Benauge Anneau gascon Entre-deux-Mers

Saint-Macaire / Sent Macari

- Tederic Merger


 

Détail du Château de Tardes / Detalh deu Castèth de Tardes



 

Grans de sau

  • Nul le photographe, il n’a même pas photographié la porte de la tour d’escalier qui date de la fin du 15éme !

    Réponse de Gasconha.com :
    C’est moi le photographe. On réactualise l’idée du duel ?
    [Tederic]

  • D’accord, j’ai même acheté une épée "Bordeloise" aux derniéres médiévales, une de celles qui coupent des deux cotés et qui percent et étripent en un tour de main...
    Et je brule de l’essayer sur un prétendu phographe !

    Réponse de Gasconha.com :
    Un "phographe" ? Ça ne doit pas courir les rues !

  • La preuve ! ça ne photographie pas les choses qu’il faut voir à Saint Macaire pour comprendre cette ville, ça passe à coté...
    A partir de 1965, nous avons commencé à filmer et à photographier notre ville sous tous les angles pour faire un inventaire de nos richesses architecturales, alors, je commence a savoir quels angles il faut prendre pour bien présenter un bâtiment comme la Maison de Tardes !

    Réponse de Gasconha.com :
    Sur Gasconha.com, chacun peut proposer des photos de lòcs.
    C’est un site collectif, où il doit y avoir pluralité des regards. Donc, cher J.B, vos photos sont bienvenues.

    L’ancienneté du bâti n’est pas non plus le seul critère.
    Lors de mon passage, j’ai apprécié aussi le cours planté d’arbres qui passe devant la mairie, et qui n’est pas de la partie la plus ancienne de Saint-Macaire, mais dégage un parfum petit bourgeois du 19e siècle.
    Je me suis dit qu’il faudrait savoir en rendre compte aussi par des photos, ce que je n’ai pas su faire sur le moment - et peut-être que ce n’est pas si facile de le faire bien.
    [Tederic]


  • Bon, vu comme ça, je veux bien...

  • Les allées des Tilleuls (Anadas deus Tilhs ?), puisque c’est de celles-ci qu’il s’agit, gardent effectivement un vague relent de fiacres et d’élégants costumés à la Daumier, tandis que les vieilles les regardent passer en goguenardant du pas de leurs portes.
    L’aspect délabré de la plupart des maisons y ajoute un côté "A la recherche du temps perdu".

    Réponse de Gasconha.com :
    Pour "allée" en gascon, il n’y a pas de traduction évidente.
    "alea" est considéré comme passé au gascon, et donc utilisable, mais moi je suis contre : trop français... il faut trouver un mot qui sonne gascon et qui parle à tous.
    Jadis, et il y en a encore des traces sur Gasconha.com, j’avais pêché "andana" dans le dictionnaire de Christian Rapin, mais ce mot ne parle pas vraiment gascon non plus.
    J’aime assez le mot "cours", mais en occitan-graphie-normalisée, ça donne "cors" (je ne sais pas si c’est considéré comme faisant partie du vocabulaire occitan, mès rai...).
    Sinon, "passejada" sonne bien, mais réduit un peu trop l’usage d’une voie. "cors" est plus neutre à cet égard.
    [Tederic]

  • Pourquoi, ça va pas, "anada" ? C’est formé sur le participe passé du verbe "anar" ; comme "allée" l’est (!) sur le verbe "aller", non ?

    Réponse de Gasconha.com :
    "anada" est une proposition que nous prendrons au sérieux !-)
    Mais n’est-ce pas un peu trop calqué du français ?

  • C’est-à dire que tout terme proche du français n’est pas forcément un gallicisme !
    Dans les langues latines, en général, le lieu où on se promène (pasearse en espagnol) s’appelle le promenoir (paseo en espagnol, qui est aussi le fait de se promener, en soirée). D’ailleurs, le mot "promenoir" existe en français un peu archaïque. Mais inventer un mot gascon "passejadèir" me semble et lourd et artificiel.

    Réponse de Gasconha.com :
    Contunhem a cercar !

  • Pour traduire "allée", inutile d’aller chercher "l’andana" de Rapin qui n’a rien de gascon. Certains francismes sont passés depuis longtemps en gascon. C’est le cas de "alea/aleia/alèia".

    Réponse de Gasconha.com :
    Que n’am dejà parlat, mès n’i eras pas...
    Jo qu’ei abandonat "l’andana", mès "aleia" que’m pareish totun tròp francés. A l’òra d’ara, que’ns cau trobar mots mei "tipics" end’agradar aus qui cercan arrasics o originalitat, e qui de tota faiçon n’an pas jamei entenut "alea/aleia/alèia".
    Lavetz, derivats de "camin" : caminòt...
    O de "carrèra"...
    O "passejada"...
    [Tederic]

  • ....E passadèir/passaduir ? (mès risc de confusion damb la significacion "petit passatge")

    Bon...aquò dit, Sent Macari, bien bròia vila. Un jorn enviarèi la fotò deu mus grimaços de la rua de la Torrata, quò’s amusant

  • L’as pas enqüera enviada, la fotò deu mus grimaçós, Gaby !

    Mès n’es pas d’acò qui voi parlar anèit : que torni suu mot gascon (o d’òc) qui poderé arrevirar "allée".
    Que pensi adara a "caminada". Un derivat de "camin" damb lo sufixe -ada, bien coneishut, e present dens "esplanada", "passejada"...
    Qu’èi cercat : "cheminée" ne s’arrevira pas per "caminada" en gascon, lavetz lo camin qu’es libre !

    N’accepti totjorn pas "alea" ni "aleia", qui n’an pas nada plus-value identitari.
    La solucion "anada" prepausada per Dàvid n’es pas maishanta, mès que’m pareish un chic tròp calcada deu francés.

    Mès coma totjorn, dens un essai de senhalizacion publica, pensi que cau en generau ne pas emplegar totalament la grafia alibertina damb lo "a" atonic qui n’es pas comprés per digun o presque.
    Lavetz que seré "Caminade" ! Caminade(s) dous Tilhs...

    Bon, je sais que la situation est presque désespérée, puisque les occitanistes, qui sont presque les seuls à tenter d’arracher des signalisations bilingues, sont arc-boutés sur la grafie alibertine...

  • S.Palay donne pourtant "alée,alèje" même si Tederic a du mal à l’accepter ; S.P. précise que le terme exact est "léje," et qu’il a été contaminé par le français.
    Mais à mon avis le mot "malh" pourrait peut-être aussi convenir.

  • Palay donne bien en premier dans sa définition de malh :
    "Mail, allée, promenade"
    Ensuite, il donne d’autres sens qui n’ont rien à voir, dont celui, encore assez visible dans la toponymie pyrénéenne, de rocher ou de pic rocheux.

    Je serais curieux de savoir l’origine du mot français "mail" dans le sens de "allée, promenade".

    Ensuite, comme je l’ai dit avant, je pense en terme de plus-value identitaire : quel est le mot qui donne le plus une couleur locale ou régionale ?
    Pour moi, les mots en -ade sont forts de ce point de vue. Ils donnent une couleur d’oc, certes non spécialement gasconne.
    Le choix d’un radical comme "camin" me parait également porteur : il est déjà bien ancré dans notre toponymie, donc déjà connu - ou plus facile à assimiler - par la population courante.

    En Gascogne médiane ou du sud, on pourrait choisir "camiada/camiade" qui fait sauter le "n" entre voyelles, conformément au fonctionnement typique du gascon.

  • Dans le Littré XIXème siècle, voici ce qui est proposé comme explication du sens "allée" en français :

    ÉTYMOLOGIE
    Wall. ma, mâ ; namur. ma ; provenç. malh, maill, mal ; catal. mall ; espagn. mazo ; port. malho ; ital. maglio ; du lat. malleus, marteau.

    Explication :
    mail
    (mall’, ll mouillées) s. m.

    1-Masse de bois fort dur et ferré, avec un manche long et pliant ; elle sert à jouer en poussant une boule de buis.
    "Dans le combat, il me donna sur la tête un coup de mail si bien appliqué, que, d’une main plus forte, il m’eût fait sauter la cervelle", [Rousseau, Rêv. du prom. solit. 4e promen.]
    2-Le jeu où l’on fait usage du mail.
    "Pendant que les autres jouaient au mail, je lui faisais conter ....par quelle aventure elle avait épousé M. de Chaulnes", [Sévigné, 78]
    "Je vous remercie de jouer au mail ; c’est un aimable jeu pour les personnes bien faites et adroites comme vous", [Sévigné, 42]
    "Je vous promets bien que, si on ne rétablit le pharaon, je vais apprendre à jouer au mail ou à la paume ; car enfin il faut qu’une femme joue", [Dancourt, Déroute du pharaon, sc. 21]
    3-Le lieu, l’allée où l’on joue au mail. Un mail planté d’arbres.
    "La Mousse a une petite fluxion sur les dents, et l’abbé une petite fluxion sur le genou, qui me laissent le champ libre dans mon mail pour y faire tout ce qui me plaît ; il me plaît de m’y promener jusqu’à huit heures", [Sévigné, 68]
    Nom, dans quelques villes, de la promenade publique où l’on jouait autrefois au mail, ou des rues sur un ancien jeu de mail. Rue du Mail, à Paris.

    4-Boule de mail, la boule avec laquelle on joue au mail.
    5-Gros marteau avec lequel le carrier enfonce les coins entre les joints ou dans les entailles des pierres.
    6-Mail d’armes, ancienne arme contondante en forme de marteau ou de maillet.

  • aléje chez Palay, ou malh,
    lea,leia chez Per Noste,
    alèia chez Pèir Morà,

    J’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi il faut trouver un autre mot. D’autant que "camin" évoque davantage le chemin ce qui n’est pas la même chose qu’une allée (qui est présumée plus courte et souvent sans débouché, ou débouchant sur une place), quant à "anada" Palay le donne en fém. de anà pour marche mais pas pour allée et ce n’est pas tout à fait le même sens.

    Pourquoi ne pas accepter les mots qui sont dans les dicos gascons ?
    En ce qui concerne le mot malh ou mail, il y en a à profusion dans les villes gascones et écrit lh, je trouve pour ma part qu’il sonne bien gascon.

    • J’essaye d’expliquer : je suis préoccupé avant tout de la réception que la population peut avoir des tentatives d’affichage du gascon sur la voie publique.
      Pourquoi ? parce que je vois que la plupart de ces tentatives, depuis plusieurs décennies, ont échoué parce qu’elles n’ont pas été comprises. Si elles avaient réussi, elles se seraient propagées spontanément.
      Finalement le temps passe et rien ne se passe (de bon).

      Je vois des panneaux du type CERONS Cérons (où "Cérons" est censé être la version occitane !), on a rapporté ici la prononciation de noms comme "Route de l’Abelha" ; quand je vois "Marmande Marmanda", je sais que ça ne marche pas ("Marmande" est prononcé d’une manière plus gasconne que "Marmanda" !)... et que, au contraire, ça peut ridiculiser toute cette démarche d’affichage de la langue de nos ajòus.

