Latresne
Saubiolle
(la) Sauviòla
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L’on retrouve pareil toponyme, relativement bien loin de la banlieue bordelaise, à Angresse (40), en Maremne.
Ce toponyme n’est pas sans poser problème, là encore. La première intuition est de vouloir faire dériver le lieu-dit de sèuva "forêt", sur le modèle du village béarnais de Saubole, avec le suffixe diminutif féminin -òla. Seulement, l’on comprend mal alors l’existence d’un -i- intervocalique.
L’on songe alors au prénom médiéval Sauvin, du latin Salvinus, équivalent de Salvy en pays languedocien. Mais il faut alors imaginer une dérivation étrange avec le suffixe mentionné ci-dessus, qui plus est au féminin. Il est vrai cependant que l’on trouve en Comminges un lieu-dit Arnautole, sur le prénom Arnaut, avec un suffixe diminutif féminin.
Surtout, il faut admettre la chute du -n- intervocalique dans ce qui était *Sauvinòla, or ce phénomène n’était plus attesté en gascon local (mais l’on sait qu’il l’était dans la vieille langue bordelaise).
Dans tous les cas, Sauviolle est aussi un nom de famille attesté autour de Sainte-Croix-du-Mont depuis au moins le XVIIème siècle. Le passage de -v- à -b- doit s’expliquer par un trait de prononciation bordelaise, qui avait généralisé -w- > -b-, lors de la migration d’un dénommé Sauviolle vers Latresne.
A noter que l’on trouve un lieu-dit Sauvioles à Labarthe-sur-Lèze (31), dans la vallée de la Lèze, gasconne de langue, en Toulousain, qui est étrangement Fauviole sur la carte d’État-Major.
NB : L’on peut même s’interroger sur le fait de savoir si Sauviolle ne serait pas un gentilé, au sens d’originaire de Sauviac, au féminin : on sait par exemple qu’en languedocien, -òl, -a a servi à former des gentilés (le plus connu étant cévenol). Le Sauviac en question serait celui du Bazadais.