Graves & Cernès

Portets / Portèth

- Tederic Merger


 

Lavoir-source de Daubaillan / Lavaduir-hont / Lawaduÿ-houn


L’étude sur les lavoirs déplorait l’abandon où il se trouvait ; ça va mieux.

Les lavoirs d'autrefois dans les Graves
Les lavoirs d’autrefois dans les Graves
Association Portensis
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Gaby a émis un doute sur l’explication "dau vaillant". Les versions "Doaillan, ou Dauaillant" ne vont guère non plus dans le sens de "dau vaillant". Serait-ce une étymologie populaire fausse ?

Sur la photo, on voit aussi les palus de Garonne et au fond les collines de la rive droite : Lestiac ?


 

Grans de sau

  • Adixat Munde,

    Remarque sur la terminaison "-èir".
    Je tique sur le "è". Dans mon dialecte, certes loin des Graves, si je prononce owlyè et prüè, je dis cagadé et labadé.
    Bon c’est assez secondaire j’en conviens, mais par curiosité...
    Ne faut-il donc pas enlever cet accent grave dans "lavadèir" ?
    Quelle est la prononciation que cela indique : lawadéy, lawadeuy, lawadèy, lawadoeuy ?

    Et du coup, dans mon dialecte il faudrait écrire "lavader" et pas "lavadèr" non ?

    (Je précise que je suis quasi-illettré en graphie moderne donc ma remarque tombe peut-être à plat).

  • Artiaque : très bonne remarque.

    En Bazadais, les deux séries de mots se prononcent pareil : pruwèy, lawadèy (ou lawœdèy, ça doit dépendre des lieux). Donc pour l’orthographe, je suppose qu’on peut choisir entre -èir si l’on veut coller à la prononciation (c’est mon cas) et -eir qui est peut-être assez englobant (voire -ueir comme font certains occitanistes).

    À Portets, par contre, on dit certainement lavaduir (lawaduy ou lawœduy, je n’arrive pas à cerner la répartition -ad-/-œd-). La terminaison -aduir (et même -uir < -orium) est celle de l’Entre-deux-Mers bordelais, des Graves, du Médoc méridional, et je crois aussi du Pays de Buch et d’une partie de la Haute Lande. Bref, une terminaison typiquement bordelaise. D’ailleurs, ça se remarque dans le toponyme Parempuyre.

  • Pour les dialectes les plus gascons, c’est "lavader", pas "lavadèr", la prononciation est assez parlante souvent.

    Si c’est en Gironde, si, c’est "lavadèir" (lauédèy), qui va devenir "lavadeir" (lauedoey) dans le nord des Landes, puis "lavader" (lauédé puis lauadé) plus au sud. Le continuum !

  • Lawœdèy en ’’sud Gironde’’, puis lawaduy* en allant dans le Bordelais. J’y tiens, à cette terminaison -uy, car elle couvre quand même un vaste domaine avec Bordeaux pour centre !! (bien que mon parler soit en -adèir)

    Il y a aussi -adœy vers Pauillac et en Libournais.

    *comme on dit engestaduyre en Benauge, je reste sur -ad-.

  • Je viens de lire avec intérêt cette discussion sur l’ouverture ou le fermeture du e issu de deux suffixes latins différents, respectivement -ariu(m) -> -èr / -èir et -atoriu(m) -> -ater / -ader / -adeir / -aduir. En ce qui concerne les avatars gascons de -ariu , l’ouverture du e est réalisée dans tous les dialectes et sous-dialectes, du nord au sud. Il n’en va pas de même en ce qui concerne les avatars de -atoriu où la fermeture du e a disparu des parlers septentrionaux. Autrement dit, en nord-gascon, il n’y a pas de différence entre la prononciation du e issu de l’un ou de l’autre suffixe latin : les deux sont prononcés ouverts. Je pense que dans une optique d’une standardisation raisonnable des parlers nord-gascons la restitution de l’ouverture du e dans les avatars de -atoriu serait une excellente chose, du moins dans le souci d’une langue soutenue.
    Je ne dirais pas que l’ouverture du e en nord-gascon serait "fautive" dans ce cas, mais je ne crois pas non plus qu’un petit alignement sur les parlers les plus conservateurs serait préjudiciable. Au contraire. Donc, je préconiserais qu’en nord-gascon on prononce et on écrive pomèir et lavadeir, et dans la foulée, que soit également restituée la différence entre -act -> -èit dans le mot lèit (lait) et -ict -> -eit dans le mot leit (lit).

  • ’’Je pense que dans une optique d’une standardisation raisonnable des parlers nord-gascons la restitution de l’ouverture du e ’’ : tu veux dire la fermeture ?

  • Oui Danièl.

    ARIUM = -è(i)r
    ORIUM = -e(i)r, -uir

  • "Je pense que dans une optique d’une standardisation raisonnable des parlers nord-gascons la restitution de l’ouverture du e dans les avatars de -atoriu serait une excellente chose, du moins dans le souci d’une langue soutenue."

    Gaby, merci pour cette remarque tout à fait justifiée. Bien évidemment cette phrase est confuse à souhait, preuve, une fois de plus, que j’ai le tort de ne pas me relire deux fois plutôt qu’une. Je vais donc essayer d’être plus clair en rédigeant à nouveau cette phrase telle que j’aurais dû le faire la première fois.

    Je pense que dans l’optique d’une standardisation raisonnable des parlers nord-gascons la restitution de la fermeture du e dans les avatars de -atorium serait une excellente chose, du moins dans le souci d’une langue soutenue.

    Je profite de l’occasion pour préciser que, toujours dans l’optique d’une standardisation "raisonnable" et raisonnée, la restitution à l’oral du h, et celle du -m de la 1ère personne du pluriel ainsi que celle du n vélaire à la 3ème personne du pluriel, au lieu du n nasalisé dans les deux cas , ne seraient pas non plus inutiles ni incongrues.

  • Voici les formes gasconnes issues de -atorium.

  • J’ai oublié de légender la petite zone vers Orthez : c’est -édé.


Un gran de sau ?

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