      Il y a le problème de la graphie alibertine ; il y a aussi le choix des mots. Le fait qu’ils soient dans un dictionnaire gascon est important mais ne suffit pas.
      Je peux même préférer un mot qui n’est dans aucun dictionnaire, et même que j’invente selon une logique gasconne, s’il peut provoquer une envie de gasconitat !
      Une plaque de rue avec "lea" ou "aleia", dans la France actuelle, ça ne marche pas ! Déjà, ce sera prononcé par exemple comme le prénom "Léa". Ensuite, ça n’apporte pas grand chose : la population va dire : « l’occitan, c’est du français avec des "a" à la fin ».
      Alors que des mots comme "camin" portent le ressenti d’une différence, ils sont parfois connus par les anciens ; parfois aussi par des plus jeunes qui ont appris l’espagnol...
      Bien choisis, ils peuvent fonctionner comme des portes d’entrée vers un monde mystérieux ou enfoui dans le passé, en tout cas désirable. Ainsi, "Taudinà" peut interpeller, je pense ; il établit des connexions avec des toponymes existants, il mène à un monde où on distinguait différents types de chênes...

      A propos de malh : j’y ai réfléchi depuis hier ; et c’est pour ça aussi que j’ai posé la question de l’origine du mot.
      Finalement, je trouve que ce n’est pas un mot à promouvoir : d’abord il est identique en français et en gascon ; donc il ne répond pas au besoin de se différencier ; je ne parle pas de la graphie qui est un autre problème (sérieux lui aussi : "malh" ne sera pas bien lu).
      Ensuite, il se trouve qu’une des rares chansons en gascon qui est un peu connue par le grand public (en étant optimiste) est "L’immortela" de Nadau qui utilise malh dans le sens de piton rocheux...
      De grâce, c’est déjà assez difficile de transmettre un mot gascon à la postérité, alors évitons les complications !
      Maintenant, si j’apprenais que nos ancêtres gascons étaient spécialement adeptes du jeu de "malh", et que c’est même de Gascogne qu’est venu le transfert de sens du nom du jeu vers le nom du lieu où il se jouait, je pourrais reconsidérer ma position...

      Bien sûr le débat doit continuer ; j’ai passé une partie de la journée à trouver des bonnes traductions pour le mot "allée" dans des noms de voies de Pessac, Mérignac, Cestas, Andernos... où j’avais initialement traduit par "andana" que je refuse maintenant catégoriquement ; mes propositions sont visibles ici : http://www.gasconha.com/spip.php?page=paraula&id_paraula=4611 (paginer la colonne de droite "Lòcs damb "anada"").
      J’ai traduit "allée", selon les cas, et en visualisant par Google, par "caminade", "anade", "hounsét" (si cul de sac, mais pas dans tous les cas), camin, carreÿròt, caminòt, arrue...

  • Les panneaux en occitan sont systématiquement mal lus alors que les panneaux en français sont bien mieux lus par rapport à la prononciation locale en patois. C’est donc totalement contreproductif et c’est avoir mis la charrue avant les boeufs. Même dans les endroits où il y a eu information préalable les gens lisent à l’espagnole avec mauvais placement systématique de l’accent tonique.
    MarmanDA est l’exemple type.
    En tant que Lot-et-Garonnais fréquentant les plages landaises, je peux vous affirmer que, en arrivant à Biscarrosse, TOUT LE MONDE lit BiscarroSSA, comuNA de GascoNA (le NH est lu N) par exemple. Souvent avec des commentaires du genre : "Pourquoi c’est écrit en espagnol, en portugais ?"

  • C’est un raisonnement trop difficile à suivre pour moi... Le mot "malh" est parfaitement occitan,c’est en français qu’il s’écrit mail.
    Il faut faire attention à ne pas détourner de leur vrai sens d’autres racines pour fabriquer des mots à la seule fin de se faire plaisir.
    Je reste très perplexe, devant ce genre de choses. Si l’on doit modifier toutes les graphies par peur que les gens ne sachent pas les prononcer on n’en sortira jamais.
    Est ce que l’on modifie la graphie des mots anglais par peur qu’ils soient mal prononçés ?
    Qu’est ce que cela peut faire si certains disent que l’occitan c’est du français avec des a à la fin, puisque nous savons que ce n’est pas si simple.(et puis d’ailleurs ce ne sera pas sur toute la france mais simplement en gascogne que l’on trouvera ces panneaux)
    Ne prenons pas les gens pour des imbéciles,ceux qui veulent apprendre apprendrons. C’est ce que j’essaie de faire mais si je ne peux pas trouver certains mots sur les dicos ce sera plus compliqué (à moins que ne soit édité le dico spécial Tederic Merger)

  • Si c’était de l’espagnol cela serait écrit "Biscarrués" comme la commune de la province de Huesca....
    Moi je trouve que c’est bien que les gens se posent des questions, je pense que c’est une manière de faire s’intéresser les gens à la langue gasconne. Ce qu’il faut c’est qu’il se trouve des personnes pour leur expliquer.
    Peut-être devrait on sensibiliser les commerçants (par exemple cafetiers, restaurateurs, buralistes) afin qu’ils puissent répondre à des questions du type citées par Patrick.
    Mais il serait bon également de former les services municipaux...

  • Personne ne prend les gens pour des imbéciles, en revanche, l’état de transmission de la langue est tellement déplorable et la situation linguistique en elle-même à ce point terrifiante que les militants des années 2010 doivent revoir leur stratégie, s’ils veulent faire revenir les dizaines de milliers de personnes qui, habitant la Gascogne, n’ont que faire de sa vieille langue, et ignorent jusqu’à l’existence de l’ancienne réalité ethno-linguistique gasconne.

    Parmi les pistes que j’approuve, la volonté de séduire, de surjouer la couleur locale et la distanciation au modèle français, pour faire sentir aux Français du Sud-Ouest l’existence d’un autre univers, d’une couche de peinture qu’ils méconnaissent.

    Construire des maisons vasconnes. C’est la même chose en linguistique : construire une langue qui dise la Gascogne. Mais, mais, vont dire certains, ce n’est pas scientifique ! Ce n’est pas dans Palay ! Cela ne respecte pas le parler de la vallée de je ne sais quelle rivière ! Ouais, c’est vrai. Mais le gascon est aussi une langue morte. Nous pouvons le ressusciter, un peu comme le romantisme a fantasmé le Moyen-Âge.

    Les occitanistes ne font pas autrement. Arana Goiri au Pays Basque n’a pas fait autrement.

    NB : Maintenant, malh me plaît car il est rare en français.

  • La langue gasconne n’est pas une langue complétement morte. Je connais plein de gens qui parlent couramment et super bien le gascon,et des auteurs qui l’écrivent. Dire qu’elle est morte est extrêmement défaitiste.
    Je ne pense pas qu’elle redeviendra un jour la langue parlée majoritairement dans le sud-ouest, mais si l’on veut qu’elle soit crédible, et particulièrement auprès des apprenants,il faut respecter au maximum son support et ne pas inventer des mots en remplacement de ceux existants déjà dans les différents dialectes occitans.
    Cela ne me gène pas que l’on dise "ségur" à la place de "solide" ces deux mots existants déjà. Mais je trouverais dommage que l’on en invente un autre pour les remplacer.
    Par contre il est tout à fait normal que de nouveaux mots soient créés (pour suivre l’évolution de la technique par exemple).
    Ce n’est pas une question de vallée ou de rivière comme vous dites, car si l’on n’emploie pas les mêmes mots pour dire la même chose dans différentes zones géographiques occitanes, au sein de la langue occitane proprement dite ils deviennent synonymes et cela c’est une richesse.
    Et l’on peut séduire en montrant l’existence d’une langue structurée en employant haut et fort ses mots et sa grammaire existante.
    La sauvegarde du gascon ne passe pas obligatoirement par une nouvelle couche de peinture, mais peut-être aussi par une restauration de l’ancienne couche.

  • Le gascon est mort. Ce n’est même plus la peine de débattre de la réalité du constat. Les zones démographiquement les plus importantes ne possèdent plus un seul locuteur, les gens de moins de 35 ans ne connaissent pas la langue, ce partout, même quand ils sont autochtones (ce qu’ils sont de moins en moins, peut-être 40% des gens ?).

    Je serais curieux de connaître les exceptions. Où ? Un village en Bigorre montagnarde ?

    Pour le reste, il faut couper avec les raisonnements élégants des universitaires français. Les gens n’ont absolument rien à foutre des notions de "langue structurée", de "restauration", de "grammaire", de "richesse", de "respect". Nous n’en sommes plus là, d’ailleurs, nous n’avons jamais été là, contrairement aux convictions doctes des occitanistes, pour la plupart d’aimables professeurs à côté de la plaque ou de néo-folkloristes patoisants englués dans l’universalisme républicain français.

    La Gascogne a besoin de publicitaires. La publicité est l’art de lier l’économie et l’identité. La Gascogne a besoin de drapeaux, de symboles, de mythes. La Gascogne doit faire rêver, pas réfléchir. Elle doit parler aux tripes avant de toucher le cerveau. Elle doit être un réflexe.

    C’est ce que les Basques sont parvenus à faire. Un prêt-à-penser a été fourni aux nouvelles générations. Il est basé sur une escroquerie assez grandiose : négation des grands dialectes, négation de l’apport exogène, purismes linguistiques et autres, ... Le monde basque du batua parle d’un monde qui n’a rien à voir avec les anciens univers basques, avec la ruralité du Pays Basque français.

    Mais ça marche.

  • " Maintenant, malh me plaît car il est rare en français." dit Vincent.
    "Maintenant, si j’apprenais que nos ancêtres gascons étaient spécialement adeptes du jeu de "malh", et que c’est même de Gascogne qu’est venu le transfert de sens du nom du jeu vers le nom du lieu où il se jouait, je pourrais reconsidérer ma position..." dit Tédéric

    Ceci dit quand on regarde "jeu de mail" sur internet, les référence qui apparaissent sont généralement languedociennes : Nîmes, Montpellier [cf.http://www.lemondedugolf.fr/Le-Noble-Jeu-de-Mail-de-la-ville-de-Montpellier_a1725.html] et pas gasconnes.
    Elles sont même anglaises, venues du français comme le tennis (!), Pall Mall était le lieu, l’allée où on jouait à ce croquet à Londres.
    (Accessoirement c’était la marque de cigarettes de ma mère depuis les années 30, retrouvées avec bonheur à la Libération !!!)
    Je ne pense pas que ce soit gascon, mais cela en a l’air et comme dit Vincent sa rareté en français est attirante ...

  • Triste tableau, et quelle assurance.
    C’est un discours méprisant envers tous ceux qui défendent la langue gasconne et qui aident à sa survie ; professeurs, conteurs, chanteurs, musiciens, acteurs etc...
    J’ai d’ailleurs déjà remarqué votre arrogance dans nombreux de vos articles et je pense que malgré le travail assidu que vous semblez effectuer au sein de ce site, si vous ne modérez pas davantage vos propos, les internautes se lasseront.
    J’ai l’impression que votre approche de la Gascogne est restée bloquée dans les tripes et n’a pas encore atteint le cerveau...
    Il y a des gens de moins de 35 ans qui connaissent la langue...
    Mais eux au moins sont conscients qu’elle restera ancrée dans le patrimoine culturel même si elle n’est plus langue courante ou commerciale. Regardez FR3 régions le dimanche à 11h30 (viure au país)

  • Mon approche de la Gascogne est le fruit d’une connaissance intime de la réalité de ce pays, du fait de mes origines familiales (fils et petit-fils d’enseignants béarnais donc au cœur des mutations qui affectent chaque génération), de ma profession (avocat, je suis au contact quotidien de la réalité quotidienne des gens, au-delà du "mitan" occitan, aussi bien d’un point de vue de leurs aspirations que de leur sociologie) et de mes escapades (j’arpente toute l’année ce fantasme évanescent qu’est devenue la Gascogne, dans la boucle de la Garonne, j’observe chaque jour qui passe les changements dans les paysages).

