Pays basque voisin Pyrénées

Orègue

- Vincent P.


 

Martioche / Martiòtha


On est aux confins du territoire communal d’Orègue, en allant vers La Bastide, entre Pessarou et Laharanne. La toponymie est gasconne : Lirette, Yannoun, Roux, Parcèque, Pierroutou, ...

Martioche semble un diminutif affectueux de Martine (Martinotte avec chute du n intervocalique), avec chuintante difficile à graphier en alibertin.


 

Grans de sau

  • Alabeuts qu’eus Martiotye ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Seu bouleuts...

  • Cher Tédéric,

    Dans ma tentative d’explication/vulgarisation du "negue", ou de l’occidental en général.
    Dans une grande partie du gascon occidental, donc, quasiment partout en "negue", sauf le BAB, existe un phénomène d’accentuation des 1ères et e et 2èmes personnes du pluriel.
    Ainsi on dit "se bòletz", prononcé par conséquent [se BOlet(s)].
    Tout comme on dit Que càntam, que càntatz, que védem, que védetz etc...
    Ce phénomène a été étudié très précisément dans le volume 5 de l’ALG par Allières. J’en donne une explication assez détaillée dans le DEA.
    Pour le verbe VOLER on a donc Que vui, que vòs, que vòu, que vòlem, que vòletz, que vòlenn.
    Allières émet l’hypothèse d’un substrat vasco-aquitain d’uniformisation de l’accentuation tonique, allant contre le système roman commun.
    Il remarque que le basque ne connaît pas d’accent tonique et tente de faire un lien avec ce particularisme du gascon de l’extrême occident.
    Certaines zones du littoral ont même adopté cette accentuation tonique aberrante pour les impératifs.
    Cela touche tous les verbes de toutes les classes à l’indicatif et au subjonctif présents.
    Suis-je clair ? Je l’espère.

  • Ah, tu parles des flexions rhizotoniques*, Halip...
    Autrement dit, l’accent tonique n’est pas sur la même syllabe du verbe.
    Je les connais personnellement, ces flexions rhizotoniques, parce qu’elles étaient apparemment de règle à Réaup, le village de ma mère, qui est pourtant plutôt armagnacais de langue.
    Ma mère les emploie systématiquement, mais moi j’ai tendance à les abandonner parce que je trouve peu de monde qui les utilise, et à l’écrit, ça fait un peu bizarre, parce que - et là c’est à éclaircir - le "e", dans la langue de ma mère, se change en "a", et donc se prononce "o" : "podem" (nous pouvons) fait "pòdam" prononcé "pòdom", et non pas "pòdem". "voletz" fait vòlatz" ; et "cantatz" fait "càntatz" prononcé "càntotz", là c’est plus simple.

    Daniel Séré nous a dit une fois que le gascon marmandais utilise aussi les flexions rhizotoniques. Leur domaine est donc large.

    *Ce mot "rhizotonique" me fait toujours penser au risotto (foie de poulet), ce qui est stimulant pour moi !

  • Et oui, c’est bien ce à quoi je pensais. Mais je n’ai pas voulu employer le mot pour n’effrayer personne.
    Tout comme Alières, je pense que ces flexions sont un particularisme gascon.
    D’ailleurs, les cartes du volume V de l’ALG (Le verbe) montrent cette spécificité de la conjugaison gasconne, laquelle spécificité augmente bien entendu au fur et à mesure qu’on va vers l’Ouest et le Sud-Ouest, vers les zones à fort gradient de gasconnité (Comme c’est étrange !) :
    subjonctifs en -i face aux subjonctifs communs d’oc, rhizotonie occidentale face à téléotonie commune d’oc, parfaits spécifiques face au parfait commun d’oc, imparfaits spécifiques face à l’oc commun, conditionnels différents de l’oc commun etc...
    C’est en fait une large part du système verbal gascon qui se distingue de l’occitan.

    Pour en revenir à la rhizotonie, c’est le choix que j’ai fait dans mon gascon "normé" car je pense que c’est la plus spécifique de notre langue.
    Tout comme je fais le choix des subjonctifs en I et des imparfaits courts, "que vedè" préféré à "que vedèva".

    Je signe, resigne, persiste et m’entête. La Gascogne périphérique a été soumise depuis le XIIe siècle à l’influence de l’occitan quand l’intérieur est resté plus fidèle au génie de la langue.
    C’est là que nous devons aller chercher notre standard.

    Bona anada a tots
    Urte berri on guztiei

  • Je réfléchis à la bipartition du domaine linguistique gascon.
    Je pense que la caractérisation d’un gascon pyrénéen, qui mène logiquement à une tripartition, n’est pas pertinente.
    En effet, l’existence de l’article spécifique est loin d’avoir les mêmes répercussions sur la langue (verbe, morphosyntaxe, prosodie, phonétique etc...).
    Le gascon pyrénéen est tout au plus, sur le plan purement linguistique, un sous ensemble du gascon oriental.
    Les isoglosses de l’ALG font clairement apparaître la bipartition EST-OUEST mais ne caractérisent pas de manière aussi franche un gascon pyrénéen (cf. les cartes synthétiques du volume VI).

  • Le toponyme est désormais Martioxea sur les cartes IGN actuelles. Si c’est véritablement la forme locale attestée, pas de problème, mais cela m’a tout l’air d’un choix normatif sans enquête.

    Je crois que le toponyme avait nettement l’allure d’un toponyme formé en gascon ...


Un gran de sau ?

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