Mots

badar

français : bader

Rester bouche bée ("bée" et "béant" sont d’ailleurs de la même origine que "badar")
Prononcer " bada ".
" bader " est passé français régional.


 
 

cròs, cròsa

français : creux

Certains y voient un mot gaulois.
Et le breton a "kleuz".

variantes et dérivés : cròsa (mot féminin, prononcer entre "crose" et "croso" ; écrit parfois en français "croze" ; on appelle ainsi les grottes ou cavernes, à certains endroits), ce qui rapproche de cròt, cròta, qui pourtant semblent avoir une racine différente ("crypta")...

Selon Palay, un "cròs", c’est aussi "dans les maisons, une cachette pour les objets et les papiers précieux". Là encore, on est près du sens de "crot/crypta".

Noms damb "cròs, cròsa" :


 

grenga

français : petit chiendent

En tout cas dans le Médoc.
[source : Flor de vinha d’A. Viaut]
Prononcer à peu près "grengue".


 

clusèth, clusèu

français : grotte ou vallée resserrée

En occitan central : clusèl
En fait, "clusèu" semble très périphérique par rapport au domaine gascon, et doit sa place dans ce lexique gascon à la nécessité d’expliquer quelques noms de châteaux du Bordelais, vers Libourne et St-Emilion, donc justement aux confins de la grande Gascogne.

Mise à jour 2020 :
La poursuite du travail sur la toponymie nord-gasconne fait apparaitre des Cluset... qui semblent attester la forme clusèth, pendant gascon logique du languedocien clusèl.

Tresor dóu Felibrige :
Multidiccionari francés-occitan

CLUSÈU (rom. clusel, cluzel, b. lat. clusellum),s. m. Grotte à découvert, en Périgord, v. cauno, ràfi ; Le Cluseau, Le Clusel, nom de lieu fréquent dans la Dordogne.

clusèu serait la forme nord-occitane (limousine) correspondante, et pourrait avoir pénétré les confins nord de la Gascogne bordelaise.


 

bogés

français : du Pays de Buch

Prononcer "bougéss".
"Buch", qui a donné "bogés", ne se prononçait sans doute pas exactement "buch", mais quelque part entre "boÿ" et "botch".
En graphie occitane normalisée, on écrit parfois "Bug".
C’est la tribu antique des "boïens" ("boian" en gascon) qui est à l’origine de tout ça...


 

banèir

français : mesureur de vin ?

Prononcer "banèÿ".
Il semble que la bana (prononcer "bane" ou "bano") était à la fois une cruche ou un bidon de lait, et une mesure de capacité.
Palay donne "banèr" pour "mesureur de vin". On peut penser que ce mot, adapté au gascon maritime, a le même sens.

Noms damb "banèir" :


 
 

arroi, arroja, roge

français : rouge

Prononcer "arrouÿ".
La forme "roi" (prononcer "rouÿ") existe aussi.
Féminin : arroja ("arrouÿe", "arrouÿo"...)

Noms damb "arroi, arroja, roge" :


 

palica

français : spatule ?

Si ce n’est pas une spatule, c’est en tout cas en Gascogne maritime un ustensile à tourner et retourner le liquide [Palay].
dérivé :
paliquèir (prononcer "paliquèÿ") : Celui qui fait la pêche au palet ou courtine [P. Moureau, dictionnaire gascon suivant les parlers maritimes].


 
 
 

amassa

français : cueillette, récolte

Prononcer entre "amasse" et "amasso".
l’amassa de la rosina : la récolte de la résine
verbe associé : amassar (cueillir, récolter, rassembler)
amassada : assemblée

voir aussi :

pindolet / petit crochet

Prononcer "pindoulét".


 

vidau

français : tricholome équestre

Prononcer "bidaou" ou "bidàw".
Le tricholome équestre est bien sûr un champignon.

Autre sens : clématite

Noms damb "vidau" :


 

petit

français : petit

Prononcer "pétitt" ou "petitt".

chicòi = petit
Il y a d’autres mots qui veulent dire aussi "petit" en gascon : chicòi et chiquet (prononcer "tchicoÿ" et "tchiquét" - un chic, un thic, un chiquet : un peu, un petit peu...)