    Sans arrogance, mais avec une certaine assurance (qualité que j’estime gasconne, et je reproche à l’occitanisme d’avoir oublié le panache, un caractère ethnique, et le goût du débat, de la polémique), je crois dire que toutes mes intuitions se réalisent, que la clé de tous les changements contemporains se trouve dans notre organisation politique et économique, et plus au loin dans notre mode de développement.

    La langue gasconne ? Morte depuis les années 50 de l’aveu même des linguistes en Bordelais (et 80 ans avant à Bordeaux). Absolument moribonde dans la vallée de la Garonne. En voie d’extinction dans les Landes soumises à un fort héliotropisme. Disparue de nombreuses contrées du Gers depuis l’après-guerre. Le Béarn, l’arcadie rêvée des occitanistes ? Cessons de rire : depuis Lacq, la langue est morte avec la génération de mes grands-parents.

    Les conteurs ? Ils content en français des histoires qui parlent d’un monde français. Les chanteurs ? Ils chantent sur le mode de la polyphonie savante à la Alfred Rolland du Sardou ou "Let it Be". Les acteurs ? Ils jouent dans "Plus belle la vie". Les professeurs ? Je ne parlerai pas de ma connaissance bordelaise qui part enseigner son gascon malhabile en mode "Lo gascon lèu e plan" dans le Cantal où il est muté ...

    Si les gens se lassent, c’est parce que le mouvement occitan a menti sur la réalité du terrain. On enseigne à de jeunes gens un monde qu’ils ne trouvent pas au contact des derniers autochtones, ils parlent une langue que plus personne ne parle. Combien de militants ont tout abandonné parce qu’ils ont compris qu’il n’y avait plus d’espoir pour l’Occitanie ?

    C’est le mensonge qui crée la désillusion. Si l’on part du principe que la situation est désespérée, il ne peut alors y avoir que des motifs d’espoir. Le maximalisme autistique ne mène à rien.

    Il y a de nombreuses pistes de réflexion pour l’avenir. Elles ne passent pas, malheureusement, par la langue gasconne, sauf à être un marqueur identitaire, un accent, un réservoir de mots iconiques. Je crois que c’est pleinement le but de ce site. La langue gasconne comme une base de données, un marqueur, mais un parmi d’autres seulement.

    Il n’y a pas de mépris des acteurs de la langue de ma part. Seulement beaucoup de tristesse de voir la vanité de leurs efforts.

  • L’un des dangers majeurs de la signalétique, c’est le digraphisme, qui n’est pas du bilinguisme.
    Connaissez-vous, hors la Gascogne, le panneau Avignonet / Avignounet / Avinhonet ? Et Brest / Brest ?

    Le drame est que l’on ne peut mettre un nom sur la langue des panneaux. Parfois un étranger de passage - ou du pays ! -, trouve que des noms comme Marpaps, Gan, Heinx, etc. sonnent bizarre. Il voit bien qu’on n’est pas en Beauce ou en Berry. Mais il ne peut mettre un nom sur cette étrangeté.
    Ce n’est pas la langue qui sauvera l’identité mais l’inverse puisque les deux sont découplées dans l’absence de représentation commune.

    Provença est lu /provã’sa/ à la française, et Prouvenço pareil, avec o au lieu de a. Seul le français Provence garde l’accent convenable. Combien de divisions et quelle stratégie pour ceux qui sont censés savoir ?

  • Je préfère arrêter là car le dialogue n’est pas possible, vous ne vous mettez jamais en question...C’est incroyable, heureusement que vous avez, vous, la solution miracle...
    J’ai envoyé ce jour à Tederic une copie d’un message du conseiller régional David Grosclaude qui annonce commencer ce jour une grève de la faim au conseil général de bordeaux. Comme quoi certains politiques travaillent pour la Gascogne

  • Voici l’article qui en parle :

    Langue occitane : David Grosclaude, conseiller régional d’Aquitaine entame une grève de la faim

    "Le méchant État central, il n’est pas gentil. Il ne veut pas donner des sous pour ma culture qui chante l’amour. Bouh, je vais faire une grève de la faim pour dire au monde - et au Jornalet - que je suis une petite chose méprisée."

    Et après, on veut rendre la fierté aux gens. C’est sexy une identité qui geint. Calimero Power. Voilà la démarche de Grosclaude. C’est l’illustration de l’impasse qu’a été la stratégie de noyauter les administrations territoriales, de tout attendre de l’État, au lieu d’investir les milieux économiques.

    Grosclaude, sentant qu’il ne sera plus présent dans le futur Conseil Régional élargi de la grande Aquitaine, tente un dernier baroud d’honneur.

    David Grosclaude défend l’occitan et rien que l’occitan. Il a fait beaucoup de mal à l’idée même de l’existence du gascon, même comme dialecte (cf la mode des années 2000 de l’appeler "occitan occidental").

    Il est assez piquant de voir que toute la stratégie occitaniste s’effondre en quelques années, avec la baisse des subventions et la fusion arbitraire des régions.

    Au fait, il y a en France des recours administratifs qui sont plus efficaces qu’une grève de la faim. Et il n’y a pas eu de grève de la faim quand la région Aquitaine s’est trouvée fusionnée avec Poitou-Charentes et le Limousin, ce qui était pourtant autrement scandaleux qu’une histoire d’office, machine à gaz.

    Il veut quoi l’ami David ? Qu’il dise précisément où cela bloque. C’est du fric, c’est ça ? Je crains que les langues régionales ne soient pas la priorité de l’État central. C’est de la reconnaissance aux ministères ? Préoccupons-nous d’abord d’être fiers de nous-mêmes.

    Ah oui, mais là c’est Rousset qui avait manœuvré en ce sens. On n’attaque pas la main qui nous nourrit. Il est beau l’occitanisme politique.

  • Jan-Peir,
    Entre gens attachés à la Gascogne , même si cet attachement s’exprime très différemment,il est préférable de garder le dialogue ouvert ,surtout quand ça devient un peu difficile !
    Au reste,votre désaccord avec Vincent est sans doute moins total qu’il ne parait:si je le lis bien, c’est à la transmission et plus encore à la soudure entre le dernier carré des locuteurs natifs et les néo-locuteurs que Vincent ne croit pas pour toutes les raisons qu’on peut lire sur le site ;il ne me semble pas exclure une recréation du gascon pas tout à fait ex nihilo sans doute . A ce sujet ,voilà des mois que j’aimerais faire une étude sérieuse sur les résultats qui semblent avoir été atteints en Cornouailles britannique avec le cornique ...En tous cas si sur une échelle entre 0(disparition absolue) et 20 (sauvetage intégral de la langue) on se dispute entre 0,1(Vincent) et 2 (vous,je pense) il me semble qu’il n’y a pas de quoi s’étriper !
    En ce qui concerne la grève de la faim de D.Grosclaude j’avais voulu cet après-midi envoyer une brève en gascon accompagnée de la lettre ouverte du gréviste ;mes limites techniques et surtout mon excès de hâte m’ont fait échouer ...Je notais que les motifs invoqués(non création par l’administration de l’Office de la langue occitane voté l’an passé à l’unanimité des CR d’Aquitaine et MP et menace sur l’enseignement de la langue née de la réforme des collèges étaient sans doute un peu légers : en quoi un "machin" comme l’OPLO serait-il capable d’enrayer le déclin de la langue et le désintérêt de la jeunesse que DG note avec une sorte de panique bien éloignée du discours quasi triomphaliste et hyper -optimiste mené jusqu’alors ? Je crains que l’analyse certes un peu cruelle que Vincent vient de faire ne soit que trop vraie*.Notons toutefois qu ’une sorte de réveil est peut-être en train de se faire du côté de l’occitanisme officiel quant à l’inanité du tout politique et en tous cas d’une collaboration aveugle avec le gouvernement,bien manifestée par leur silence de juillet dernier(valant approbation) sur la création de l’Arregionasse ! Qu’es de notar ,non ?

    *pas d’accord par contre sur ce qu’il écrit des chanteurs(je les aimerais bien faire de la variété nouvelle quand ils ne font -Nadau et Pagalhos mis à part-que du relooking modernisant de chants traditionnels- et des acteurs(j’ai souvenance d’une excellente version en très bon gascon d’une pièce d’Aristophane à Ondres il y a deux ans avec une salle qui suivait plutôt bien ...)

  • Solide Gérard,
    nous sommes tous sur ce site attachés à la Gascogne.
    Mais Vincent ne pourrait il pas modérer un peu ses propos ?
    Le baratin qu’il déblatère sur des gens qui font tout leur possible pour préserver notre culture est inadmissible.
    Comment sait il que Grosclaude ne sera plus présent dans le prochain Conseil Régional. On dirait que cette pensée le fait jouir.
    Pourquoi ne se présente t-il pas lui si parfait ?
    En bretagne l’OPLB a déjà été créé, car il ya des conseillers régionaux élus.
    Nous avons besoin d’élus à la région.
    Je regrette ces échanges aussi vifs mais il fait vraiment preuve de manque de respect envers autrui.
    Est il le seul à avoir une ascendance entièrement Gasconne , ou Basque, ou Béarnaise.
    Les choses sont plus simples que cela et ne méritent pas autant de
    polémiques.
    Aquo dit adishats et bona nueit

  •  Je suis d’un modérantisme absolu dans mes propos sur le fond, je ne dis rien de sensationnel et l’on peut résumer mon idée comme suit : la stratégie d’adossement aux collectivités territoriales est un échec.

    Sur la forme, la vigueur est une caractéristique que je chéris, qui était aussi celle des félibres si l’on doit trouver des références locales, et je me désole de constater combien le monde militant occitaniste s’est consumé dans la mièvrerie.

     Je ne "jouis" pas à l’idée d’un mauvais résultat des Verts aux futures régionales mais ils feront cavalier seul et la sociologie politique de la nouvelle grande région leur sera encore moins favorable. L’idée que David Grosclaude ne figure plus au sein de l’exécutif aquitain n’est pas aberrante.

    Au demeurant, je ne sais même pas encore si Grosclaude sera sur la liste, en tout cas, il ne sera pas tête de liste.

    Cela étant, il est évident que je me réjouirai quelque peu d’une défaite d’Alain Rousset, artisan du découpage régional qui nous est imposé, suite à ses visites nocturnes à l’Élysée. Alors même que sur le plan des idées, je suis loin d’être un adversaire farouche. Mais à un moment donné, les prises de position se paieront, tout du moins me concernant.

    Je ne pense pas que nous serons nombreux à sanctionner l’exécutif en place sur ses positions lors du débat parlementaire qui a prévalu au découpage proposé, mais j’en serai, sans nul doute.

     Nous n’avons pas besoin d’élus à la région, pour la simple et bonne raison que le combat régionaliste, gascon ou occitan, ne devrait pas connaître de chapelle politique.

     Dans tous les cas, on peut faire un bilan de la politique culturelle de la région Aquitaine en matière occitane. Ils ont fait quoi ?

    Comment Grosclaude peut-il croire qu’il est légitime de faire une grève de la faim, incarnation de la politique-spectacle qui achève de ridiculiser l’engagement politique, sur une question misérable de technique administrative, à savoir les modalités de financement et d’action d’un office trans-régional ?

    Personne pour lui dire dans l’occitanisme institutionnel que tout ceci frôle le ridicule ? Que l’on va rire à Paris, lui qui en recherche avec obsession le respect (je me fous de ce que Paris pense de moi) ?

    Et puis parlons de la politique occitane de la région.

     Financement des productions du Capòc à destination des élèves : des ouvrages dingues dans lesquels l’on attend des pauvres lycéens qu’ils sachent maîtriser 4 dialectes d’oc en parallèle.

