Brulhois / Brulhés Gascogne médiane

Le Passage


 

Vent Vert / Vent Verd / Ben Bert

en graphie alibertine :

Vent Verd
Prononcer "Ben Bert"


Le style basco-landais, dans toutes ses variantes, sans être forcément un signe ostentatoire de fierté régionale, n’en est pas moins un marqueur moderne de la g(v)asconnité, et si on peut lui opposer des arguments de banalité, il est seul à rendre élégants des lotissements par trop bigarrés et hétérogènes, quand ils ne sont tout simplement pas hors-contexte.
Le Passage, désormais banlieue d’Agen, s’inscrit dans ce mouvement, qui était celui des fils de paysans qui avaient trouvé un emploi à la ville, donc pas tout à fait encore déracinés, épaulés en cela par des architectes dont l’obsession n’était pas de laisser une trace dans le paysage, si possible indélébile.
[Vincent.P]

Tout-à-fait d’accord, Vincent, et je retrouve ici un écho de ce qu’écrivait mon architecte basco-landais de prédilection, Henri Godbarge.
[Tederic]


 

Grans de sau

  • Quel est le texte exact de l’inscription ?

    "Vent vert" est bizarre. N’y a-t-il pas un jeu de mot avec le castillan "ven (a) ver" (viens voir) ?

  • Possible, mais c’est bien "Vent Vert" : imageshack.us

  • Les seuls éléments basques sont le mur blanchis et le toit à deux eaux. Ce qui fait très peu pour la qualifier de basco-landaise !

  • La façade sous pignon, si caractéristique de l’architecture vernaculaire de l’ensemble vascon, Pyrénées exceptées, suffit à la classer dans le mouvement basco-landais dont il est évident qu’il fut l’inspirateur de cette maison au style plus épuré et moins ethnique.

  • "Déjà, en 1944, Pierre Toulgouat, chargé dans le cadre de l’Enquête d’Architecture Rurale, de faire des relevés dans les Landes, esquissait l’extension géographique de ce type de maison que, dans une perspective localiste, il désignait sous l’appellation de « maison à façade sous pignon type basque » :
    « Du pays basque où il semble avoir pris naissance, ce bâtiment se disperse d’Est en Nord-Est à travers le Département des Landes, atteint l’Armagnac où il devient la maison du vigneron.
    On le retrouve au sud de Marmande où sous l’auvent sèche le tabac, atteint l’Agenais mollassique, le bas Quercy, se dissémine en Dordogne vers Sainte Foy pour disparaître vers Angoulème et la Saintonge » (La maison de l’ancienne Lande, Marrimpouey Jeune, Pau, 1977, en part. p.17)."

    A l’imprécision près de ce qu’est le Bas-Quercy (n’y a t-il pas confusion avec la Lomagne ou la vallée de la Garonne qui n’est quercynoise qu’en un point, à Moissac ?), c’est une définition de la Gascogne.
    Et quand on remarque que les très vieilles maisons du Béarn ou du Bordelais-Bazadais sont aussi de ce style, on est convaincu de l’existence d’un style architectural vascon dont la question est de savoir s’il s’agit d’un archaïsme ou bien d’un trait ethnique.

    Réponse de Gasconha.com :
    "archaïsme ou trait ethnique" ?
    Qu’entends-tu par cette alternative ?
    Ça peut être les deux à la fois, non ?
    [Tederic]

  • Soit il s’agit de vieilles méthodes de construction européenne que l’on trouve encore dans les Alpes avec les chalets (quelle est l’extension de la maison basque en Espagne ?), soit il s’agit, comme le suppose l’auteur, d’un trait basque qui s’est étendu.
    Les deux théories peuvent cohabiter et sont même plutôt complémentaires, le style basque étant alors resté insensible aux évolutions ultérieures (romaines ?).
    En tout cas, l’architecture vasconne renvoie à un passé commun mais lequel ? La toute haute antiquité aquitaine ? Les reconquêtes vasconnes médiévales ?

    Réponse de Gasconha.com :
    Ou peut-être même beaucoup plus tard, en relation avec la transhumance ?

  • En cherchant un peu, je vois en "Ben bert" d’autres traits du néo-basque (qui est lui-même une mise en scène de certains traits de la maison traditionnelle labourdine, ou, ici, plutôt navarraise).

    Au final, on est bien sûr très loin de notre cher etxe !

    Je vois un soubassement en pierre (c’est peut-être un placage, je ne sais pas, et aussi le faux étai en pierre (placage aussi, peut-être bien).

    Ça fait un peu "toc", mais ce sont bien des citations de l’architecture vernaculaire, complètement hors contexte.

    La pergola est aussi un élément courant du néo-basque balnéaire, mais là, je pense qu’il n’y a plus aucun lien avec l’etxe, et que le néo-basque a emprunté ça ailleurs (citation romaine ?).

    Et les voûtes surmontées de sourcis de gênoise...

    Au total, c’est une accumulation de signes un peu naïve, un rêve vasco-méditerranéen (il manque le rouge basque, mais peut-être y a-t-il été à l’origine ?), qui m’est sympathique, et finalement pas si déplacé que çà dans une banlieue agenaise, entre Gascogne et Languedoc.

    Il faudrait sonner à la porte pour demander l’explication de "Ben bert", en espérant que y habitent encore ceux qui l’ont nommée ainsi, et même ceux qui l’ont construite.


Un gran de sau ?

(identification facultative)

  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Ajouter un document