grand danger serait d’aboutir à la
ratification de la Charte européenne des langues régionales ou
minoritaires. On peut y voir le large éventail politique des
intervenants (j’ai sélectionné pourtant), notamment pour rejeter cette
Charte.
Mais vous donner cela ici serait bien trop long pour un message (8 pages
A4), et l’absence d’enrichissements (gras, couleur) rendrait le texte
illisible.
Je ne vous laisse que ma conclusion :
Conclusion
Depuis que je m’intéresse de près à cette affaire de Charte européenne,
j’ai fini par me demander si l’on n’était pas en présence de réponses
machiavéliques à l’extrémisme des revendications des défenseurs les plus
bruyants des langues régionales.
J’ai évoqué qu début quelques manifestations intempestives de
l’occitanisme et de partisans aussi écervelés que zélés que les
officiels se gardent de désavouer. Par manque de réflexion stratégique
et même de simple bon sens, ils jouent contre leur camp.
En face, on a l’État français et tout son appareil.Qui sait bien que ces
excités n’ont aucune audience réelle dans la masse de la population. M.
Mélenchon parle de 7 % de citoyens dont la langue régionale fait partie
de leur identité. Je ne discuterai pas le chiffre ; mais en 2005, quand
je rédigeais ma thèse, j’y avais noté ceci :
[aux cantonales de 2004], en Béarn, les candidats ont tous été contactés
par les associations occitanistes et ont tous fait quelques promesses
rapportées par les bulletins ou communiqués de ces associations. Mais
dans les interviews sur leurs programmes publiées dans la presse (17 et
18 mars), même les trois candidats aux élections cantonales qui
pouvaient passer pour des militants de l’« occitan  » se sont concentrés
sur les projets économiques et d’aménagement et n’ont rien dit de la
vieille langue du pays ;
[de deux occitanistes et un sympathisant candidats, seul a été élu le
sympathisant, PS ; les deux autres battus, l’un apparenté UDF par un
socialiste, l’autre socialiste par un UDF]
Quand leurs militants ou sympathisants cachent leur drapeau, il est
difficile de croire que les langues d’oc ont le vent en poupe. Mais
n’est-ce pas dû au décalage entre ces langues, et même la plupart des
langues "régionales", par rapport à l’évolution du monde vers des
échanges de plus en plus lointains ?
D’où l’affreux soupçon qui me vient à l’esprit : quand le Pr. Bernard
Cerquiglini comptait en 1999 75 langues de France, dont 28 pour la seule
Nouvelle-Calédonie (quelque 220 000 habitants) et une seule pour tous
les pays d’oc, l’« occitan  » (applaudissements sur certains bancs comme
diraient les comptes-rendus parlementaires), n’était-ce pas pour faire
peur à ceux qui n’en pratiquent aucune et noyer les 16 langues de
métropole dans l’océan des langues des anciennes colonies ?
Et quand le Président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale
sort de son chapeau l’amendement miracle qui met les langues régionales
dans l’article 1er de la Constitution, avant même la mention du
français, n’est-ce pas pour faire peur aux mêmes et déclencher un tel
tollé que l’on va vite vite effacer cette inscription ?
En tout cas, si cela n’a pas été prémédité, cela ressemble fort à la
bonne volonté de l’ours jetant une grosse pierre sur le crâne de son ami
humain endormi pour écraser une mouche qui devait l’importuner…
Je tiens donc le document complet à la disposition de ceux qui me le
demanderont.
Hèt beroy,
J.L.