- VERDIER Gilles

en graphie alibertine :
(la,era) Garoneta

Pron. "Garounéto"...

Un hydronyme de Blaye à Zamora....

La Garoneta [garou’néto]
Un hydronyme de Blaye à Zamora....
Aujourd’hui comblée, « la Garoneta » était un ruisseau ou plutôt un fossé de Saint Sever de Rustan (65) qui faisait le tour de l’abbaye par la Bastida Darrèr (devant chez Montilhac). C’était aussi le nom du petit quartier au couchant de l’abbaye, appelé aussi La Bastida Darrèr.
Les attestations sont nombreuses :
H 169/1 1773 "...au terroir de la présente ville, parsan appellé a La Garonette » ou « a la Bastide de Darré sive Garronete…"
• 1698 : parsan de la Garounette.
• 1713 le ruisseau appellé La Garonette.

Après comblement, cet hydronyme a disparu.
Bien entendu, cet hydronyme est un diminutif de Garona = la petite Garone.

Etymologie de Garona.
Ce nom de rivière est présent en Gascogne, en Aragon, mais aussi en Castille et Léon.
Les plus vieilles attestations écrites sont grecques et latines : Garounas (Strabon), Garuna (Ptolémée, Garumna (César), Garunda (Sidoire Apollinaire), Gyrunda (1242), Garunna (1480), Gironda (1557).
On voit rapidement que GARONA/GARONDA/GIRONDA est le même nom pour le même fleuve : avec terminaison -ONNA/-ONA vers le sud (gaulois -onna = eau) et -ONDA vers le nord (latin UNDA = eau).
Selon les spécialistes, GARONA est formée de 2 éléments :
GAR : radical pré-latin (GAR/KAR) = pierre, montagne (Pic du Gar.. !).
-ONA : suffixe hydronymique celtique (ONNO = fleuve en gaulois).

On aurait donc la « rivière des rochers ». C’est une hypothèse.

Reste la grande étendue géographique de cet hydronyme.

Val d’Aran : c’est dans ce cœur des Pyrénées que l’hydronyme « era Garona » est le plus présent. Pour les aranais, c’est un nom commun qui désigne un torrent de montagnes (es Set Garones  : petit torrent vers Casau qui se divise en sept branches…). On a aussi l’adjectif «  garonenc  » = du torrent (ua pèira garonenca = un galet). Dans les autres vallées pyrénéennes, on aura pour désigner un torrent : nesta, ador, gave… Sortie du Val d’Aran la Garonne devient le fleuve gascon, puis devient avec la phonétique française Gironde en arrivant en Charente.
• En Bigorre, nous avons « la Garonèra », un affluent de l’Echez, la "Garoneta" de SSR…
• En Aragon. En aragonais (fabla), comme en gascon aranais « garona  » est un nom commun pour désigner un torrent. Deux rios vers L’Ainsa s’appellent "la Garona" (Gorges d’Escuain et vallée du versant nord de la Peña Montañesa). Une autre "Garona" rive gauche du Gallego contre un hameau appelé "La Garoneta".
• Le linguiste espagnol R. Menéndez Pidal a retrouvé cet hydronyme loin vers le Sud des Pyrénées : Dans le dialecte de Salamanque « guareña » est le nom commun pour dire ruisseau, trou d’eau… Dans la province de Burgos, à la droite de l’Ebre, il y a les villages de "Garoña" et "Santa Maria de Garoña". Dans le Léon, il y a " Garueña" et le cours d’eau "Guareña" (appelé Garona en 1140) vers Zamora.

[Gilles Verdier]



 

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