     Signalétique bilingue dans les gares ? Je n’ai rien vu de tel à Bordeaux, pourtant gros nœud ferroviaire. En revanche, les annonces automatisées dans le TER disent "Morcèn" quand il y a 10 ans, j’entendais encore d’un bel accent "Morcenks".

     Il y a parfois quelques articles dans les publications officielles de la région, en oc, jamais précisé, tantôt du gascon, tantôt un sabir languedocien que l’on veut faire croire être du sud-périgourdin. Et puis les ouvrages de toponymie, truffés d’erreurs.

    Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser. Alors même que la culture va au-delà du fait linguistique. Il y aurait tellement à dire sur le tropisme linguistique de l’occitanisme.

  • Le ridicule ne tue pas, heureusement.
    Et puis ne vous inquiétez pas, David Grosclaude a de la réserve adipeuse. Un petit régime sera bénéfique.
    Pauvres occitanistes ! Pauvre Gascogne ! Pauvres Gascons ! Il est bien loin le panache légendaire. Elle est bien loin l’admiration qui était portée aux soldats gascons. Un peuple sans cojones ça subit le destin.
    Bref, l’Occitanie et la Gascogne méritent bien leur sort funeste. Aux oubliettes de l’Histoire et à la risée de tout le monde.
    Vive la région qui va de la Vendée à Hendaye ! Merci Rousset ! Merci peuple gascon qui a réagi avec tant de véhémence !
    La Gascogne ? Terre d’élection des retraités nordiques, encore peuplée par quelques Mohicans résiduels qui perdent leur temps dans l’occitanisme (les pires), le béarnisme (les plus obtus), et le gasconisme (les plus pathétiques).

  • Et vous Vincent que faites vous de concret ?
    Dans quelle association apportez vous une contribution ?

  • Bon,Denis et maintenant on fait quoi si ni occitanistes ni bearnistes ni gasconistes ne méritent de vivre ? On tire le rideau e "finita la comedia" o que ?
    Il y a aussi dans le tempérament gascon une sorte de pessimisme absolu qui trouve souvent sa résolution dans des attitudes extrêmes de fuite ou au pire de suicide, en tous cas dans une sorte dans une sorte de ricanement sombre , de délectation morose à la Cioran.Ce roumain n’était pas gascon certes mais par exemple le janséniste Duverger de Hauranne (Saint-Cyran, donné souvent comme basque parce que bayonnais)l’était. Roland Barthes aussi. Manciet l’admirable n’avait vraiment rien d’un optimiste .Et j’en passe ... Mais le pessimisme n’est pas une fatalité absolue,heureusement ;il se soigne ,croyez moi !

  • Oui Denis, vous avez raison. Les Gascons n’ont jamais revendiqué leur appartenance à une quelconque nation. Ou alors il y a très longtemps, quand ils étaient encore assez différenciés.
    Il n’y a pas de peuple gascon conscient de son identité. Quelques détails de paysage, d’architecture ou de spécialités culinaires ne suffisent pas, n’ont jamais suffi d’ailleurs. La langue, assez caractérisée, aurait pu servir d’étendard mais, encore aujourd’hui, les Gascons sont totalement incapables de se mettre d’accord à son sujet et, comme Monsieur Poudampa, la considèrent comme morte et anecdotique. Quand les quelques défenseurs (a priori) d’une identité aussi évanescente en sont là, ça veut en dire long. A moins de double jeu, je ne comprends pas.
    Je persiste et je signe, quand les propres Gascons ou supposés tels ont une telle méconnaissance de leur langue, de leur Histoire, de leur culture (BiscarroSSA, comuNA de GascoNA. Qu’en disent les Biscarrossais d’ailleurs ? S’il y a encore des Biscarrossais) et, pour tout dire, s’en moquent comme de leur première chemise, il n’y a plus beaucoup d’espoir. Quand, en plus, les quelques bribes de ce qui restait d’"identité", leur ont été volées par les fameux promoteurs de l’Occitanie.
    Alors oui, Denis, la Gascogne (et le Béarn) a ce qu’elle mérite, être effacée de l’Histoire.
    RIP

  • E jo qu’i tribalhi dehen (mes dehòra puishque ne hanti pas nat piro de’quiths), que’m hèi dòu d’ic díser, mes que’m pensi Vincent qu’a chic o mic reson... Lo Grosclaude, lo rei deu "copinage", lo qui a professionalisat tot un mitan, lo que s’i a escadut, bona plaça au caut (mercès les manifestacions per l’occitan qui n’auràn pas servit qu’ad aquò), aquest que nes vèn har le cauma de le hami ! Per un dequò que s’an apitat deu son costat, plan de non sabut e qui ne servirà pas en arré en digun ! E bè, b’i damòri lavetz !

    Çò qui’m hèi dòu tabé en’queth mitan, qu’es de véder le negacion completa de les dificultats que pòden aver, uei lo jorn, a parlar gascon. Tot que va plan ! Jo, que’n parli a le mia hilha qu’a 3 ans, s’escótatz lo monde, b’es de bon har ! N’i a pas sonque a parlar ! Quèn èm en familha, digun sonque jo, que disi plan digun, n’es capable de li’n parlar, e sordeis d’at compréner. Quèn li sòrtitz un mot en vila o on se vulhi, le gent que ves arreborran. Que’m domandi a bèths còps se s’at vau tot aqueth patac...

    E tot aquest mitanòt a l’entorn...

  • E tabé ! Hart d’entèner a parlassejar... Aquest sit qu’a meriti percè qu’es un lòc d’escambis mes lo virtuau que’n damòra... "Loin des mains, loin du coeur"

    E lo dequò de le publicitat : qu’es aquò, au plenh.

  • 1) Office de la langue . La création de l’OPLB aurait plutôt eu comme conséquence un affaiblissement du militantisme. Il est difficile au demeurant de savoir si c’est uniquement un effet de la normalisation culturelle de la Bretagne dans les trente dernière années (agonie consommée de la langue, rouleau compresseur parisien, mort de quelques grandes figures...). La naissance d’un groupe militant indépendant comme Aï’ta dont les actions pacifiques sont à l’exemple de ce que font certains jeunes Basques montre le besoin de compenser l’atonie actuelle.

    Un Office en lien avec L’Université et une administration régionale ne peut être efficace que si un esprit patriotique les anime en lien avec une bonne partie de la population. C’est ce qui se passe au pays de Galles, mais la situation n’a rien à voir avec ce qui se fait dans l’Hexagonie.
    Tout dépend de l’intensité de la conscience d’identité et des revendications qui en découlent. Cela ne se fabrique pas en quelques années. En France, on part de pas grand chose et les organisations responsables (parents d’élèves, comités ceci et cela) mènent sauf exception (?) leur travail en français. Leur dépendance de l’Etat, et pis encore de la mentalité dominante, est pratiquement totale.

    2) "Morsan, Morsan" sur l’annonce enregistrée ; "Morsenss, Morsenss" chez le chef de station, mais pour combien de temps ?

    3) Définition et publicité. La plupart des gens ont besoin de définitions simples et claires, telles que : "Gascons, Aquitains de langue romane, cousins des Basques, habitent le triangle M.M.G". C’est simpliste ? Non, c’est une vérité efficace. L’histoire, qui est une garce, se rit des ratiocinations et des raffinements.
    Je ne veux pas rouvrir une débat très négatif qui est amplement argumenté de partout sur ce site. Et je renvoie au Manifeste.

    4) Signalétique : un gros travail a été fourni sur ce site, grace à la rubrique locs et aux innombrables questions d’étymologie qui en font une base de données très riche, et magnifiquement illustrée.

    Voyez sur ce sujet précis le document de référence évolutif :

    https://docs.google.com/file/d/1ErLoOZhRAZNN3-xvOIv3vPEIAdV8CXTSiFDrQ8Fs-ttkRwEUXzZ8K4xDT240/edit?hl=en_US&pli=1

    qui fait l’objet de commentaires sur :

    http://gasconha.com/spip.php?article135

    5) Ecoles : Il y aurait en France un boulevard pour des écoles privées hors-contrat, mais personne en Gascogne, ni ailleurs, pour en profiter.

    6) Fierté et innovation. Nous allons certainement vers un effondrement de ce qui reste des caractères ethniques des peuples dans l’Etat français, à coup sûr vers des bouleversements (que le livre récent de C. Guilluy ne fait que constater, comme jadis celui de Gravier). La logique française, pluriséculaire, est pleinement accomplie. Dans ce naufrage, seuls survivront des "paquets d’identités", bouées de sauvetage pour ceux qui en auraient encore le besoin (il y aura une demande). L’art politique (si la notion a encore un sens à l’heure de l’hyper-Etat) sera de lier ces affects rationalisés aux nécessités du moment.

    Quant à être pessimiste ou optimiste, ça n’a pas de sens, et c’est fatiguant.

  • Un peu de charité s’il vous plaît. Plutôt qu’une éprouvante grève de la faim, mieux vaudrait un autodafé collectif d’au moins une personne dans un haut lieu choisi à l’avance et tenu secret pour accroître l’effet de masse (sous-sol du Conseil Régional rue de Sourdis, ou en plein air à Montségur d’Ariège). Précédé d’un grand taulejada bien arrosé de madiran. La Héougade finale, lou darrè soupa, l’ultime méchoui.

  • A GSG

    Non, ce n’est pas de la provocation mais un certain ahurissement qui est celui de l’observateur extérieur arrivant dans vos contrées virtuelles, très virtuelles, gasconnes. Vous avez votre Cioran vous les Gascons, c’est Monsieur Poudampa d’après ce que je peux lire ici. Il y a chez lui une certaine délectation à renifler les relents de cadavre qui émanent de la charogne qu’est la Gascogne (ça rime !), une jubilation du nihilisme qui est confondante chez celui que je suppose être un homme encore jeune (je me trompe peut-être). Je peux fournir le révolver, ou la corde. Maintenant, va savoir si lui aussi est fasciné, comme le bon Emile, par l’idéologie nazie et même s’il se sent gascon ?... Ceci dit, le nazisme n’est que l’aboutissement du romantisme germanique et ce romantisme ultime est mort à Berlin le 30 avril 1945.

    A Patrick

    Merci pour votre commentaire. Je ne suis pas gascon donc, peut-être ne suis-je pas habilité à parler. Tout de même, je fréquente quelques sites régionalistes (bretons, basques, picards etc...) et le cas gascon (et occitan) reste tout de même le plus remarquablement pathétique et pathologique. On a l’impression d’assister à un naufrage titanesque. Sur le pont il y a ceux (monsieur Poudampa) qui s’acharnent à invectiver avec talent les passagers qui vont mourir mais ne le sont pas encore, ils gesticulent les diantres et ceux qui disent à qui veut les écouter que la situation n’est pas si catastrophique que ça et qu’un miracle va se produire qui va tout arranger (les autres).
    Bref, il y a ceux qui sont au-delà de la réalité qui est déjà bien sombre et dans un pessimisme quasi pathologique (on dirait qu’ils prennent un plaisir quasi charnel à tirer sur l’ambulance) et ceux qui font semblant de ne pas voir cette réalité et jouent les ravis de la crèche en pensant que tel manifeste, telle motion vont changer la donne. Méthode Coué.
    Vous connaissez l’histoire du type qui tombe d’un building et qui, à chaque étage qu’il voit passer sous ses yeux dit : "Jusqu’ici tout va bien". Monsieur Poudampa, lui, s’est déjà écrasé au sol mais il râle encore.

    Kénavo !

