Graves & Cernès Landes de Gascogne

Saint-Selve


 

La Palus Contaud / La Palud Contau / La Palu Countaou

en graphie alibertine :

(la) Palud
Le d final de se prononce pas.

palud / marais

Prononcer "palu". Mot féminin ? Dans la toponymie gasconne, il apparait (...)

(la) Contau
Prononcer "Countàw". En toponymie, un domaine comtal (sous l’autorité, en la (...)

Palud Contau à Saint Selve


"la route du Palus Contaud" (éditorial du maire d’Octobre 2011)
Mais l’IGN donne "LA PALUS CONTAUD", et met d’ailleurs tous les "Palud/s" au féminin, ce qui semble correct.
Un panneau de Saint Selve écrit "Conteaud". Deux lettres sont inutiles et non étymologiques. A force de singer le français...
"contau" doit être "comtal" (appartenant à un comte). La carte de Belleyme donne un "La Comtau" à Cabanac, et l’IGN donne un lieu "Le Comte" non loin de là.


 

Grans de sau

  • La fièvre bâtisseuse sévit à Saint Selve.

    Nouveau lotissement dans ou à côté de la Palud Contau, à Saint Selve
    Il s’appelle "L’airial des Colchiques" !
  • L’architecture bungalow, les vacances toute l’année ...

    Tout cela est ridicule ...
    Quelle tristesse que les élections présidentielles ne soient pas le moment pour parler d’un des problèmes majeurs de la France contemporaine, la gestion de la rurbanisation ...

  • Je viens de tomber sur M6 sur ce géographe, il traite de thématiques très intéressantes.

    www.youtube.com

  • Je viens d’écouter....
    La lecture du livre de Guilluy serait sans doute plus nourrissante, mais de son dialogue avec les journalistes, je retiens ceci :
    une population française divisée en trois groupes :

     classe moyenne blanche et bourgeoisie vivant dans les métropoles ; les fameux "bobos" sont une fraction de cette population

     les quartiers populaires des métropoles, largement habités par des immigrants de fraiche date ; Guilluy décrits ces quartiers comme des sas entre les pays d’origine et le pays d’accueil qu’est la France

     le reste du pays, donc la France hors métropoles, compte 60% de la population, des blancs plus ou moins pauvres qui sont loin des lieux de pouvoirs et des lieux de services publics.

    Comme 1ère approche de la réalité française nouvelle, c’est assez fort.
    Il y aurait donc deux classes ouvrières, l’une "blanche", l’autre "non blanche" qui vivraient dans des espaces différents.
    J’objecte quand même que ces deux classes doivent se rencontrer, avec la troisième (la classe moyenne ou supérieure blanche), sur le lieu de travail (en métropole, sur les marges des métropoles ?).
    Mais c’est vrai qu’autrefois, le peuple ouvrier n’était pas scindé géographiquement en deux.
    Les lotissements de Saint-Selve semblent selon cette analyse faits pour la classe ouvrière blanche. En très gros, ça me parait juste.

    A partir de ce constat (qui est quand même très réducteur : je vois aussi des bobos, et beaucoup de la classe moyenne "blanche" en zone rurbaine, par exemple), j’ai envie d’extrapoler l’avenir :

     Si les centres de métropole deviennent marqués classe-moyenne-ou-supérieure-blanche, il devrait devenir "tendance" d’y revenir, ou d’y aller, pour la couche supérieure de ceux qui sont hors métropole.
    Dans ce cas, on peut imaginer une paupérisation accrue hors métropole, avec l’arrivée de population "non blanche". D’où un retour au mélange !

     Il y a aussi, pour les décennies qui viennent, l’incertitude du prix du carburant. Deviendra-t-il trop cher pour que la rurbanisation se poursuive ? Je ne suis pas sûr que ce soit décisif, mais je pense qu’à force de compter ce que coûte à l’environnement la frénésie de transports quotidiens, et aussi la fatigue et la perte de temps, on pourrait se calmer...

     Mais l’issue peut être aussi un scénario d’autonomisation hors métropole : retour partiel à une autoproduction agricole et une autoproduction énergétique, usage intelligent des nouvelles technologies pour éviter les déplacements...

  • On reviendra à la fin de l’été...

    Saint-Selve - "Airial des colchiques"

    [sus Gasconha.com navèth sonque !]

  • A priori, je pense aussi que contau = comtal(e), mais sur http://cuncheull.free.fr/gavachantho.htm, ils ont l’air de dire que c’est un synonyme de palud . Et justement, le mot ne se trouve que dans des palus :
     la Palus Contaud
     Barrail de la Conteau (Portets)
     St Louis de la Contau (ancienne paroisse, Braud et St Louis)
    Y a-t-il des ’’médiévolatinistes’’ ?

