Queyran Gascogne médiane

Sainte-Marthe

- Vincent P.


 

Pé de Diou / Pèr de Diu ?

en graphie alibertine :

Dediu
de Diu ?

Diu / Dieu

Prononcer "Dïou" ou "Diw". Diu vivant (prononcer "Dïou biban") : exclamation (...)


 

Grans de sau

  • Daubuns que dirén "gascona" e d’autes "garonesa".

    Je pense que le qualificatif "vascon" est utilisable jusqu’à preuve du contraire.
    Il avance que ce modèle de maison (je crois "basilical") n’existe pas en Pays basque, Landes, Bazadais, val de Garonne et de Lot, Lomagne... comme une coïncidence, mais comme manifestation d’une culture ancestrale commune.
    Mais cette hypothèse peut être discutée, et devrait être précisée : de quand daterait ce fond ancestral commun ? De l’époque des invasions vasconnes (6e siècle après JC), d’avant encore (Aquitaine pré-latine), ou plus récemment, d’après l’an mille, porté par les bergers transhumants ?

    J’ai déjà mentionné un panneau explicatif qui existe à Villeton, qui parle à ce sujet (voir le commentaire du lòc Castagnon), pour les habitations garonnaises de ce type, d’un schéma basque importé qui aurait, je le comprends ainsi, supplanté le type garonnais originel. Il serait intéressant de connaître le fondement de cette affirmation.

  • Il semble que les maisons avec façade sous le toit constituent un type archaïque autrefois présent partout en Europe, aujourd’hui contenu à des zones reculées : la Vasconie, les Alpes, ...

    Pour ma part, il me semble que ce style architectural renvoie tout simplement à une moindre influence romanisante relayée par des agglomérations puissantes.
    La preuve en est que le style vascon est absent du Comminges par influence romanisante de Lugdunum des Convènes.
    A l’inverse, des pays aussi peu structurés autour d’une agglomération que la Lomagne ou les Landes ont pu conserver le vieux style.
    En Médoc, la victoire de la maison bordelaise est récente également : on trouve encore de vieilles grandes "vasconnes".
    De même en Béarn et Bigorre, le style classique pyrénéen est une création du XVIIIème siècle : les vieilles maisons béarnaises étaient de style architectural "vascon" (mais toujours avec des toits très en pente, comme aujourd’hui le Roncal en Navarre possède des toits à forte pente).

    Dans tous les cas, les pays vascons se caractérisent par un relatif archaïsme architectural étonnamment peu entamé en vallée de la Garonne médiane (mais qui disparait aussi vite que l’on entre en pays guyennais).
    Il y a donc la conjonction d’un fait culturel et d’un fait d’atavisme : je crois que ce sont les prémices de définition d’un "peuple". Mais n’employons pas les grands mots.

    Notons que l’archaïsme gascon fut également juridique.

  • J’ai trouvé la première phrase du panneau explicatif de Villeton ("En moyenne Garonne, la maison ne s’est pas formée sur place par le biais d’une lente adaptation aux conditions locales, elle est née ailleurs, parfois, pour certains de ses éléments, fort loin.") presque mot pour mot dans "La moyenne Garonne - Agenais Bas-Quercy" de Pierre Deffontaines (Librairie Quesseveur, Agen, 2000).
    L’un de ces types "venus d’ailleurs" (mais finalement, aucun type supposé autochtone n’est montré...) est dit "Maison à grange centrale de type basque", et y est très bien décrit, p.32.
    C’est une "maison de charpentiers" contrairement aux "maisons de maçons".
    Par ailleurs, l’auteur évoque l’énigme de la distribution géographique de ce type : "Constatons seulement la curieuse correspondance de ce domaine de l’habitation basque et de la zone de transhumance des moutons pyrénéens" [note de bas de page p.33].
    Bon, je vais scanner tout ça et le mettre à disposition sur Gascogne-débat...

  • Il y a concordance de deux faits mais il ne me semble pas qu’il y ait un lien de cause à effet entre les deux.
    La distribution de la maison vasconne tout comme la transhumance pyrénéenne sont les manifestations d’un espace ethno-culturel compris dans la boucle de la Garonne depuis la Préhistoire.
    Mais je ne pense pas que le second implique le premier, du moins pas directement, d’une part parce qu’il semble bien que les maisons pyrénéennes ont été de tout temps assez pentues, d’autre part parce que les montagnes ont été peuplées depuis la plaine.

    Pour comprendre le style vascon, probablement très archaïque, il doit falloir imaginer un modèle de dispersion culturelle (et probablement ethnique) dont la source doit être quelque part en Chalosse.
    Il y a peu de traces d’occupation de la lande et de la vallée de la Garonne avant le Néolithique alors que le foyer basco-chalossais est dense en la matière depuis le Paléolithique (cf Brassempouy-Sorde-Isturitz).

  • Les anciennes maisons béarnaises et probablement plus largement pyrénéennes d’avant la rationalisation classique du XVIIIème ressemblaient à ça :

    Malaussane

    La fameuse maison Toulet à Taron en Béarn

    En gros, c’est une maison à façade sous pignon démesurément étirée en hauteur. Les maisons pyrénéennes ont gardé l’allure mais pas la technique de construction.
    Les maisons clouques sont peut-être un style hybride. Idem les maisons de Salies.

    Maison Labouyrie à Malaussane

    Salies-de-Béarn

  • 10 ans après, bientôt, des modifications ont été apportées, pas toutes très heureuses (argh, le PVC), et surtout le lotissement derrière progresse, les inénarrables maisons à tuiles grises apparaissent à Sainte-Marthe : est-ce que l’on reviendra un jour aux modèles du pays ?

  • Je regrette aussi la galerie entière qu’il y avait avant au premier étage, superposée à celle du rez-de-chaussée, qui du coup a également disparu.
    Ce n’est pas rien comme modification. Ce sont deux espaces de vie intermédiaires entre le dedans et le dehors qui disparaissent. Même si je ne suis pas bien sûr de l’utilisation passée, surtout pour la galerie du 1er étage (qui n’avait pas ou plus de balustrade dans la version ancienne)...

    Heureusement la structure générale n’est pas touchée, et la maison reste imposante et typique.
    Et au moins, étant reprise en main, elle ne va pas devenir une ruine !
    Et ses abords restent ouverts, sans barrière, ce qui contribue à son charme !


Un gran de sau ?

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