  • Gascons, "Aquitains de langue romane ?" Mais ça ne va pas, tu dors ou quoi ! Les Poitevins-Saintongeais sont aussi, ou seront administrativement, des Aquitains de langue romane, comme du reste tous les francophones qui s’installeront dans l’arregionasse. Alors "Basques de langue romane", plutôt. Mais sans succursalisme, juste pour faire comprendre ce dont il s’agit.

    Et dire publicitairement "courses vasconnes", "maison vasconne", "béret vascon".

  • Je ne fais preuve d’aucun pessimisme. Je trouve qu’il y a de nombreuses possibilités qui s’ouvrent à nous, notamment axées autour d’un discours socio-économique, contre la métropolisation, contre le phagocytage par Bordeaux et Toulouse, pour une mise en avant des liens avec les Basques et l’Espagne septentrionale, pour un aménagement du territoire rationnel, contre la pavillonarisation, pour la densification urbaine, pour l’agriculture locale, pour les coopératives, ...

    Je prône un discours politique, rationnel, modéré, économique qui s’appuierait sur un ressenti instinctif et irrationnel : l’appartenance gasconne. On peut tout à fait articuler ces deux tensions, sur le modèle des abertzales basques, des Bonnets Rouges bretons, ...

    Il y a énormément d’espoir, parce que si sa langue est morte, la Gascogne est toujours présente, par sa géographie, ses paysages, ses bassins de vie. C’est l’évidence pour qui vient des plaines de la France de l’Ouest, des paysages rocailleux des contreforts du Massif Central ou de la pampa languedocienne du Lauragais. Il y a quelque chose, là, quelque chose que les littérateurs disent "atlantique", disent "Sud-Ouest", disent "Aquitaine" et que nous savons être la Gascogne.

    Maintenant, rendre audible un tel discours nécessite deux préalables : constituer les outils identitaires (la bataille des symboles : les drapeaux, les cartes, les réflexes idéologiques, ...) et, qu’on le veuille ou non, tuer l’occitanisme, à tout le moins l’idéologie occitane, concurrente directe, bien qu’inefficace, sauf à détruire l’idée de Gascogne, ce en quoi elle a excellé, avec la collaboration de quelques vieilles idoles aujourd’hui défuntes.

  • ¨Plusieurs de ces contributions me rappellent (l’une explicitement) ces cauchemars que l’on fait avant de se réveiller et de se reprendre en se rendant compte que la réalité,quoi que pas toujours agréable,est moins pire que le mauvais rêve dont on sort.

    Oui,nous appelons sur ce site à un réveil possible,chacun à sa manière pas toujours convergente (nous ne sommes pas une armée en marche !).Et chacun à notre façon nous faisons tous quelque chose.Le procès en négativité instruit souvent par des observateurs extérieurs n’est donc pas fondé.Pas plus ,je pense,que les avis de décès jubilants (et bien tournés s’ailleurs) de contributeurs extérieurs à la Gascogne : il me semble qu’à la place de Denis,je me serais senti un devoir de réserve en l’espèce , qui m’aurait évité de tomber dans des évocations nazillantes tout à fait hors de propos mais il aura aussi démontré qu’on peut être cioranesquement sombre et pessimiste sans être gascon .Ouf !

    Je fais donc volontiers mien le programme multiforme esquissé ci-dessus par Vincent sous réserve de l’inventaire de nos outils identitaires (je ne suis pas prêt à accepter n’importe quoi:les abertzales et Bonnets rouges ne me complexent nullement ) .Avec un peu de chance (l’optimisme,oui !) on ramènera un peu de langue gasconne dans nos filets de pêche !

  • Denis.
    Jouer les garde-chiourme idéologiques en faisant la tournée des sites pour y déposer trois "nazis" en dix lignes, c’est une technique qui ne trompe personne.
    Ce site, qui nous enchante par ses débats parfois vifs, n’est pas fait pour les attaques ad hominem.
    Gardez-donc vos apitoiements et votre aigreur clinique, qui a l’air assez lourde, et dépourvue de cet humour qui ne fait pas défaut à Vincent, pour vous occuper d’autre choses que de régionalisme et assimilés.

    Pour info : Kenavo, ça s’écrit sans accent.

  • Bon, vous n’avez pas le sens de l’humour en Gascogne.
    Vous n’êtes complexés ni par les Basques ni par les Bretons ? Vous devriez parce que ce sont deux peuples qui ont une claire conscience de leur identité et qui réussissent assez bien là où vous échouez depuis des décennies. Ici à Paris (les méchants Parisiens) on sait ce qu’est un Basque. Un Gascon on ne voit pas, mis à part Cyrano et d’Artagnan.
    Les Gascons ? Je pense que moins de 5% de nos compatriotes français savent vraiment de quoi il s’agit. Vous ne croyez pas ?
    Un Basque ou un Breton, un Corse, encore une fois, on sait ce que c’est, ça existe ailleurs que dans des fantasmes.

    Kénavo (J’écris comme je prononce, je ne suis pas breton non plus et je me moque de l’orthographe des patois). Ne vous inquiétez pas, je vais aller troller ailleurs.

  • Décidément, le rythme des événements s’accélère. On liquide. La France des années 1980 se défait comme avant elle s’était défaite celle des années cinquante. Et après ?

    1) Le Manifeste.
    Avant d’agir, il faut réfléchir et énoncer en fonction des situations. Le Manifeste a pour fin de clarifier la question. Il n’est donc pas l’effet d’un ravissement quelconque. Il est rationnel et adapté à son objet.

    2) Assimilation
    Si les peuples dans l’Etat français en sont au même point d’érosion, c’est parce qu’il y ont été conduits, pas toujours par l’acculturation progressive et quasi spontanée, mais aussi à coup de trique. Il y a eu des degrés. La pente est à remonter avec les moyens du bord.

    Il reste beaucoup de la Gascogne, cela saute aux yeux de qui la découvre pour la première fois. Ce qui a largement disparu - mais pas avant le premier quart du XXe siècle toutefois -, c’est la désignation de cette nationalité en voie d’assimilation, et la "fierté" autochtone. L’occitanisme a mal joué ? Bon, il est maintenant à la croisée des chemins, tous ces sujets ont été abordés ici. Faut-il les ressasser ? Un événement nous y ramène, ne nous y enfonçons pas. En tout cas, pas de schizophrénie.

    Il doit bien y avoir aussi des gens, dans les états-majors qui fabriquent le prêt-à-penser de ce pays de conformistes, et dans leurs relais locaux, qui ont intérêt à faire croire et à proclamer que les identités des peuples sont des choses mortes (on le disait déjà il y a cinquante ans) ou ne sont plus que des façades artificiellement entretenues, bref du folklore (méprisé par la pensée française, comme on sait). Le résultat de ces procédures terroristes correspond enfin à la justification qu’on en donnait. Etrange escamotage. Mais les raisons morales et théoriques de la marginalisation n’ont pas changé.

    3) Le site.
    Un site n’est pas plus "virtuel" qu’un échange épistolaire. Sauf erreur, l’adjectif signifie ce qui est possible mais pas encore réalisé en acte.
    Or, on trouve ici, à condition de la chercher, une documentation très abondante sur tous les sujets qui touchent à la Gascogne. C’est donc une arme efficace dans sa catégorie.

  • Mr Boulanger,
    comment faites vous pour voir de l’humour chez Vincent P.
    Je ne lis dans ces propos que de la critique négative, du manque de respect et de l’agressivité orale, le tout dans des phrases grandiloquentes...
    Quant à faire la remarque sur l’accent de Kenavo ce n’est pas très courtois.
    Sur ce site tout le monde fait plus ou moins de régionalisme et cela me paraît normal.
    Si Vincent reçoit des reproches c’est quand même un peu dû à ses attaques permanentes et souvent virulentes.
    Et au lieu de le défendre en permanence les habitués et les responsables de ce site devrait le modérer un peu, car même s’il a raison sur certains points, en tant qu’avocat, il devrait savoir se tempérer.(si je parle de cela c’est parce que il dit lui même qu’il comprend les gens grâce à son métier).
    Alors Denis Kenavo de la part d’un Gascon qui vit en Bretagne depuis 40 ans

    • Il est difficile de demander à Vincent P. de se modérer quand il est lui-même l’un des administrateurs du site, et de ce fait, valide depuis hier, dans la minute souvent (diable, il est réactif), les attaques qui sont faites à son encontre, non sans parfois un grand sourire sur le visage.

      Hihi (il a aussi de l’humour, même si la critique de l’occitanisme n’est pas le sujet qui s’y prête le mieux).

  • Patois , oui, c’est bien ça, c’est tout à fait ça. C’est ce que nous sommes au fond, et c’est tant mieux, au moins c’est un luxe qu’on ne nous piquera pas, non plus.

    La courtoisie ?, pas en toutes circonstances, pas plus que le crédit. La réserve est épuisée. Même pour des Français qui sont nos concitoyens, pas nos compatriotes.

    Vincent a de la pointe. et ça peut agaçer et il ne faudrait pas que cela désappointe des nouveaux venus. Mais si on le lit bien, ses constats et critiques sont assez justifiés et il a des propositions positives.
    Quand à le défendre, il est indéfendable parce qu’il n’y a pas de procès, ni d’intention ni de fait. C’est vrai qu’il donne parfois l’impression de "chercher". Un brin de provocation ? En tout cas c’est franc, pas larvé. Je pense qu’il se révolte contre la geignardise des milieux régionalistes, cette façon de se poser en victimes perpétuelles alors que le système permettrait malgré tout de faire beaucoup de choses.

  • Mais cela Mr Vincent ce n’est pas de l’humour c’est du vice.
    J’ai eu l’occasion de rencontrer tederic à 2 ou 3 reprises, aux fêtes de Dax et à Hestiv’oc à Pau, et, lui, semble une personne courtoise et respectueuse, ainsi que Gérard St Gaudens.
    Mais vous venez de montrer à tout le monde que vous êtes un hypocrite et que vous frisez la perversion puisque vous dites vous même que vous jouissez, en quelque sorte, des attaques faites à votre encontre.
    Quant à Denis même s’il s’avère qu’il est un tricheur, il a quand même bien décelé votre personnalité.
    Je pense que vous êtes un danger pour ce site qui, pour moi, ce soir perd énormément de valeur. Je vois que vous critiquez les politiques mais vous faites, en fait, vous même un abus de vos fonctions. J’avais bien remarqué que Tederic devait être absent vu que vous m’avez répondu à sa place, et vu également l’ordre des messages qui est un peu décousu.
    Adishatz Gasconha.com ou plutôt adiu

    • La perversion a des vertus que l’on ignore trop.

      Pour le reste, je me demande bien quels abus je commettrais, puisque je mets en ligne l’ensemble des commentaires, sans censure, dans l’ordre de parution, sur lequel je n’ai aucune maîtrise, et parfois, oui, avec amusement quand je me trouve attaqué (pas de surmoi).

      Je participe à Gasconha.com depuis 10 ans, d’abord via la liste de diffusion G(V)asconha Doman, puis via le site en lui-même, notamment par l’entremise des "Lòcs" (85% d’entre eux sont constitués de photos que je prends tout au long de l’année). Je vois difficilement en quoi je serais un danger pour le site, ou en quoi le site perdrait soudainement de la valeur.

      Mes positions sont connues également depuis 10 ans, j’ai assez peu bougé en la matière. Je suis, du reste, d’une modération absolue : je ne conteste pas la parenté du gascon avec l’ensemble d’oc, je dois beaucoup aux occitanistes de l’après-guerre et la lecture de leurs ouvrages m’a durablement influencé (Allières, Bec, Grosclaude, ...), je me place sur le plan politique dans un horizon modéré, assez libéral, sans pulsion étatiste, jacobine ou colbertiste.