  • Le site que tu indiques, Gaby, écrit :
    « quelques termes toujours employés en gabay (debas : sous ; la Palut, la Comtau : marais ; etc.) »
    mais reproduit aussi ce passage d’un texte médiéval :
    « Que chacun des habitans qui ont accoustumé paier au sieur de Blaie une gelline, pour raison du droict de la Contau »

    Je ne trouve pas les mots contau ou comtau dans le glossaire gabach d’Urgel, mais palus s’y trouve.
    Le texte médiéval fait plutôt référence à une autorité, celle du comte, qui garantirait un droit, qu’à un milieu naturel comme le marais.
    Le fait que contau soit souvent associé à des palus dans la toponymie me fait penser aux vacans ou communaux, en général des terres impropres à la culture (comme les palus), qui étaient jadis propriété féodale, mais ouverts à l’usage des habitants selon des règles diverses.

  • Oui, je me rends compte qu’en fait il cite des noms de marais en tant que toponymes et pas des noms communs signifiant ’’marais’’. Donc nous sommes d’accord.

  • Chers amis, j’ai trouvé - par le plus pur des hasards - du nouveau sur le mot contau. Ca se trouve dans la monographie sur Landiras dont je vous cite des extraits ci-dessous et qui donne comme source : La contau de Landiras. Histoire d’un domaine, extrait de la Revue Historique de Bordeaux, 1925-1926, par l’abbé J.-G. Escudey (qui, au passage, avait fait un sermon en gascon de Langon pour la félibrée de Blaye en 1952, que j’ai transcrit il y a quelques années ; mais ne nous égarons pas !).

    Nous avons donc bien un système qui équivaut à des vacants, communs, padouens... Mais la question est : pourquoi contau ? Cela vient-il avec certitude de "comte" ? Dans le bail de 1536 il s’agit d’un écuyer. La première utilisation de contau serait liée à un comte ? Mais lequel, si c’était dans le Cernès ou le Médoc ?


    UN SYSTEME FONCIER ORIGINAL : LA CONTAU
    Du bail à fief du XVIe au partage du XIXe siècle

    Le terme "contau" est utilisé localement en terres gasconnes. Il recouvre les réalités des baux à fief, à savoir les concessions de terres faites par le seigneur à des habitants de la paroisse. Les quelques 4 000 hectares de terres en friche de la contau, à l’origine concédés à perpétuité et indivisément par le seigneur à une poignée d’habitants furent, au XIXe siècle, partagés en 379 lots répartis entre 650 propriétaires de Landiras. Actuellement, il reste comme témoignage de ce territoire originel les terrains des péguilleyres de Manine, d’Artigues, du bourg et du Lucat/Batsères, ces deux dernières [...] toujours indivis.
    Le bail féodal de 1536
    [...]
    Ce texte est une reconnaissance renouvelée de terres concédées antérieurement (1500).
    Pierre et Arnaud de Boaste frères, Messire Arnault et Perrin de Trényt (frères), Bertrand, Arnaud et Fort de Jehan dict d’Artigues, Bernard, l’autre Bernard et Arnault de Ricaud, Arnault de Prat et Peys de Rabar reconnaissent tenir et posséder pour eux et pour leurs héritiers et successeurs, de leur seigneur, tout ce qu’ils possèdent à l’intérieur de la contau : les maynes, maisons, héritages, terres, vignes, prés, boys, brousteys, forestages, landes déserts, padouentages, eaux vives et mortes, possédés tant conjointement que divisément en fiefs féodalement et selon les us et coutumes de Bordeaux [...] et situés à l’intérieur de la contau dont les limites sont nettement établies par les bornes suivantes : Caillau d’Artigues, Pred de Prieur, ruisseau [au] pas de la Calle, Pred de Jourdan, Taudin Bacquey, Savioux Mirefontaine, Lagune de Jone, Lagune de Matrize, Coyallas, Lucqueyron de Guillos, Cappeyran de Guillos, Capeyran de Malente, Monterrajou et Caillau d’Artigues.
    À chaque mouvance de seigneurs, les contaliers devaient six deniers d’esporle [...] Les clauses du bail à fief prévoient que les contaliers et leurs héritiers jouissent et possèdent pacifiquement les terres de la contau. [...] Les contaliers prennent l’engagement solennel de ne faire aucun acte qui puisse léser le seigneur.


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