en graphie alibertine :
(los,eths) Havars

hava / fève

Prononcer "habe", "habo", "hawo"... havar : champ de fèves

(lo,eth) Havar
Prononcer "Lou Habà" ou "Lou Hawà". (los,eths) Havars (lo,eth) Havar (...)

Variante(s) graphique(s) :

Fabas

Habas


 


 

Grans de sau

  • Les champs de fèves sont cités avec ferveur par l’écrivain Chérau vers 1900 dans la Despélouquéro (en "Gascogne d’Armagnac", entre Sos et Montréal, sur la Ténarèze) :
    La Ténarèze

    p.12

    Je n’en suis pas [des landes], mais le souvenir des vastes étendues de bruyère et de sable noir, des coteaux de vignes, des champs de fèves, des ruisseaux d’eau claire, des sols de fougères et des hauts fourrés d’ajoncs d’or où il fait chaud jusqu’aux jours les plus glacés, et aussi des surèdes (...)

    p.19

    dans l’odeur des grandes pinadas [Chérau n’était pas gascon d’origine et on va l’excuser de croire que "pinada" est masculin !] si c’est en été, ou dans le fin parfum des champs de fèves au printemps, ou dans la bonne senteur du vin neuf qui bout dans les chais et qu’on hume de si loin à la veille de l’automne

    Mais pourquoi a-t-on en toponymie beaucoup plus de "Haouas" ou "Habas", donc avec un s qui semble la marque du pluriel, que de "Haoua" ou "Haba" ?

  • Est-ce vraiment un pluriel ? Ne serait-ce pas plutôt un "reste" de cas ?

  • Il n’y a rien d’étonnant à ce que des toponymes (ou des anthroponymes issus de toponymes) prennent la marque du pluriel. C’est même une chose fréquente :

    Artigalas (Artigalars), terres défrichées : correspond aux Essarts en français.

    Bernatas (Vernatars), aulnaies

    Bourrideys (Bourideirs), eaux bouillonnantes

    Hias (Hiars), prairies à foin

    Hountas (Hontans), fontaines

    Juncas (Juncars), jonchaies

    On pourrait s’amuser à prolonger la liste.

  • Je me suis un peu affolé quand j’ai vu qu’il y avait beaucoup plus de Habas,Haouas que de Haba,Haoua, et en effet le comptage dans la base Lòcs donne ceci :
    Havars : 27 ; Havar : 9
    Alors je me suis dit qu’il y avait "un truc" et que peut-être certains Habas,Haouas étaient attribués à tort à Havars.

    Dans les exemples fournis par Daniel, je relève :
    Bernatas (Vernatars) : 4 ; Bernata (Vernatar) : 9 (le singulier l’emporte)
    Juncas (Juncars) : 6 ; Junca (Juncar) : 51 (le singulier l’emporte nettement)

    J’en ai regardé beaucoup d’autres, et ce serait trop long ici de tout exposer.
    Mais concentrons-nous sur les mots qui signifient des champs de quelque chose, comme havar champ de fève :
    Cambas (Cambars) (champ de chanvre) : 7 ; Camba (Cambar) : 8 ou 9 (assez équilibré entre singulier et pluriel)
    Millas (Milhars) (champ de mil) : 10 ; Milla (Milhar) : 1 (le pluriel l’emporte)

    Pour les suivants, la base en a moins, mais le pluriel y est bien présent, voire majoritaire :
     Segalar, Segalars (champ de seigle)
     Hromentar, Hormentar, Hromentars (champ de froment),
     Panissar, Panissars (champ de panis),
     Bladar, Bladars (champ de blé),
     Balhargar, Balhargars (champ de seigle ou orge)

    Bref, l’abondance des pluriel Havars ne semble effectivement pas si anormale.
    Pourquoi passé-je du temps là-dessus ? parce que le suffixe -ar est mon dada(r) !-) : il est de plus en plus mal compris à mesure que la maîtrise de la langue diminue, alors qu’il est si présent dans nos noms de lieu et de famille !
    Et le s du pluriel (qui se prononçait !) peut compliquer les explications...


Un gran de sau ?

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