Còr de Bearn Pays basque voisin Pyrénées

Montory

Il n’y a pas vraiment de col entre le Barétous et la Soule mais plutôt un défilé.
Cela dit, on ne comprend pas pourquoi Montory parle gascon si l’on ne prend pas en compte qu’il s’agit d’un bourg royal à qui l’on octroya le for d’Oloron : c’est probablement de cette époque que date la romanisation de ce village, appelé peut-être autrefois Beroritz qui en était le nom basque encore au XVIIème siècle, probable composé de bel (de beltz=noir).
Selon Orpustan, la finale ori(tz) aurait pu servir pour former artificiellement par analogie le nom roman Mont (plus déterminant).

Le village se situe au pied du Mont Bégousse (possible déformation du gascon bédousse=bouleau comme La Bégoussère à Sainte-Suzanne).
Sa toponymie était déjà en partie romane au XIVème siècle : Partarrieu, Prat, ...
Elle l’est toujours : Gabastou, Bournau, Dastugues, Pintou, Pacheu, Larrey, Hourcq, ...
Et pourtant, tous les panneaux du village sont bilingues... en basque.

Mise à jour 2023 :
 Les toponymes basques sont nombreux dans la commune de Montory, peut-être majoritaires. L’histoire linguistique doit être complexe.
Par exemple, la feuille A1 du Cadastre napoléonien donne une concentration de toponymes gascons Ets Plàas, Plane de Brouquet, Talou de Bellocq, Et Coutet, Ets Coustalas, Ets Bassadres (?) au sud-est d’Ourgaray...
Les lòcs de Gasconha.com pour Montory sont ceux qui ont un nom gascon. Pour les noms basques, Gasconha.com n’est pas compétent.
 Base Adresse Nationale : "100% des adresses sont certifiées par la commune" ; Montory utilise pleinement la possibilité de certifier des "alternatives régionales", ici en basque et en gascon.


 

Articles


 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Montory :


 

 

 

Grans de sau

  • Il faut lire : comme "de nos jours". Oui je sais, c’était pas évident !

    Réponse de Gasconha.com :
    Non. D’ailleurs, j’ai toujours pas compris !-)
    [Tederic]

  • Si Orpustan a vu juste quant à la finale ori(tz), alors en gascon, ce serait *Montorí
    (avec accent tonique sur la dernière syllabe)
    non ?
    Si oui, la graphie occitane n’aide guère pour savoir comment prononcer les deux premiers O (/o/ ? /u/ ?)

    Réponse de Gasconha.com :
    Eh oui, si l’accent tonique de la prononciation gasconne est sur "to", n’est-ce pas l’infirmation de l’hypothèse d’Orpustan ?
    D’ailleurs pourquoi le gascon aurait-il repris ori sans le -tz, alors que généralement il conserve les finales sifflantes ?

  • Il semble qu’Orpustan tende à croire que le nom soit artificiel, au sens où il aurait été donné lors de la fondation du bourg royal.
    Il ne fait que supposer qu’on aurait repris une partie du nom basque à des fins "publicitaires".
    Selon lui il ne peut s’agir que du basque hori=jaune, clair en tant qu’allusion au Mont Bégousse, comme dans Larrory (lande claire), l’identification au Pic d’Orhy lui semblant difficile car l’aspiration souletine serait maintenue et de toute façon, le Pic est fort loin du territoire communal de Montory.
    Dans tous les cas, -tz a toujours été senti comme un suffixe en basque.

    Au sujet de la prononciation en gascon, je n’en sais rien au fond : je sais seulement que o est prononcé ouvert mais si l’accent est sur la finale, alors on ne peut pas graphier ce nom en graphie occitane.

  • Comme quoi, il y a eu de nombreuses cagades écrites depuis une cinquantaine d’années, et surtout en topologie et de tous bords, occitanistes ou latinistes distingués ou auto-proclamés !...
    En relisant l’explication de sa gasconisation, je me suis demandé si justement ce village n’aurait pas été "baptisé" d’après un mot écclésiastique gascon ? (CF en français l’adjectif dans l’expression " une lettre monitoire" ?)

  • On peut bien envisager un dérivé du latin montorium (promontoire) qui aurait été adapté Montori sans nul doute en basque. Seulement en gascon, le suffixe -orium donne -er et l’on aurait Monter plutôt Monder même en gascon du Barétous.
    Il faut donc supposer que le nom gascon aurait été refait sur la prononciation basque d’un terme de latin médiéval.
    C’est vrai que ça pourrait coller.