      Je pense que vous me lisez très mal et/ou que vous ne savez pas voir au-delà d’une forme un peu piquante. Je suis un robinet d’eau tiède qui fuit quelque peu. Mais on ne va pas s’ébouillanter, je vous rassure ! : )

  • Quelques points à relever :

    1)Tederic a en effet en ce moment quelques problèmes techniques (provisoires évidemment) d’accès à son ordinateur,d’où son silence depuis deux jours.

    2)Personne ne prend ici sa place de webmestre:quelques personnes (dont Vincent et moi )ont comme administrateurs,la capacité de valider ou non les messages postés.Valider n’est pas censurer et seuls les spams ou les propos trop énormes et trop évidemment déplacés sont exclus des validations.

    3) A cet égard,Jan Peir,le fait que Vincent ait validé les messages qui lui étaient hostiles , ainsi qu’il l’ a dit,n’est pas marque d’hypocrisie mais plutôt de fair play (en gascon dans le texte ) ;ne lui enlevez pas le plaisir de se moquer un peu au passage (il a sa personnalité comme nous avons les nôtres).Et revenez quand même sur ce site quan vulhitz ( en évitant quand même les jugements personnels trop rapides si possible ).

    4) Quand au fond de la question depuis hier (la grève de la faim de D.Grosclaude),j’aimerais à la réflexion rectifier mon opinion d’hier:si je maintien que la non -création du "machin" que serait l’OPLO ne me parait pas un motif valable pour cette action spectaculaire,l’impact très vraisemblable de la réforme des collèges sur l’enseignement des langues régionales est un sujet autrement sérieux.De même qu’elle compromet l’enseignement des langues anciennes et des langues étrangères autres que l’anglo-américain au profit d’absurdes constructions interdisciplinaires ,elle est très certainement un danger mortel pour l’enseignement des langues régionales.On connait les critiques qu’à peu près tous ici formulons envers l’enseignement indifférencié d’un "occitan" dont à terme l’élève devrait apprendre les 6 dialectes et surtout sa forme standardisée(je dis bien à terme et n’ignore pas le choix de départ du dialecte"local" au moins en principe).Toutefois il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain et l’enseignement du gascon (et autres langues ou dialectes d’oc) serait certainement définitivement mis à mal voire à terre par cette réforme.Ce n’est bien sûr pas souhaitable.Le réveil dont je parlais cet AM touchera-t-il aussi D.Grosclaude à la faveur de cette cure d’amaigrissement imprévue et peut-être salutaire même si ses préoccupations d’avenir personnel ont sans doute facilité sa prise de conscience ? Qui ac sab ?

  • 1) Les subventions des régions, des départements, etc. sont prises sur l’argent public. Il n’y a donc pas lieu de les refuser. Mais interdire toute subvention redistributrice serait au fond un acte de justice fiscale qui laisserait le citoyen libre de ses engagements et de ses dons.
    Mais l’Etat, c’est-à-dire les élus qui sont censés représenter la population, interdit cette "opération vérité". Les aides et subventions prennent donc en charge toutes sortes de causes : aide aux restaurateurs de patrimoine, aux défenseurs de la musique traditionnelle, aux amicales laïques, aux lobbies en place, etc.
    Cette médiation politico-administrative à tous les niveaux a des effets pervers, dont celui d’activer le clientélisme. Verticalement la redistribution est perçue comme une manne venue d’"en-haut", à l’image des investissements publics des CG, présentés comme une faveur. Horizontalement elle crée des réseaux d’intérêts coupés des administrés. Il n’est pas dans la culture française d’assistance de produire des fondations indépendantes. Je ne sais même pas si le droit le permet.
    Ce risque de perversion par la sollicitation des subventions, à tous les niveaux, les acteurs culturels d’oc n’en sont pas la cause...
    Quant à l’Education Nationale ou contractuelle, tant qu’on n’y fait pas trop de vagues...
    Comment dans ces conditions acquérir un poids représentatif et politique, c’est-à-dire décisionnel et polémique, dans le système français ?

    2) Le jeu politique suppose un minimum d’alliances et de stratégies. On ne saurait reprocher à D. Grosclaude d’en avoir saisi l’opportunité. Dans cette situation il faut éviter les compromissions tout en étant souple, ce qui n’est ni facile ni agréable quand on n’a pas le goût de l’adaptation.
    Le gros problème est de savoir si l’on est considéré par le système comme a) le représentant d’une partie significative de la population, b) le représentant d’un groupe réduit mais influent susceptible de constituer un relais d’influence politique, c) ou seulement comme un faire-valoir.

    3) Il arrivera un moment où l’Etat tiendra le langage comptable, qui renforcera ses tendances lourdes : les mouvements linguistiques territorialisés ne représentent pas suffisamment de monde pour qu’on les entretienne. Aux régions de s’en occuper. Malgré la recentralisation rampante, elles ont encore beaucoup de droits en ce domaine. Mais en France, seule une pression populaire massive pourrait (et encore) équilibrer le rapport de force et inverser le sens symbolique de la représentativité et des subventions. La balance ne penche pas en faveur des défenseurs des langues.

    4) La stratégie d’alliance des mouvements régionalistes ou pro-langues (terme englobant ce qui touche les langues, on me comprendra) avec les pouvoirs en place s’est faite par une apparente connivence d’idées : il était entendu que soutenir l’enseignement bilingue était bien, que c’était une richesse, etc. Bref, la morale remplaçait l’analyse rigoureuse des rapports de force. Ces derniers ne réapparaissant que dans les analyses à froid des cabinets ministériels et dans les évaluations lucides d’une poignée de militants (dernier exemple hors-Gascogne : Yannig Baron, Tan ba’n ti I et II sur la situation réelle du breton, commenté naguère par J. Cavaillé sur son blog occitan limousin).
    Les personnalités ont joué un grand rôle dans cette approche. Mais de telles connivences, qui même au niveau universitaire n’ont pas permis de remplacer les talents disparus (euphémisme), ont leurs limites. Elles ne fonctionnent bien que si les responsables sont en phase, que si un sentiment commun pas trop superficiel les réunit.
    Tout cela est en train de se défaire. Dans le domaine politique les faits sont durs pour les alliés régionalistes des grandes coalitions.

    5) Réduits à eux-mêmes les mouvements pro-langues seraient-ils plus libres ? Faut-il renoncer à la stratégie d’intégration des structures administratives ? C’est poser plusieurs questions :
    - quel usage doit-il être fait de l’argent public ?
    - quel est le rôle d’élus marginaux dans une coalition ?
    - quel contenu doivent-ils promouvoir ?
    - l’élu peut-il être à la fois l’opposant à la politique d’Etat et la courroie intermédiaire ?
    - des élus peuvent-il confisquer pour leur seule conception de la langue une représentativité qui devrait aller au-delà ?

    Une réponse me semble que de tels avantages, acquis, n’ont de chance de durer, d’être efficaces et de susciter des émules que s’il existe à la base des aiguillons. De grandes manifestations sont l’un de ces moyens de pression. Mais les choses sont telles dans l’hyper-Etat français qu’elles n’auront de portée que dans les limites qu’on leur accordera en haut lieu.
    L’indifférence de la base est patente parce qu’il n’appartient pas à l’administration de ressusciter un sentiment de peuple parfaitement contraire aux fondements proclamés de la "nation". Les régions faussées préféreront investir dans leur promotion mondiale, plus rentable et convenable idéologiquement qu’un enracinement désuet.

    La société civile peut-elle prendre le relais d’un Etat ou de régions qui soutiennent les pro-langues (ni passionnément, ni à la folie, un peu seulement et bientôt plus du tout) ? Elle le devra de plus en plus, s’organisant seule, localement, contre le système s’il le faut.

    6) Que faire en dehors d’un site internet, qui est quelque chose de concret et d’utile ? Pour ceux qui sont en Gascogne et ont le goût des rapports humains, il existe des associations de toute tendance. L’un des principaux obstacles est certainement la fracture occitanistes / pas occitanistes. il ne faudrait pas qu’elle serve de prétexte à l’enfermement. Il existe en-dehors des problématiques linguistiques beaucoup de milieux qui ne se sont jamais souciés de ces questions mais qui ne refuseraient pas d’être informés de la Gascogne sur d’autres modes que la revendication hargneuse ou les dogmes qui ont échoué. Par exemple votre maire ou un élu du CM qui ne refuserait pas un plan signalétique bien ficelé et pragatique, un directeur de bibliothèque intéressé par l’achat de livres d’enseignement, des commerçants à contacter hors idéologie. Mais il est parfois plus difficile de discuter avec son voisin ou sa famille que de sortir des sentiers battus (par trente à zéro, me souffle quelqu’un).
    Le post de Vincent n° 31 donne de très valables orientations.
    Le post de Renaud n° 25 nous renvoie à nos responsabilités personnelles. pour un peu il nous suggérerait d’aller voir s’il y a une autre vie gasconne hors des mitans habituels.

    Il est trop tard pour poursuivre.

  • Lire pragmatique dans mon dernier post, que je n’ai pas relu jusqu’au bout, ayant appuyé sur version définitive avant prévisualiser.

    Ne partez pas, Jan Peir, ce n’est pas le moment, bientôt plus personne ne parlera, encore moins n’écrira, un français correct (seules les élites le pourraient mais elles parleront un mauvais anglais). On lira ces fils de discussion comme des pamphlets du XVIIe siècle.

    On aura l’impression de faire de l’archéologie.

    Bona nuèit, o bon matîn.

  • « La France, écrivait Proud’hon, est devenue un pays conquis par son administration. » Imposera ses choix celui qui s’emparera des rouages de l’État et du petit milieu des idéocrates centraux.

    Des réminiscences historiques justifient bien souvent les prises de position dites jacobines ou anti-jacobines (on oublie dans cette dénomination que les buts des Girondins étaient les mêmes que ceux de leurs concurrents). Le jacobinisme de droite permet à ses porte-parole d’honorer Robespierre au même titre que Poincaré ou Clémenceau, au nom des nécessités du salut public. Le jacobinisme de gauche ne repose plus toujours sur une filiation jacobin-bolchevik, mais sur l’exaltation des valeurs dites nationales et sur le rôle unificateur de la République et de son école. Tout cela cimenté par de solides intérêts matériels, une communauté de formation et des connivences discrètes mais efficaces.

    À l’inverse des penseurs du romantisme nationalitaire, qui se sentent membres d’un peuple, la France est une société rêvée sur les ruines de plusieurs peuples, dont le peuple français lui-même, société qui séduit, attire, promeut, des individus déracinés comme l’a si bien décrit la philosophe Simone Weil. Elle maintient ainsi son personnel, ses structures et sa mystique. Folklore aseptisé et méprisé, conformisme, hypersensibilité aux modes, ont tué son âme, en attendant qu’une grande guerre l’achève démographiquement.

    Rousseau, qui a ressenti le conformisme français, note dans Julie, ou la Nouvelle Héloïse : « Ce peuple imitateur serait plein d’originaux, qu’il serait impossible d’en rien savoir, car nul homme n’ose y être lui-même. Il faut faire comme les autres : c’est la première maxime de la sagesse du pays (…). Vous diriez que ce sont autant de marionnettes clouées sur la même planche ou tirées par le même fil »
    Un incident : après avoir lu De l’Allemagne, Napoléon Ier, mécontent de ses idées romantiques, fit écrire à Mme De Staël ces lignes révélatrices : « Il m’a paru que l’air de ce pays-ci ne vous convenait point et nous n’en sommes pas encore réduit à chercher des modèles dans les peuples que vous admirez. Votre dernier ouvrage n’est pas écrit en français ». On quitte la nationalité française lorsqu’on abandonne la conception d’une pseudo-nationalité idéologique. Cette condition implique que le principe fondateur n’est pas le produit d’un peuple mais le mythe choisi par ses dirigeants.

