Rappel de faits historiques lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2008-01-08 n° 8594]

- Jean Lafitte

(tronqué à récupérer)
Cars amics,

L'emploi têtu de « occitan gascon » par M. Merger pour désigner notre langue
a déjà fait l'objet de contre-propositions qui me conviennent tout-à-fait.
Mais cela me donne l'occasion de rappeler (ou d'apprendre) aux Listayrës qui
les auraient perdues de vue un certain nombre de données historiques.

1 - La langue romane du triangle Garonne-Océan-Pyrénées est connue sous le
nom de gascon depuis 700 ans ; sa variété béarnaise, sous le nom de béarnais
depuis 450 ans.

2 - Le nom d'occitan n'a été attribué aux langues romanes du Midi que depuis
100 ans, et seulement chez les militants du mouvement occitaniste ; leur
appartenance majoritaire à l'enseignement a vulgarisé ce nom d'occitan dans l’Éducation nationale. Mais celle-ci maintient l’expression "langue d’oc"
dans ses textes officiels et y traite chaque "occitan-langue d’oc"
(auvergnat, gascon, languedocien, provençal etc.) comme autant de langues
distinctes, au même plan que l’arabe ou le chinois.

3 - Quand en tête de sa Gramatica occitana de 1935 Alibert compare le
languedocien aux » dialectes ou langues qui l’entourent », le pluriel du mot
 » langues » ne peut viser que le catalan et le gascon cités en premier.

4 - En 1952, L’application de la réforme linguistique occitane au gascon,
document de l’I.E.O., s’achève par une » Note additionnelle » qui aurait été
totalement inutile si l’on avait considéré le gascon comme appartenant à la
langue d’oc : « Nous estimons que les principes indiqués dans notre brochure
"La Réforme linguistique occitane et l’enseignement de la langue d’Oc" [...]
doivent être appliqués au gascon.  ».
S’il en avait été autrment, on aurait écrit : « Bien évidemment, les
principes indiqués dans notre brochure "La Réforme linguistique occitane et
l’enseignement de la langue d’Oc" [...] s’appliquent de plein droit au
gascon.  ».
Mais le refrain est connu : » Si ma tante en avait... »
Ce qui était vrai en 1952, comme en 1356 au temps des Leys d’Amors, ne
serait donc plus vrai en 2008 ?

En outre, dans la comparaison entre la graphie moderne et la graphie
classique :

5 - S’inscrivant dans la continuité de l’évolution de la langue et de son
écrit, la première normalisation de l’orthographe du béarnais a été décidée
en 1900 par l’Escole Gastoû Febus, sur proposition du Pr. Édouard Bourciez,
de la Faculté de lettres de Bordeaux, toujours renommé parmi les
spécialistes des langues romanes. Elle a subi quelques retouches en 1905 ; la
pratique du professeur agrégé Jean Bouzet (grammaire de 1928) et celle du
lexicographe Simin Palay (dictionnaire de 1932-34) y ont ensuite apporté de
menues améliorations.
De toutes les langues d’oc, le gascon est la seule dont la graphie ait été
normalisée par un professeur d’université, et de ceux qu’on n’a pas encore
oubliés !

6 - Les normes occitanes de la graphie classique du gascon ont été adoptées
à Marseille en juillet 1951, sur proposition de leur rédacteur Louis
Alibert, pharmacien languedocien qui venait de purger 5 ans de réclusion
pour faits de collaboration.

Pour des gens qui récriminent facilement contre ceux qui nous gouvernent
depuis Paris, à 580 km de Bordeaux, il est étonnant qu’ils acceptent sans
mot-dire des décisions préparées et adoptées par une majorité de
non-gascons, à partir de Marseille (650 km).

Bizarre, mon cher cousin... vous avez dit "bizarre" ?

Qui habent aures audiendi audiant.

Hèt beroy.

J.L.

Un gran de sau ?

(connexion facultative)

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