    Notez que des attestations anciennes notent Montoury.
    Montori est aussi un hameau disparu d’Anglet : sa localisation pourrait donner la clé même s’il peut s’agir d’un nom d’origine.
    Il y a également un sommet dit Montori entre Belfort et Alsace germanophone : quelqu’un sait-il si les parlers germaniques adapteraient le latin montorium ainsi ?
    En même temps, chercher des homonymes est un peu vain, -ory peut être n’importe quoi dans de nombreuses langues.

    Sur les lieux-dits d’Anglet avec Montory/Montaury :
    paroisse_d_anglet.pdf

  • J’ai écrit mon dernier message avant même que ne soit publié celui de Vincent P. et l’explication mont(gascon)+ori(basque) me semble vraiment capilotractée.
    Il existe pourtant de nombreux noms "xarnegous" basco-gascons mais qui se sont créés au fil du temps à partir d’une racine euskarienne gasconisée ou des suffixations résiduelles mais jamais de créations ex-nihilo, encore moins populaires.
    Voire ?

  • Du nouveau :
    AngletHistoire.php

    Il s’avère donc que le Montori angloy était à première vue le lieu d’un couvent dans la dépendance de Saint-Bernard.
    On pense aux Montoir de France que certains font venir de monasterium mais c’est impossible, monasterium donne Moutier en langue d’oïl et le basque n’aurait jamais déformé cela en Montory, bien plus en Mohazteri, quelque chose das le genre.
    D’ailleurs, Montori d’Anglet n’est qu’un couvent.
    On peut peut-être localiser Montory sur la route d’Anglet à Biarritz au lieu-dit contemporain Montdeville : sur la carte IGN il y a une église et Montori a pu être pris pour Montiri soit un collage basco-roman Mont de la ville !

  • Je ne sais pas, le montage mont+hori au sens du roman montclar/clarmont ne me choque vraiment pas.
    En fait, je le conçois plus facilement qu’un dérivé savant de montorium surtout du fait que Montory se retrouve en deux exemplaires à chaque fois dans des régions charnégous où l’emprunt momentané du mot roman mont me semble possible.
    Dans le même genre on a le patronyme Mercatbide qui va au delà d’un vieil emprunt (et qui se trouve justement en Soule à Barcus).

  • On a d’autres exemples de ces doublets basco-romans :
    Lantabat (vallée de Lanta), Ostabat (vallée de Hosta), Moncayolle (mont des kaiolar), Guétary (les dernières hypothèses s’accordent à y voir le nom de "guetteur" adapté au basque, ...

  • On trouve un Montoria à Peñacerrada (Urizaharra en basque, ça me semble être la "vieille ville") dans l’Alava méridional, à la frontière avec la Rioja, dans une région castillanisée mais à la toponymie parfois basque.
    Egalement Montorio dans la province de Burgos mais comme les Montorio italiens, c’est le latin montorium de toute évidence.

    On a forcément envie de mettre en relation Montoria et Urizaharra, seulement en Soule et à Anglet, c’est iri et non uri.

  • Il semble que dans le gascon local, l’on dise aussi "Moundory" c’est-à-dire Mondòri, ce qui est conforme au phonétisme "basque" des parlers gascons d’Aspe et Barétous (sonorisation de t après nasale).

    Au passage, notons que les Souletins appellent "Kaskoinak" ceux qui ne savent pas parler le basque souletin (ceux qui parlent le basque non-souletin sont dits : "Manexak").
    "Kaskoin", c’est évidemment "gascon", une preuve de plus que pour les Basques de Soule, les voisins du pays de Béarn étaient des "Gascons", pas seulement des "Béarnais" ("Biarnesak").

  • Et dire que l’on a détruit toute ces infrastructures : on pourrait avoir aujourd’hui un tram-train qui ferait Montory-Oloron, pour les courses, pour les études, pour le travail, ...

    www.commune-montory.fr

  • Dans la fiche communale de Montory (lire en haut du présent fil), est écrit (mais ça date peut-être d’une douzaine d’années comme les grans de sau ci-dessus...) : « tous les panneaux du village sont bilingues... en basque. »

    Une information actuelle (2023) :
    Les voies certifiées par la commune de Montory à la BAN (Base Adresse Nationale) ont en complément leurs noms en "alternative régionale", aussi bien en basque qu’en gascon.
    Exemple :

    Montory - enregistrement à la BAN d’alternatives régionales pour les noms de voie

    Nom de voie : Chemin de Borde Sallenave*
    Alternatives régionales :
     Salanavabordako bidea
     Camin dera Bòrda de Salanava

    *En fait, il n’y a qu’une adresse sur cette voie : Borde Sallenave, le lieu-dit desservi par la voie ; c’est général à Montory et fréquent en Gascogne, les lieux-dits n’ont pas été certifiés comme tels, mais sur le modèle "chemin de [lieu-dit]". Un peu lourd peut-être, mais il doit y avoir une logique...


Un gran de sau ?

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