  • Ço que dísetz, PJMo, de la fractura ouccitanistes/noun ouccitanistes que’m sembla justament le causa de despassar. Que hèy 50 ans qu’èm aquí, a tournar préner aqueth esquème, mes adara, jou, qu’at vey plan : oey lou journ, n’es pas mè ua questioûn de’quò, mes ua questioûn de coum véden lou territori, coum vòlen agir sou peís.
    Dou coustat ecounoumic e souciau, que m’aduvi plan dab tout ço d’escriut mè avath. Entau coustat socio-lingüistic, que dirí lou respèct de cap ad ûn parlar loucau que’m sembla aviar sou medish biot (refús dou centralisme, lou loucau de cap a l’universau).

    Quauques que cercan a ralhar quauquarré de "centrau" ou de "pan gascoûn" ou "d’iper-gascoûn", quèn an, a toca-toucar un parlar loucau plan definit, plan doucumentat, de boûn estudiar (se’n hèn l’esfort). Entà jou, qu’es clar, lou parlar loucau, lou patois, qu’es lou parlar nourmat ! E que suy hart dous idealistes, ideologues, e blabla... Que’m pensi que cau estar "froidement" realiste, préner lou noste territori atau coum es.

    Que’m pensi dounc que pòden har l’analougia enter aqueth exemple lingüistic e les pouliticas de miar en Gascounha. Aquiras irèyas d’ostaus de le memori evoucadas en lou Manifèste que’m hèn gay, que s’i puyré ensenhar ua auta vista dou crot d’oun víven.
    Haut ou bash, que carré groups loucaus e un "naciounau" a l’escala de le Gascounha qui haré lou tribalh de publicitat.

    E un darrèr dequò, qu’es lou moùn abís, aqueth site qu’es ua plateforme d’escambi, de doucumentacioûn, mès de tant que damora virtuau, ne cambïerà pas arré a le nosta realitat. Qu’atèni.

    Atau, que m’èy podut esprubar le mia navèra grafia !

  • Vous veillez bien tard cher PJMo ! Au petit matin, vous devez avoir une bouille incroyable.

  • Merci, M. Tagnan de votre imaginante sollicitude. Veiller tard, c’est comme se lever tôt. Mais il faut que le sujet s’y prête, ce qui est rare. Cela dit, je me suis levé suffisamment tôt ce matin pour constater qu’on ne m’a pas encore volé ma tête et voir s’il n’y aurait pas sur le site quelque nouvelle provocation en duel.

    Il m’est même venu une idée toute pratique :

    Plutôt qu’une éprouvante grève de la faim, pourquoi D. Grosclaude ne menacerait-il pas les instances régionales et nationales de démissionner de son poste en entraînant avec lui tous ses collaborateurs ?

    Bonjour de ma part à Médard Amitz, une fine lame à ce qu’on dit.

  • Renaud,

    Si j’étais sur place, je crois que j’essaierais, sans prévention, de réunir quelques personnes et que nous trouverions de quoi faire pour la Gascogne, bien concrètement, hors des sentiers battus, avec les moyens du bord. Le plus difficile est d’amorcer la pompe.

    Pour la langue, le patois est un bout de la chaîne, un gascon normé (gascon moyen ou commun, un standard comme celui qu’ont promu P. Bec, Michel Grosclaude ou Jean Lafitte) en est un autre. Ce n’est pas exclusif. C’est le rapport entre le parler et la haute langue administrative, complémentarité et équilibre courants naguère dans les pays de langue allemande (Dialekt, Basel-ditsch) et en Italie (napolitain). Il y a des cercles de l’appartenance, et le cercle patoisant est au coeur de l’identité intime. Si le parler est mort, l’apprentissage ne peut se faire in situ.
    Pour la graphie, il y a des obstacles mineurs à une notation commune, tels que le refus de la tradition du x gascon pour sh encore vivant dans maints noms de lieux, et la non écriture de dz, per edzemple, ou la non distinction du β initial, qui est toujours b, et du b interne variable /b/, /w/). Il y a un gros problème, c’est la notation de /o/ et de /u/.

    Je ne peux que transcrire ici une partie de ce que j’ai écrit dans l’essai Un aperçu de la langue gasconne :
    http://www.gasconha.com/spip.php?article194

    (mais je ne souhaite pas relancer un débat lancinant qui prendrait des airs de guerre de religions.)

    Je n’ai pas changé d’avis : "
    ● La question du o et du ou divise les écrivains. L’usage du digraphe ou en oc est ancien. Il répondait à la nécessité de distinguer /o/ de /u/ quand cela fut devenu indispensable. (L’évolution vers [u] n’est pas partout achevée, ce qui pratiquement établit des doublets).
    Les deux systèmes EGF et NCL proposent des solutions différentes : ó et o (ò dans certains cas) / o et ou. Ces choix ont des répercussions sur la notation de la finale atone issue de a (//-aǝ//) écrite selon les systèmes o (voire e) ou a, et indirectement sur l’écriture du -r caduc final : petito / petita ; que digou / que digó ; canta / cantar. Un choix en entraîne un autre et les solutions pratiques ne sont pas nombreuses.
    En NCL la distinction //o// //u//, soit /o/ /u/ est réglée par le couple o et ò / ó. Le principal inconvénient de cette notation est la lecture spontanée de tout o, accentué ou pas, comme le /o/ du français. Ce qui est en cause ici n’est ni la pertinence ni l’élégance de la solution proposée mais l’environnement culturel.

    ● Quant à la finale -on, surtout quand elle côtoie le -ou en signalisation toponymique renouvelée, elle surprend le non-initié (comparer Barétous officiel et Varetons (qui sont à vrai dire des digraphes comme les Baretoos et Varatoos du XIVe s., le -oo étant alors sans ambiguïté).
    [« En raison de ses occurrences toponymiques ne pourrait-on pas rechercher en NCL et en EGF un traitement graphique commun de cette finale -on du latin -onem, dont l’évolution fut spécifique, en la considérant comme un groupe morphologique (suffixe) et non une simple suite u+ŋ ? » (B. Lavie). Mais on se heurte ici à la notation générale de /u/ et /o/.]

    ♦ Les graphies concurrentes qui tournent autour des deux pôles ne sont pas exagérément compliquées ni trop imparfaites. Comme nous l’avons vu, leurs divergences n’ont pas toutes la même ampleur ni la même portée quant au respect du système de la langue. Elles supposent un apprentissage. Cela dit, le désaccord graphique ne favorise pas la langue.

    ♦ Dans la situation (terminale) actuelle les étudiants devraient pouvoir soit débuter par un gascon standard puis passer à leur parler de dilection ; soit partir d’un parler encore vivant et découvrir l’écrit et une langue moyenne, plus ou moins unitaire.

    ♦ Les choses étant ce qu’elle sont, plutôt que d’entretenir les querelles stériles entre deux camps supposés, il faudrait rechercher au moins la coexistence organique des systèmes usuels par des correspondances rigoureuses et réfléchies en gardant cependant à l’esprit qu’une langue ne peut avoir deux graphies (la digraphie éventuelle langue / dialecte est un autre rapport).
    Cela suppose de penser la complémentarité des systèmes concurrents en améliorant la pertinence de chacun. Mais vouloir l’élimination d’un des deux n’est ni réaliste ni utile puisque aucun n’est sans faille, ce que l’appel à la science ne saurait cacher. Pointer les insuffisances et les avantages de chaque système, en prendre conscience, voilà qui est utile et rentable pour la langue.
    [Dans la pratique, tout dictionnaire ou méthode de langue devrait honnêtement signaler par un tableau les équivalences entre systèmes.
    J’en suis maintenant à la notion de graphie unitaire pratique, qui aurait assez l’allure de la vôtre, Renaud, une graphie d’attente pour certains peut-être mais gage d’efficacité.]

    Une bonne solution serait de penser la complémentarité de tous les milieux renaissantistes fondée sur un maillage le plus serré possible d’associations centrées sur la langue pratiquée (parlée, chantée...), quitte à distinguer deux codes écrits suivant la situation (comme cela se fait dans la pratique). Ce serait sûrement de resserrer les liens ou d’en créer entre tous ceux qui se veulent un rôle linguistique désintéressé et les autres acteurs de la vie locale (des hestes, courses, danses, artisanat, architecture, etc.). La question centrale est bien celle de la Gascogne dans toutes ses dimensions."

    Pourquoi ce débat est-il sans fin ? Parce que l’évolution de la société gasconne s’est faite sans Etat national et que la question n’a pas été réglée à temps. Elle l’aurait été comme pour toutes les langues minorisées du XIX et du début du XXe siècle, par des sacrifices et l’émergence d’une koinè (bordelaise grâce au commerce, pyrénéenne par tradition et prestige, gersoise par poids démographique ? On ne sait pas, cela n’a pas eu lieu).

    Mais enfin, qu’est-ce qu’on peut dire d’autre quand on n’est pas un dogmaticien obtus ?

    Vous avez donc bien le droit, Renaud, et la raison, de réformer votre graphie dans le sens de l’efficacité si la communication y trouve son compte.

    Un réseau de petits groupes locaux plus ou moins coordonnés, c’était l’idéal du Félibrige, ce fut sans doute celui des promoteurs de l’IEO qui a des antennes locales comme le Félibrige avait des maintenances. C’est aussi ce qu’implique l’intitulé Institut Béarnais et Gascon. Et pourquoi pas alors un Institut Gascon, branche de Béarn, de Chalosse, d’Armagnac... Idée trop simple ou qui heurte trop de préjugés ?

    Une coordination des activités gasconnes, c’est la seule solution.

    C’est l’heure du repas, je vais essayer de ne pas la laisser passer.

    Amistats.

  • E òc, tè ! Après, ço que disi sou parlar loucau, ne parli pas dou parlar d’ûn viladge pr’edzemple (!!), mès mèlèu, d’ua aira coum le, entà jou, de le Lana Grana e dou Born. Dab le doucumentacioûn qu’am, qu’es poussible, oey lou journ de mestrejar un parlar coum cau. E après, belèu, ua nourmalisacioûn ; mès parlars estructurats, n’am pas sounque aquò !

    Qu’aví pensat, un tèms a, de partir de l’ALG e d’ensajar de har espelir lous parçâns dialectaus sus ua carta, e de’qui enlà, de poder destermiar quau es lou centre de cada dialècte gascoûn. Et atau, belèu, de perpausar aqueth centre coum referéncia. Qu’es un tribalh dount va a l’arreboush de ço que hèn adara, mes que’m pensi que puyré estar coum un miejoûn de les irèjas pouliticas e souciaus que tròban sus aqueth site.

    Après, le mia intencioûn n’es pas d’aviar ua pleytejada lingüistica mes que’m pensi tout que va amassa. Coum ic èy dit, que’m pensi que cau gènts dount volen har quauquarré prou peís, ouccitanistes, gascounistes, e tout lous "istes", que damòrin oun soun...

