en graphie alibertine :
Casanava, Casanèva

casa / maison

Mais dans la plus grande partie de la Gascogne, "maison" ou "ostau" ont (...)

nau, nèu, navèth, nevèth, nava, navèra... / neuf

prononcer "naw" neuve : nava (prononcer "nawe", "nabe", "nabo", "nawo"...) (...)

Prononcer entre "Casenabe" et "Cazonawo".

Variante(s) graphique(s) :

Cazenave

Cazeneuve

Casenave

Cazanave

Cazenabe

Casanave

Casanabe


 


 

Grans de sau

  • Nom d’une maison de Bardos (64) visible dans un lòc :
     Casenave (1649)
     Casanave (1656)
     Cassanabe (1659)
     Cazenave (1698)

    La forme Cazenave est celle qui se trouve dans la majorité des différents actes d’état civil, mais aussi sur les cartes.

    En gascon local, c’est Cazenabe. En basque, Kasenaua, qui laisse peut-être transparaître une ancienne prononciation gasconne Cazenaue  ?

  • Il peut s’agir d’un trait du basque également, encore que l’on connaisse surtout le passage de -w- à -b- dans cette langue, également.

    Ainsi, le nom basque de Pau est tantôt Paue, tantôt Pabe, cette dernière forme étant sans nul doute tirée de la première (qui n’est que la forme gasconne avec la finale -e analogique du basque de France).

    Outre cette question, celle plus intrigante encore est celle de la finale : il est net que la finale féminine romane, dès les textes du XIIème siècle, est -e. Or, la forme basque est en -a : est-ce que le basque rétablissait naturellement la finale romane féminine ou bien s’agit-il d’un reste d’une ancienne prononciation ?

    La seconde hypothèse semble improbable, étant entendu que le -e final est très ancien dans cette zone au contact du gascon occidental. Il conviendrait d’analyser plus amplement les emprunts au gascon par le basque, pour tirer des leçons sur le traitement de la finale féminine.

  • Quelques formes basques d’autres toponymes gascons nous donneront sans doute une réponse.

    Quartier Lassarrade : Sarrada (Sarradako)
    Bellegarde : Bellegardia (Bellegardeko)
    Larroque : Arrokania (Arroka + -ene(a), Arrokaneko)
    Lacapère : Kapera (Kaperako)
    Carrère : Karreria (Karrereko)
    Cazenave : Kasenaua (Kasenauko)
    Sartuque : Sartükia (Sartükeko) mais Zarthuca(pé) en 1656 et Sartouca en 1696
    Villenave : Bilenaua (Bilenauko)
    Bordenave : Bordenaua (Bordenauko)
    Lacoste : Lacosta en 1742, Lacostania en 1750
    Sallenave : Salenau(i)a (Salenauko)
    Lartigue : Artiga (Artigako)
    Loustau : Lustaua (Lustauko)

  • Il est donc assez manifeste que le basque, du moins à Bardos, rétablissait la finale finale romane -a au moins en tendance.

    C’est net dans Lassarrade, repris Sarrada en basque, alors qu’il n’y a aucune raison que les bascophones aient entendu autre chose Sarrade. Idem Lacapère en Kapera, Larroque en Arroka, encore que l’on peut se demander si kapera comme arroka n’étaient pas des termes de vocabulaire courants dans le basque local (pris au gascon, évidemment), ce qui explique la perte de l’article.

    Cela ne change rien au fait que la finale reste -a dans ces cas-là, même si nous ne savons rien de la date d’emprunt de ces termes par le basque.

    Les autres emprunts semblent marquer comme une adaptation -e : Bellegarde est Bellegardia, probablement via une étape Bellegardea.

    Pareil pour Sallenave : déjà, la finale de salle est -e dans la forme basque (le son e du français, ou é français ?), puis la finale de nave est hésitante.

    Salenauia s’explique par Salenaue + a, forcément, donc -e final. Salenaua, lui, peut s’expliquer par le maintien de -a final.

    Bref, la question n’est pas résolue, et sans doute que les formes n’étaient elles-mêmes pas stables en langage parlé. Reste la question de savoir si le basque de Bardos avait fini par adapter le son -e final du gascon ?

  • Quand son amie Luisa écrit depuis Lima (Pérou), en 1889, à mon arrière-grand mère Mathilde Cazeneuve rentrée d’émigration dans cette ville*, elle écrit "Matilde Casanave".
    Dans les papiers de famille, donc à Réaup, côté français, je n’ai trouvé que la graphie "Cazeneuve".
    Pourquoi revenait-il du Pérou une graphie plus gasconne de ce nom ?

     Est-ce que la graphie du nom a changé, côté français, de Casanave en Cazeneuve pendant les quelques décennies d’émigration, donc dans la deuxième moitié du 19e siècle, alors que le côté péruvien conservait la graphie gasconne ?

     Le nom Casanave était connu à Lima (probablement pas en lien avec mon arrière-grand mère) puisqu’il y avait une place Casanave au Callao, la ville portuaire de Lima ; il y a toujours le Parque Casanave ou Plaza Óvalo Casanave. Est-ce que Luisa, qui faisait des fautes d’orthographe, s’est alignée sur cette graphie qu’elle voyait dans son environnement ? Aidée peut-être par la prononciation de Cazeneuve/Casanava qu’elle avait entendue de la bouche de mon arrière-grand mère ou de la mère de celle-ci ?

    *Je pense développer cette histoire, dont je ne connais que des bribes, en gran de sau sus l’article Diaspora vasconne.
    Diaspora vasconne


Un gran de sau ?

(identification facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document