Ygos-Saint-Saturnin / Igòs e Sent Saturnin
Arosse
Le quartier n’est plus connu, à tout le moins sur les cartes, que sous le nom de "La Chapelle", mais un panneau sur place indique le véritable nom : "Notre-Dame d’Arosse".
C’est très net, le véritable nom du lieu, c’est Arosse, et on ne saurait se tromper : c’est un toponyme basco-aquitain en -osse assez net. Faute d’attestation ancienne à ma disposition, il m’est impossible de dire si le toponyme est parent des toponymes béarnais Arros, avec -rr-.
En prenant un peu de hauteur géographique, on voit qu’autour d’Ygos, lui-même un toponyme basco-aquitain en -os, il y a toute une série de micro-toponymes d’allure bascoïde : "Le Tuc d’Auros", "La Lande de Manos", "Arriet", "Carritz", "Larriaque", ... Sans compter ceux qui ont probablement disparu.
Que dire de plus en l’état ?
– Il y a tout un débat, que nous menons avec Philippe Lartigue, sur la manière de graphier le suffixe -osse en alibertin. Je suis pour ma part partisan de -òssa, Philippe lui entend restituer une forme -òce, qui me semble un peu bizarre.
En effet, je crois que la restitution des étymons, en soi une obsession un peu pénible de la graphie alibertine, ne doit pas aller jusqu’à coller aux étymons basques, étant établi que notre suffixe basco-aquitain est parent de la suffixation basque -o(t)z : ç est alors là pour le rappeler.
Quant à la finale, nous ne saurons jamais vraiment si la forme -osse est une forme féminisée passée dans un moule latin ou pas : l’existence de Burosse en Béarn, doublet de Buros (vraisemblablement sur le basque buru "sommet"), tend à me faire préférer -òssa, dans la mesure où la finale est prononcée comme une féminine (l’on sait que le gascon de l’ouest ne différencie pas -e de -a final).
C’est un débat que nous pourrons avoir plus amplement par la suite. Je reste partisan de la simplicité.
– La chapelle en soi est émouvante, très landaise dans sa simplicité et son utilisation du bois, le tout dans un environnement aux belles maisons landaises isolées. Et puis, bam, juste en face, voici ce que l’on trouve : pauvre Gascogne !