Fierté gasconne lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2007-11-08 n° 8475]

- Jean Lafitte

Répondant à mon message « Comparaison n'est pas raison », M. Merger a
écrit :
« Pour mener une action, dans quelque domaine que ce soit, il vaut mieux
penser qu'elle n'est pas vouée à l'échec. »

Exact. Croyez-vous, M. Merger, que j'aurais passé plus de 25 ans de ma vie à
travailler pour le gascon, dont 3 à préparer une thèse, tout en assurant
depuis plus de 18 ans maintenant un cours bénévole de gascon à des adultes,
si je n'avais pas quelque espoir pour notre langue ?

Mais plus de 25 ans d'observation et de réflexion m'ont montré que le
"reviscol" dont vous parlez (substantif en -l, étranger au gascon et ignoré
du Palay) était une illusion de militants dont l'enthousiasme m'a trompé.
Je travaille donc pour une langue morte, mais qui appartient à notre
histoire dont elle a écrit les textes, et dont la connaissance aide
puissamment à redécouvrir cette histoire. Et par l'histoire, la fierté
gasconne à laquelle nous tenons tous.

Mais pour cela, pas besoin de « correcteur orthographique » qui enverrait au
pilon la plus grande partie de nos anciens textes gascons !

Et j'ai acquis la conviction que l'occitanisme est aussi nuisible à notre
fierté gasconne que le mépris des gens du Nord pour les peuples du Sud
(Italiens, Espagnols et Portugais compris).

J'ai encore en mémoire les propos du regretté Roger Lapassade, pourtant
fondateur de Per noste, antenne béarnaise de l'I.E.O., quand il inaugura
l'exposition sur Garros à Auch en 1980 :
« Lo purmèr, que degatgè la lenga gascona de la soa timiditat, de la soa
vergonhosa retenguda davant París, Tolosa o Monpelhèr. »

Et encore les propos du Pr. Tomás Buesa Oliver aux IV° cours d¹été à
San-Sebastián sur les Lengas y hablas pirenáica :
« El gascón tiene tal individualidad que no puede subordinárselo a
l¹occitano. »

Subordonner sa graphie aux choix opérés par les Languedociens en faveur de
leur propre idiome et dans l'ignorance de ce qu'avaient choisi et pratiqué
nos anciens quand le gascon était la langue de la cité, c'est toujours faire
preuve de la même « vergonhosa retenguda davant Tolosa e Monpelhèr ».

Enfin, je crois que vous vous trompez de quelque 300, voire 500 ans quand
vous comparez les Gascons aux Flamands :
« Les gens du peuple, eux, parlaient des dialectes flamands, et devaient
apprendre le français pour pouvoir grimper dans l'échelle sociale. Un peu
comme en Gascogne au même moment (mettons au 19e siècle, je ne sais pas les
dates précises). »
ou encore
« ...la Flandre d'avant le renouveau ressemblait un peu à la Gascogne du 19e
siècle, dont la langue était encore vivante. »

Car le célèbre Gaston Fébus (mort en 1391), si pointilleux sur
l'indépendance politique du Béarn, a écrit son Livre de la Chasse en
français. Et voici ce que Robert Lafont a pu écrire de la situation
linguistique en Gascogne deux cents ans plus tard, donc 300 avant le
décrochage flamand que vous évoquez (Renaissance du Sud, 1970, pp. 90-91) :

(à Nérac) « Autour de la reine Margot, tout est français.
« Mieux encore : à la Cour de Nérac correspond la Cour de Pau, celle de
Catherine, cour huguenote et sévère, mais qui se francise littérairement à
ce voisinage. Guy du Faur de Pibrac a accompagné Marguerite à Nérac,
puisqu¹il ne peut connaître le bonheur loin d¹elle. Pibrac est
l¹organisateur de l¹Académie de Henri III de France. Il est sans doute à
l¹origine de la décision de Henri de Navarre de fonder à Pau une Académie
rivale, où l¹on disserte en français. La Gascogne ne tient pas les promesses
du Dialogue des Nymphes. En cette fin de siècle, cependant que n¹apparait
plus de texte gascon important, sur les bords de la Garonne la littérature
française voit sa floraison encouragée. François de Belleforest écrit ses
Histoires tragiques et ses Grandes Annales de France ; Jean de la Jessée, de
Mauvezin, fait imprimer à Anvers en 1583 quatre volumes de ses Œuvres, il
s’affirme sujet du » roi Navarrois ». On cite encore Joseph du Chesne,
médecin et poète, auteur de la Morocosmie (1583), Joseph du Chemin, de
Condom, Jean Rus, etc., tous gascons.
 » Un grand poète français vit tout près de Henri, peut-être le plus grand de
cette période. Jean de Sponde, né à Mauléon en 1557, est un Basque, fils
d’un conseiller de Jeanne d’Albret, ancien élève du Collège de Lescar. »

Croyez-vous vraiment possible de rattraper 500 ans de suprématie du français
dans les couches sociales supérieures de la Gascogne ?

On pourra peut-être faire renaitre une fierté gasconne. Mais pas la langue.
Ceux qui tentent de le faire croire sont pour la plupart des professionnels
de l’ » occitan » qui justifient par leurs déclarations optimistes les
crédits publics dont ils vivent personnellement. Mais il n’y a à ma
connaissance aucun "audit" indépendant pour juger de leur compétence et
encore moins de leurs résultats...

En attendant, quitte à passer pour un "encredut", je ne cache pas mes titres
civils et militaires en même temps que j’affiche ma gasconité. Ça ne va
peut-être pas bien loin, mais ça montre en public qu’on peut être Gascon et
pas trop demeuré du cerveau ni bouseux des chaussures.

Lavéts, siam hardits !

J.L.

Grans de sau

  • [Mercés mila còps, Gerard !
    Que'ns hèn sustot hrèita dinamisme e positivitat, mei que ploriquejar e auto-flagelacion.
    Eth mèste de lista]


    Adishatz a tots,
    Donc que hè mei de 400 ans que la lenga gascona ei estat a
    morir...Que poderan plan aténder enqüèra 5oo ans abans de
    l'enterrar :D ! Siam hardits e h�m víver la lenga ! Sabetz quina ei la
    segonda lenga mei espandida en çò deus blogaires ? La prumèra qu'ei
    l'anglés, d'acòrd. Mès la segonda, sabetz quina ser� ? Nani, pas lo
    chinés, ni lo portugués, pas l'hindi ni l'arabe, ni l'espanhòu, ni
    tanpauc lo francés...Nani !
    Qu'ei lo catalan !
    Quants blògs n'i a en lenga gascona, quina que sia la gr�fia ? Dilhèu
    dus, tres, guaire mei ? La lenga s'amerita mei qu'aquò ! Si sabetz la
    lenga e n'etz pas vergonhós de la vosta gasconitat, que vs'en
    pr�gui : escrivetz un blòg en gascon ! Auratz au mens un legedor : jo !
    M'en foti si la gr�fia ei diferenta de la mea, çò qui compta, qu'ei
    la lenga !

    A prepaus de gascon dera montanha, Txatti : qu'as hèit tu deu ton
    blòg ? Que'n soi un legedor deus hèra frustrats !!!!
    Amistats gasconas
    Gerard


Un gran de sau ?

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