en graphie alibertine :
Còthdarripa
còth / cou, colSelon le fonctionnement caractéristique du gascon pour un mot terminé par (...) |
arriba / rivePrononcer entre "arribe" et "arribo".
riba en Nord-Gascogne.
arribèra, (...) |
Còth d’arripa.
Traduction littérale : col de rive. Doit représenter une configuration du relief sur la rive d’un cours d’eau.
Grans de sau
1. -p- intervocalique sourde, 12 août 2016, 11:11, par Vincent P.
Le patronyme et le lieu-dit maintiennent la forme arripe, du latin ripa "rive", autrement dit, la sourde intervocalique latine -p- est restée intacte, comme dans les emprunts du basque au latin (en basque, erripa).
Il s’agissait là d’un fait vraisemblablement généralisé en ancien gascon, avant que ce dernier ne se cale sur les autres langues d’oc et adopte des formes avec sonore intervocalique -b-.
De nos jours, seuls les parlers du Barétous et d’Aspe connaissent encore ce phénomène. Saucède, théoriquement, ne le connaît plus. Pas plus que la vallée d’Ossau où le patronyme Arripe est connu (mais il peut s’agir d’une migration aspoise).
2. Còthdarripa, 12 août 2016, 11:47
Le maintien des consonnes intervocaliques sourdes a lieu aussi en dialecte landais :
crampe, betèt, oumpre, betout, caoutère etc...
1. Maintien et hyper-correction : deux phénomènes parents mais distincts, 12 août 2016, 12:02, par Vincent P.
Il s’agit d’un phénomène différent pour crampe et caoutère : les étymons étaient rspectivemernt en -mb- (roman cambra) et -ld- (latin caldaria), et auraient dû donner comme on trouve dans certains dialectes, cramba et caudèra.
Seulement, en ancien gascon comme en basque, par exemple, le groupe -lt- du latin devient -ld- : cf alta "haut" qui donne régulièrement alda en basque. C’est un phénomène symétrique du maintien des sourdes à l’intervocalique : celui de la sonorisation de t après latérale.
Quand l’ancien consonantisme bascoïde a disparu en gascon, tout un tas de mots ont été refaits, fautivement : caudèra a été refait cautèra, comme s’il s’agissait d’un -lt- étymologique latin. Il en va de même pour crampa avec le groupe -mb- refait fautivement -mp-. Idem ompra "ombre".
Donc, on ne peut pas dire que les parlers landais maintiennent l’intervocalique sourde, mais que les phénomènes d’hyper-correction dénotent l’ancienne extension du phonétisme plus basque de l’ancien gascon. Les parlers landais ne diffèrent pas en ceci des parlers du Béarn par exemple. Et cette analyse n’est rien d’inédit, c’est Rohlfs dans les années 50.
Reste le fameux cas vetèth , du latin vitellum "petit veau", déjà étudié ici : probable terme montagnard étendu à la plaine. Voir la discussion consacrée à ce terme sur le site. vetèth, vedèth = veau
3. sur la prononciation des consonnes P/B T/D et K/G, 12 août 2016, 21:13, par Artiaque
Adixat Gasconha.com,
Quelques remarques sur la prononciation ossaloise, moins tranchée que l’aspo-barétounaise**, mais distincte de la plaine néanmoins.
1) Le phénomène d’adoucissement quand P T ou K suivent W N ou M est assez systématique ici :
blanche —> blango (blankœ en "béarnais")
hauteur —> awduu (et non hawtuu)
compris —> endenüt (et non entenüt)
acheter —> k’rumbaa (et non k’rumpaa)
et.c...
mais pas total (ce qui serait intéressant à analyser) :
bedaine —> pamparro
montagne —> muntanyo
2) Le phénomène de prononciation dure intervocalique est bien présent
bois de pins —> pinataa (et non pinadaa)
grosse ardoise —> lapasso (et non labasso)
mais certes en net retrait au regard de l’aspois par le fait notamment que les participes passés ou adjectifs "féminins" et leurs dérivés sont plutôt "doux"
passe-lait —> kuladee
récipient à eau —> herrado
maladroite —> desest’rügo
Mais mais mais :
3) Il y a un problème à utiliser les lettres P vs B , T vs D et K vs G, en ayant dans l’oreille les intensités auxquelles se placent ces différents sons en français.
Il me semble que pour décrire plus justement les prononciations correspondantes en patois, il faudrait décaler les fréquences si l’on peut dire :
– il y a un ton qui "pète" qu’on pourrait presque marque d’un h (plus marqué que P, T et K français) :
tiens ! —> thè !
bon dieu ! —> phuuthiw !
– il y a un ton très doux presque vocalisé (plus mou que B, D et G français)
le G de awgo est plus faible que celui de algue
de D de dus est plus faible que celui de doux
le B de bastûu est plus faible que celui de bâton
– et entre les deux il y a ce ton moyen (que j’ai parfois du mal à transcrire parce qu’il tape entre T et D, entre P et B, entre K et G
déchiré —> entre esperrekat et esperregat
cabane —> entre capano et cabano
chaque (féminin) —> entre kado et kato
et.c...
Ce serait à affiner mais je voulais le signaler.
**(attention à ces commodités de langage les vallées ne sont pas des unités lingüistiques parfaites)