Adixat moundë,
À la suite des excellentes précisions apportées par Daniel Séré,
Philippe Bonora a écrit : « je n'avais pas forcément perçu ce caractère hybride avant d'avoir lu toutes vos réponses sur ce forum. Je croyais qu'il y avait le gascon, avec sa variante landaise et béarnaise. C'est tout. J'en sais maintenant un peu plus... »
Enseignant bénévolement le gascon à des adultes pour la 22ème
année, j'ajouterai que sont parfaitement naturelles les mille
variétés de parlers au sein de l'espace que tout les linguistes
reconnaissent comme "gascon", aussi bien que les élites de jadis
qui nous ont laissé des écrits (administratifs surtout).
Mais aujourd'hui, les parlers gascons sont quasiment morts et très
peu ont laissé des écrits, et encore moins des enregistrements de parole, qui permettraient à des dialectologues de les définir, .
Et de toute façon, ces descriptions savantes sont d'une inutilité totale en pratique, quand on veut apprendre la langue. Car
pourquoi l'apprend-on ? Pour parler avec des vieux locuteurs de
plus en plus rares ? Et se dire quoi ?
En fait la seule utilité est de comprendre les chansons que l'on
peut être amené à apprendre et chanter et de lire les livres
encore accessibles.
Or il n'y a guère que des livres en béarnais qui soient
disponibles aujourd'hui, et c'est souvent de la très belle langue ;
je pense en particulier au Bigourdan d'Azun Camélat, au
quasi-Bigourdan Simin Palay.
Et c'est le béarnais qui a servi de base à la plupart des livres d'enseignement.
En pratique, à moins de vouloir faire des études de dialectologie
archéologique, je dis à tous ceux qui veulent apprendre le gascon de l'apprendre sous sa forme béarnaise, tout en apprenant en quoi la forme parlée par leurs ancêtres pouvait être différente. Je m'y attache dans mon enseignement, où les Béarnais ne sont pas majoritaires, et de loin.
Hèt beroy,
J.L.
Gascon, langue aux mille parlers Jean Lafitte [Forum Yahoo GVasconha-doman 2011-03-17 n° 10461]