Mais le gascon emploie souvent des diminutifs au lieu de "petit" :
"un ostalet" au lieu de "un petit ostau"

petita (prononcer entre "pétite" et "pétito") : petite

Barbotan-Cazaubon : Centre de loisirs LOU PETIT GASCOUN
Barbotan-Cazaubon : Centre de loisirs LOU PETIT GASCOUN
Tederic M.

Mise à jour 2023 :
pichòt (prononcer "pitchot"), pichòi (prononcer "pitchoÿ"), pichon (prononcer entre "pitchou" et "pitchoung"), qui avait d’abord été considérés ici comme possibles pour exprimer "petit" en gascon, semblent devoir être retirés de la liste.
Pichoun et graphie Philadelphe Jean Lafitte [Forum Yahoo GVasconha-doman 2010-08-17 n° 10003]


 
 
 
 

gorga

français : trou d'eau

Prononcer entre "gourgue" et "gourgo".
gorg (prononcer "gourc") : gouffre, trou plein d’eau, en particulier sous une cascade.
En général, un "gorg" a de l’eau claire et une "gorga" un fond vaseux tel que mare ou bourbier profond.
En Bazadais, bassin d’un moulin ou réservoir d’eau pour l’alimentation d’une usine.
[A. Champ]

Palay, Lespy et le TdF donnent toute une série de dérivés, notamment avec le préfixe en :

engourgà-s, s’embourber, se mouiller les pieds
engourgadé sm. – Lieu où l’on s’embourbe.

Noms damb "gorga" :


 

vath

français : vallée

Prononcer entre "bat" et "batch".

voir aussi :

Noms damb "vath" :


 
 
 
 

cluchet

français : crochet

variante : cruchet

dérivé :
le verbe "descluchetar" (prononcer "desclutchéta") : décrocher


 

boc

français : bouc

Prononcer "bouc".
Plusieurs sens possibles :

 boudeur, mauvais caractère (Médoc)

 mâle de la chèvre

 crustacé décapode ressemblant à la crevette


 

aubesc

français : molinie bleue

[définition donnée par les Tradinaires de Vendays.]
Pour Arnaudin, c’est une "grande herbe verte".
Pour J.-F. Laterrade, c’est une "grande avoine sauvage".
Arnaudin et Laterrade écrivent "aubès" ou "aoubès", ce qui suggère qu’ils n’ont pas entendu prononcer le "c" final.


 

aubèc

français : aubier

"partie entre le bois dur (corau) et l’écorce" [définition donnée par A. Viaut dans Flor de vinha].
"En Bazadais et sans
doute ailleurs aussi, l’aubier se dit "aumèc", nous signale Guy Dulau.

Est-ce que "aubec" pourrait aussi vouloir dire "aubépine" ?

voir aussi :

corau / coeur du bois de l'arbre, chêne, cordial...

Prononcer "couràw".
Dérivé de "còr" (coeur).

corau a diverses significations, dérivées de cœur... ou de chœur.
corau (adjectif) : cordial ou même choral !

coralin, coralet : bateau (Bayonne, Garonne...)


 

amijornar

français : orienter par rapport au midi

Les parcs (bergeries principalement) comme les maisons d’habitation des airiaux étaient dans les Landes toujours tournées vers l’Est, à tel point que pour dire "est", les landais disaient "davant" (devant).
La construction d’un parc, ou d’une maison, commençait par le traçage au cordeau de son contour en établissant avec précision son orientation par rapport au soleil de midi. C’est cette opération qu’on appelait "amijornar" (de "mijorn" = "midi").
["Petit vocabulaire de la forêt landaise" de Bénédicte et Jean-Jacques Fénié (éditions Confluences)]


 

escarraunhar

français : érafler

 

s’espatarnar

français : tomber de tout son long
voir aussi :

esparrar / étaler, disperser

Verbe.
Prononcer "esparrà".

En Bigòrra, esparrar-se : déraper
En Comenge (St Gaudenç), esparrat : épars
[Miquèu d’Òc].
Il y a aussi en gascon le verbe "esparrisclar" ou "esbarrisclar", qui veut dire "disperser", "éparpiller".
N’y a-t-il pas d’ailleurs dans le verbe français "éparpiller" la même racine ?

En français régional du Médoc, "esparrer" veut dire étendre (du linge par exemple).
[Tederic]