Albret landais Grande Lande / Lanegrand Pays negue Landes de Gascogne

Callen

En plus de la discussion toponymique ci-dessous :
https://oc.wikipedia.org/wiki/Calen_(Gasconha) : "Calen que vieneré deu cognomen Calenus, dab lo sufixe aquitanic -ennu."
"Commune de Calens" sur le Cadastre napoléonien de la commune voisine de Lucmau.


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Callen :


 

 

 

Grans de sau

  • Calen depuis le XIIème siècle, aux aberrations près (Colon, Caillon, ...).

    Le toponyme fait partie de la vaste série landaise de toponymes en -en : Carcen, Cassen, Artassen(x), Cachen, Le Sein, ...
    Je pense qu’il est raisonnable de voir dans nombre de ces toponymes une réduction du suffixe locatif basque -un, sachant cependant que l’on attendrait que la nasale finale soit dentale (prononcée -nn), ce qu’elle n’est pas dans tous ces cas (mais elle ne l’est pas plus dans de nombreux noms gascons de village basques pour lesquels il ne fait aucun doute qu’il s’agit du suffixe -un).

    Un toponyme basque comme Béhasque montre bien comment le basque "behaskain" est attesté dès 1120 dans les textes gascons "behasquen". En forme romane, conformément à l’origine basque, l’étymon est prononcé sur l’avant-dernière syllabe. La dernière syllabe alors atone se neutralise en ouest-gascon en -en (cf l’opposition casso/casse).
    Ainsi, aussi bien -un que -ain donneront en ouest-gascon : -en. Exemple : Bidache issu du basque *Bidaitzun via la forme vidaxen de 1312).

    Selon cette hypothèse, Artassenx, toujours attesté Artassen, est tout simplement Artatzun, double-suffixation locatif sur le basque arte=chêne. Quasi-homonyme du navarrais Artajona, Artaxoa en basque.

    Cette hypothèse a un défaut : elle suppose qu’à date ultérieure, l’accent tonique est revenu en finale (ce qui est plus conforme en effet à la phonétique générale du gascon).
    Mais l’avantage de cette théorie est qu’elle distingue clairement les réductions de suffixes locatifs basques et les suffixes basco-latins -ain/ein (anh/enh par mouillure) fréquents de Soule jusqu’au Couserans et en Navarre, qui semblent plutôt formés sur des anthroponymes.

    Reste à trouver un étymon, dans l’immédiat je ne vois que la racine gal=roche, mais le paysage actuel de la lande interdit de se prononcer plus avant sur la viabilité topographique.

  • Vincent. On dit bel et bien Calenn ici, KALOENN, avec N dental et accent tonique sur la finale.
    Encore une fois le problème de la graphie "alibertine" appliquée connement. On devrait écrire Calén ou bien, comme je le pense, Calenn.

  • A noter que Lourquen est prononcé /’lurkoenn/, ce qui tend à faire la preuve d’une hétérogénéité de la prononciation.
    De même Saligos en Bigorre montagnarde est prononcé /sa’ligos/ ce que la graphie alibertine ne peut noter, et donc avec recul de l’accent tonique (ou plutôt avec accent tonique "basque").
    Il me semble aussi qu’en Béarn, Siros est plutôt prononcé /’siros/ mais je n’en suis pas certain.

    Tout cela en tout cas permet de supposer que l’accent tonique originel des toponymes basco-aquitains s’est conservé en certains endroits.


Un gran de sau ?

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