Langues régionales et minoritaires lafitte.yan [Forum Yahoo GVasconha-doman 2007-03-13 n° 8036]

- Jean Lafitte

Adixat moundë,

Je réponds en quelques mots au message de Louis Dollo d'hier lundi :

« Je ne suis pas juriste et encore moins constitutionaliste mais il faudrait
voir la relation qu'il y a entre la constitution française, la déclaration
des droits de l'homme annexée et une directive européenne sur les langues
minoritaires. »
R. - Je ne suis pas non plus un constitutionaliste, mais il n'y a
apparemment aucune incompatibilité entre la phrase l'art. 2 de la
Constitution qui fait du français la langue de la République et la
Déclaration des droits de l'homme de 1789, qui permet à chacun de s'exprimer
librement, mais sans imposer à l’État d’admettre dans les usages officiels
les mille et une langues que les citoyens peuvent pratiquer.
Il n’y a pas d’autre part de » directive » européenne sur les langues
régionales, mais une Charte soumise à libre signature et ratification par
les États.

 » Par ailleurs, à vous de diffuser la notion différente de langue régionale
et de langue minoritaire. »
R. - Voici le texte même de la Charte : il n’y a pas de diff. entre "l.
régionale" et "l. minoritaire", ce sont deux termes employés dans les divers
États pour désigner la même chose.

Article 1 - Définitions

Au sens de la présente Charte :
a i par l’expression ³langues régionales ou minoritaires², on entend les
langues :
ii pratiquées traditionnellement sur un territoire d’un État par des
ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur
au reste de la population de l’État ; et
iii différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État ;
elle n’inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l’État
ni les langues des migrants ;
b par ³territoire dans lequel une langue régionale ou minoritaire est
pratiquée², on entend l’aire géographique dans laquelle cette langue est le
mode d’expression d’un nombre de personnes justifiant l’adoption des
différentes mesures de protection et de promotion prévues par la présente
Charte ;
c par ³langues dépourvues de territoire², on entend les langues pratiquées
par des ressortissants de l’État qui sont différentes de la (des) langue(s)
pratiquée(s) par le reste de la population de l’État, mais qui, bien que
traditionnellement pratiquées sur le territoire de l’État, ne peuvent pas
être rattachées à une aire géographique particulière de celui-ci.
Fin de citation

 » Est-ce que l’arabe est une langue minoritaire en France ? Par rapport au
français, langue officielle, c’est oui. Par rapport au Breton et au Gascon
il peut y avoir discussion. Mais une chose est certaine le breton ou le
gascon sont des langues régionales mais pas l’arabe ni l’espagnol, ni le
portugais, ni l’italien ou le polonais qui sont des langues parlées par des
minorités en France. Personne n’a eu l’idée de leur donner un statut. »
R. - L’arabe est, au sens de la Charte, une » langue dépourvue de
territoire », à condition que l’on considère que son emploi est
"traditionnel" en France métropolitaine ; en tout cas, un ensemble H.L.M. ne
peut être considéré comme un "territoire". De même pour les autres langues
étrangères citées par Louis.
Mais en nommant l’arabe dialectal, le berbère, le rom etc. parmi les langues
de France de Métropole, B. Cerquiglini songeait bien à leur donner un
statut... à moins qu’il ait fait cela pour torpiller élégamment toute
avancée au profit des langues régionales historiques.


 » Mais il est vrai que donner un statut aux langues régionales minoritaires,
c’est ouvrir la possibilité de voir une autre langue devenir seconde langue
officielle en France.
 » La discussion sera rude.  »
R. - Tout dépend de ce qu’on met dans le "statut" ; il est en tout cas exclu
d’y mettre l’usage officiel sans modifier la Constitution ; et j’ai dit
pourquoi cela me parait une chimère.

Plân couraumén.

J.L.

Un gran de sau ?

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