Un exemple d’intégration économique locale ... discutable (lande girondine)

- Tederic Merger

J’ai hésité à mettre en ligne cet article * de Naturjalles :
Gasconha .com n’est pas,par nature,un site écologique bien sûr mais une réflexion est sans doute utile sur la question que pose l’extension de cet élevage (déjà intensif !) de porcs à Saint-Symphorien ;
Nous prônons souvent les réussites économiques de tel ou tel courageux entrepreneur gascon sachant s’appuyer intelligelmment sur les ressources humaines et matérielles de la région et promouvant une intégration locale maximale.C’est bien le cas ici :les SCEA approvisionnant l’élevage en nourriture( industrielle ) ou en gérant les sous-produits sont apparemment toutes dans la Lande girondine ou la Grande Lande voisine. Le hic est que les nuisances écologiques sont elles aussi bien intégrées localement :vallée de la Leyre et au delà Bassin d’Arcachon, étang de Biscarrosse, zones Natura 2000 ,etc....
Suffit-il qu’un projet soit local pour être pleinement justifié ?

http://naturjalles.over-blog.com/2014/02/histoire-de-porcherie-enqu%C3%AAte-publique-pour-une-extension-de-porcherie-industrielle-%C3%A0-st-symphorien-rapport-de-na

*il date du 5 février 2014.Que s’est-il passé en un an ?

GSG

Grans de sau

  • Gerard, je ne suis pas sûr que beaucoup comprennent ton hésitation, mais moi je la comprends :
    En principe, défendre la Gascogne, ce n’est pas défendre une Gascogne écologique, ou une Gascogne juste socialement... c’est défendre une Gascogne qui tout simplement existe avec force.
    Il y aurait un danger à trop lier la défense de la Gascogne à ses intérêts propres : le danger de faire fuir des gens avec qui on partage la Gascogne, mais pas tout le reste...

    Acò dit... la défense d’un héritage régional déjà largement cantonné au monde rural se marie mieux avec le savoir ancestral en agriculture ou en élevage qu’avec les fermes-usines.
    La borde qui pratique de la polyculture à l’ancienne me parait mieux à même de conserver une culture locale qu’une ferme qui pratique la monoculture en appliquant des recettes venues d’ailleurs, et pour des marchés lointains.
    D’ailleurs, le "progrès" agricole des dernières décennies en a fini avec la plupart des bordes gasconnes, soit abandonnées, soit transformées en villas rurales ; et celles qui sont restées lieux de vie agricole ont bien changé !

    Mais nous pourrions aussi méditer sur l’exemple breton : à première vue, le productivisme agricole n’a pas toujours été vu comme incompatible avec la revendication bretonne. Il me semble que certains "bonnets rouges" défendaient et mélangeaient les deux l’an passé (en 2014) avec un certain succès.

  • Les "bonnets rouges" ont obtenu un succès tactique (le retrait de l’écotaxe) mais se tiennent sur une ligne stratégique à mon avis intenable dans la durée ( le drame étant que le processus est tellement avancé qu’ils n’ont plus de modèle alternatif immédiat : le changement de modèle serait très lent ). Mais à soutenir l’agriculture très productiviste, très consommatrice d’intrants type engrais, ils s’accrochent au modèle des années 70 qui, à terme, détruira leur territoire (nitrates,etc...). Au pire il restera des bretons mais plus de Bretagne,d’une certaine manière. Ce n’est pas l’avenir que je souhaite à la Gascogne, ni à aucune région d’ailleurs.
    Puissions-nous trouver une voie médiane sans doute pas complètement "bio" (ne rêvons pas) mais au moins "raisonnée", ne détruisant pas nos terres et nos paysages (sans compte les emplois agricoles,totalement raréfiés dans une agriculture très productiviste).

  • L’agriculture est un exemple-type de ce qu’une stratégie "par les locaux pour les locaux" pourrait apporter... un optique complètement différente !
    Le coup (je reviens en Gascogne) du maïs irrigué, de la sylviculture monospécifique en coupe rase, de l’élevage de volaille hors-sol en batterie, du fromage industriel, ça n’est apparu, et ça ne se maintient QUE pour une commercialisation de masse à longue distance commandée par des logiques de filières non-contrôlées par les acteurs du territoire.

    En ce qui me concerne, c’est un des ressorts puissants de mon régionalisme grandissant, comme pour d’autres c’est la langue. Je me suis avisé que la couche profonde d’altérité que je me suis découvert par rapport aux "français", c’est de tenir mon territoire comme mien dans toutes ses composantes, économiques, politiques, écologique, urbanistique, communicationnelle (et c’est là que je retrouve la langue, par ricochet)... Ailleurs les populations ont vraiment très souvent des réflexes séculaires de domination féodale ou bourgeoise ou étatique et de différences de "classe".

    J’ai retrouvé ça en Corse, mes gwayre plus.


Un gran de sau ?

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