  • Que soi content de véser que Gasconha.com e demora hèra vivent quan n’i soi pas !-)
    Qu’arremercii aus administrators (Vincent e Gerard - e Gaby s’a validat quaucomet).
    Que soi enqüera en pana d’Internet, dinca ne sabi pas quan, mès profieiti de la conexion d’un amic.
    N’èi pas enqüera podut legir tot aqueste hiu de discussion. Qu’esperi balhar dàuit lo men punt de vista.

    Totun que’vs balhi un escop (scoop) :
    Qu’ei trobat lo mot "caminada" (que pensavi aver inventat) dens un diccionari gascon, lo deu noste amic Pèir Morà :
    « caminada : accion de har camin ; tragècte ; passejada, itinerari »

    Prumèr diccionari tot en gascon : lo de Pèir Morà !

    PS : Bravo à ceux qui prennent soin de modifier l’objet de leurs grans de sau pour qu’il reflète le contenu du message !
    Il n’est pas ici approprié de garder "Détail du Château de Tardes"...

  • A Joan-Pèir, si tu reviens (j’espère !) :
    Tu as écrit "J’ai eu l’occasion de rencontrer tederic à 2 ou 3 reprises, aux fêtes de Dax et à Hestiv’oc à Pau, et, lui, semble une personne courtoise et respectueuse".
    Cortés e respectuós, qu’ac soi, pensi.
    Eh bien je te dis ceci, et je le jure sur la tête de la Daune :
    J’ai eu l’occasion de rencontrer Vincent à 2 ou 3 reprises, pas aux fêtes de Dax ni à Hestiv’oc à Pau, et il me semble une personne courtoise et respectueuse.
    Le diagnostic de Vincent sur la mort du gascon est douloureux.
    Mais, comme il le dit plus haut, il n’est pas pessimiste sur la Gascogne.
    Et si ça peut nous consoler : les autres langues régionales de France ne sont pas en bien meilleure posture que le gascon ou l’occitan.
    Quelle est celle qui est notablement transmise dans les familles, à part le basque ?

    Les langues vivent si elles ont un écosystème qui le permet.
    La faute de l’occitanisme (dont je suis issu, si je n’y suis plus), c’est peut-être d’avoir voulu sauver la langue sans avoir observé l’écosystème, ni pensé l’interaction avec lui.
    Bon, l’écosystème, c’est les gens ! Je reprends le titre de mon gran de sau en début de discussion : Emission réception.
    Emettre sans faire attention à la qualité de la réception, ça ne marche pas !
    "Comuna de Gasconha" est mal reçu.
    "Aci qu’èm en Gascougne", ça marcherait encore dans pas mal d’endroits.
    "Aci que soum en Gascougno", ça pourrait marcher dans le village que je connais en Albret.
    Et "Aqui sèm en Gascougne" en Bordelais...
    Une pancarte sur ce modèle aurait été largement comprise. La Gascogne serait apparue dans son unité et sa diversité. Et dans sa proximité/différence avec Guyenne et Languedoc, si ces régions avaient fait pareil...

  • Content de te relire Tederic,
    je ne doute pas un instant que Vincent soit en société une personne courtoise et respectueuse, mais il serait agréable qu’il le démontre un peu dans ses correspondances. J’ai certainement exagéré sur certains termes employés mais Vincent a quand même le don d’exaspérer par les critiques négatives à l’égard d’une grande majorité de personnalités œuvrant pour la cause gasconne et occitane.
    On ne peut pas lui laisser dire que "les conteurs content en français",que les chanteurs "chantent sur le thème de la polyphonie savante de Sardou" que les "acteurs jouent dans plus belle la vie".
    De plus il peut penser ce qu’il veut de Grosclaude il n’a pas le droit de le descendre de cette manière avant, (je le pense), d’avoir pris connaissance de la totalité de la revendication.
    D’ailleurs il est remarquable de voir que des élus comme Léna Louarn (vice présidente de la Région Bretagne) et Paul Molac (député du Morbihan) le soutiennent dans son action (Paul Molac a même écrit une lettre Manuel Vals).
    Des élus de Midi-Pyrénées, Auvergne, PACA le rejoignent pour mener une action de jeûne dans leurs Hôtels des Régions respectifs et ils entameront ce mouvement de mardi 20h à mercredi 8h.
    Et Mr Vincent Poudampa(c’est son nom je crois) signera t-il la pétition, lui qui a critiqué si méchamment David Grosclaude et sa grève ?
    C’est dans des moments comme celui là que le monde gascon et occitan doit s’unir pour prouver son existance...
    J’ai regardé dimanche matin l’émission "viure au país" et j’ai été heureux et ému par cette jeunesse (musiciens et chanteuses et chanteurs, danseurs) qui se produisait au "printemps de l’arribèra" et dont on pouvait ressentir dans leur regard et leur visage la joie qui les habitait de vivre et de partager cette culture Gascone.
    Alors non ,Tederic, il n’a pas le droit de critiquer de cette manière méprisante et quelque peu suffisante des gens qui sont sur le terrain avec une passion et une foi débordante ; C’est grâce à eux que notre culture survivra autant que par de beaux discours.Les bals gascons bien animés, les manifestations comme hestiv’òc, les amassadas du café gascon de Dax, et tant d’autres manifestations populaires peuvent lier un peuple et sauver une culture (tels les fest-noz bretons par exemple).
    Et c’est aussi parce que l’on " s’adosse aux collectivités territoriales" que les associations peuvent obtenir des aides financières pour l’organisation de stages linguistiques et d’événements festifs qui participent pour beaucoup à la "résistance" de la culture Gasconne ...
    Dinc, bona serada,bona nueit,
    et au còp qui vien...

  • Sans revendication nationale claire et précise. Sans un peuple qui assume pleinement son identité face à la nation adversaire/ennemie, la France en l’occurrence, vous ne sortirez jamais des gentilles réjouissances pseudo-folkloriques et gnangnan dont vous parlez. Il faut s’affirmer violemment face à un Etat qui veut votre peau. Le banquet occitan, les échassiers landais, les événements festifs comme vous dites, s’ils restent au simple niveau des gentilles manifestations un peu cul-cul-la-praline qu’ils sont, vous font passer pour ce que vous êtes, un gentil régionaliste. Il faut être méchant quand on revendique son identité. Sinon, on est un gentil couillon digne de mépris.
    Je suppose que c’est ce que veut dire M. Poudampa et il a raison.
    La grève de la faim de M. Grosclaude est une vaste fumisterie qui achève de ridiculiser ces pauvres occitanistes. Où est le "peuple occitan" qui est censé se dresser derrière lui ?
    Il se prend pour Bobby Sands ? RIDICULE ! Et nuisible. Les occitanistes sont des nuisibles.

  • Vous êtes dur Denis. Mais juste.
    Comparer M. Grosclaude à Bobby Sands est insultant pour Bobby Sands, qui est mort je vous rappelle.
    Vous pensez que les occitanistes sont ridicules ? Un peu tout de même, j’acquiesce. Ils sont surtout complètement déconnectés des réalités et vivent dans un monde fantasmagorique, même si M. Grosclaude a peut-être des préoccupations beaucoup plus triviales que ce qu’il veut nous faire croire.
    Fort heureusement, il ne connaîtra pas le triste destin de Bobby Sands car, comme chacun sait, le ridicule ne tue pas.

  • Denis, dans votre précédent message, vous aviez annoncé que vous alliez "troller" ailleurs.Amusante expression mais qui signifiait que le "troll"(animal malfaisant des mythologies boréales) prenait congé de nous après nous avoir indiqué qu’il se fichait éperduement de la Gascogne et des Gascons(comme de toute autre cause régionale d’ailleurs).Ce qui eut été préférable à ce genre de provocation ( quelles en sont les motivations ? on peut tout imaginer à cet égard !).Nous n’avons que faire de vos conseils de boute-feu.Adieu et merci (façon de parler ,bien sûr).

  • art.51 : triste et lamentable, et « le gentil couillon digne de mépris » vous laisse à vos jugements de bas étage.

    art.52 : Anonyme, je ne suis pas surpris, c’est tellement plus facile d’avancer masqué.

    J’avoue être complétement dépassé par un tel acharnement et je me demande qui est vraiment déconnecté des réalités ?

    Praube mounde .....

  • C’est vrai, j’avais promis. Cochon qui s’en dédit. Mais je suis faible et aussi un jeune retraité parfois désoeuvré. Et puis c’est tellement tentant de se moquer. Je sais, ce n’est pas charitable ni chrétien.
    Rassurez vous Monsieur Saint-Gaudens, je me moque aussi des Bretons, des Basques, des Alsaciens, des Picards (de loin les plus marrants) et des Corses. Vos voisins Basques sont d’ailleurs assez gratinés dans le genre méchants et limite racistes. Mais chez eux c’est moins pathétique et puis il y a vraiment du sport quand on les chatouille, même gentiment. On se rend compte, dans ces graves moments de combat virtuel et de gentil foutage de gueule, des vertus de l’anonymat et de la lâcheté. Certains sont prêts à vous faire la peau, les Corses surtout qui sont de loin les plus congénitalement crétins.
    Quant à ce Monsieur Grosclaude dont je suis un peu le valeureux combat sur internet, je vous assure que, d’un point de vue extérieur de Français colonialiste, il vous ridiculise. Si si, je vous jure !

  • Ce n’est pas ici le lieu d’évoquer la situation d’Ofis ar Brezhoneg dans le paysage plat du militantisme breton subventionné, et ça vaut mieux.
    La stratégie d’adossement aux institutions régionales mène toujours, malgré quelques succès de surface, à un affaiblissement du contenu réel des actions engagées.
    On peut évidement "faire comme si". Le Ministère de l’Intérieur s’en fiche. On attend toujours le département basque promis par saint François Mitterrand et E. Valls n’a pas dit autre chose que "le peuple alsacien, cela n’existe pas". Que sont au fond les régionistes qui comptent sur l’Etat à tous ses niveaux ? des barjots ? des idiots utiles ? des carriéristes ?
    Tout ça est tellement anecdotique !

  • Pour revenir à des choses plus sérieuses, je viens de lire un ouvrage d’Amadèu Baris « Capvath las lanas de Gasconha » et édité par per noste.
    Ce livre contient une nouvelle appelée « Baiona la Gasconne » dans laquelle on trouve ce passage :« Mes que i a tanben los entorns, com lo casau public, arron la plaça De Gaulle, o las aleas Paulmy, on hè bon passej’as. »

    Le terme aléas est employé pour allées.

  • Les premiers "occitanistes" ont eu le mérite de secouer un milieu régional qui s’endormait. Nous leur devons des travaux de grande valeur, des outils pédagogiques, et même l’ouverture d’écoles, impensable du temps où la langue était pleinement vivante. Mais ils n’ont pas considéré la réalité des appartenances vécues, imposant comme un dogme une "nation occitane" qui démolit le recours possible aux nationalités réelles, y compris dans leur dimension ethnographique. Maintenant des vices de construction se révèlent, c’est comme pour une maison. Mais assez d’invectives, ne relançons pas ce débat, on retrouve toutes les polémiques sur ce site, et toutes les convictions. Il n’est plus temps, discutons constructivement, pour promouvoir d’abord la Gascogne, sinon c’est l’ensemble des identités d’Oc qui sombrera (c’est en train).
    Mais il n’y a pas que la langue, et c’est là qu’il y a tout à faire : territoire, architecture, urbanisation, oecologie, économie, transports, rapports avec le sud des Pyrénées, Europe par-delà le carcan administratif...

    Le folk-lore est le legs de l’identité vivante et symbolique. Seul l’esprit français le dénigre et le ravale. La classe paysanne en a fait les frais. La haine du peuple, elle est là.


Un gran de sau ?

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