- Tederic Merger

arròs

français : alios

Un mot gascon* passé au français.
"Grès imperméable, qu’on trouve souvent dans le sous-sol landais, résultat d’une solidification des sables en présence de colloïdes et d’oxyde de fer, de teinte rouge brun foncé."

Après avoir comporté "aliòs", et vu les discussions ci-dessous, c’est "arròs" qui l’emporte comme version gasconne. Mais le débat doit continuer, sur ce mot très intéressant : origine aquitano-vasconne, modalité du passage au mot "alios" retenu en français...

*Mais avant d’être gascon, d’où venait-il ?


 

Grans de sau

  • L’alios est un agglomérat de sable et de matières organiques fournies essentiellement par les bruyères.
    La lande autrefois était couverte d’eau en hiver. Les bruyères mortes se décomposaient dans cette eau qui s’infiltrait dans le sable sous-jacent, entraînant la matière organique en dissolution ou suspension.
    En période d’été, la lande était brûlée par le soleil et dans le sol surchauffé, l’eau s’évaporait ou s’écoulait vers les nappes phréatiques.
    La matière organique, en se désséchant, cimentait les grains de sable. L’alios est relativement friable dans les couches supérieures, beaucoup plus dense et dur dans les couches inférieures, constituant un sous-sol imperméable.
    La couleur de l’alios est brune, qui est due principalement aux matières organiques, mais aussi aux oxydes de fer s’il s’est formé à partir de sable ferrugineux.
    Votre avis SVP.

  • On dit aussi LO LAPAR (lapà) je ne suis pas sûr de l’orthographe.

  • L’alios es un conglomerat de silici e d’oxide de hèr (l’extraccion n’a provocat l’installacion de las hargas :
    Pontens, Uzà, Brocàs....
    Per çò qu’es de la silici pas de problèma, qu’es en abonde sus plaça.
    Per çò qu’es de l’oxide, ce sembla que lo corrent deu Gòlfe (de Gasconha) qui vira dens lo sens de la montra, avosse entrainat particulas herrèras de las Asturias per se depausar dens aigas chics pregondas de la Lana.
    Véder lo tragècte auei de las bordilhas qui se depausan sus la còsta, arribadas d’Espanha estant.

  • J’ai le plaisir de vous faire part d’une trouvaille qui éclaire peut-être l’origine du mot "alios" :
    Dans le livre "Les Landes de Bordeaux" des éditions "Ultreïa", p. 91, dans la partie dont l’auteur est Joseph Lavallée, figure cette phrase :
    "Sous le sable se trouve une espèce de tuf que les gens du pays nomment "arriorse".

    "arriorse" fait bien plus gascon que "alios", mais le passage de l’un à l’autre, par l’intermédiaire de scribes peu gasconnisants, a pu se faire assez facilement.
    Le groupe "rs" se transforme facilement en "s" en gascon, mais il est étonnant que Lavallée ait recueilli une forme non encore transformée.

    J’aimerais trouver d’autres attestations de "arriorse", et remonter encore dans l’origine du mot.

  • Comme attestation onomastique, je trouve "HAOU D’ARRIOSSE [POUILLON - 40]" qui en est peut-être une. Mais ce n’est justement guère en pays d’alios, sauf ignorance de ma part.

  • L’IGN donne aussi Pédarriosse, à Pouillon.
    Ces noms se réfèrent probablement à un lieu unique "Arriosse", mais la signification de ce dernier ("alios" ou autre chose) reste à éclaircir.

  • Robert Aufan écrit ceci au groupe Yahoo HTBA, en réponse à une question sur l’étymologie de Larros :

    "Moureau (1870 "Dictionnaire du patois de la Teste") traduisait "larros "par sous sol dur d’apparence ferrugineuse"

    J’ai répondu :
    "Moureau voit donc dans "Larros" le mot gascon "arriorse" qui [...] a donné "alios"."

  • Larròs comme aliòs ne seraient-il pas des mots aquitaniques ?
    Il y a probablement un lien entre larròs et le basque larre "lande".

    Ci-joint un schéma sur lequel je suis tombé.

  • Halip Lartiga
    Microtoponymie de Biscarrosse
     :
    « Larros/L’Arròs : toponyme aquitain ou proto-basque, ar- (pierre) et suffixe aquitain –os. Lieu où il y a des pierres. Il s’agit d’un des noms de l’alios, d’où les lieux-dits L’Arrousa. C’est également un nom de famille. »

    Finalement, je vais modifier la version gasconne du mot sur la fiche de Gasconha.com (donc tout en haut) pour "arròs".

  • Ok. Entretemps j’ai lu le document de Halip, en effet.

    Ne pas confondre avec les lieux-dits l’Arrauza (aussi le Raoua...) qui sont à mon avis des roselières (rau, arrava, rausèth..., "roseau") (le roseau Phragmites bien sûr, pas la canne de Provence qui se dit canavèra ni le Phalaris arundinacea qui se dit plumet

  • A Sanguinet, de la bouche d’un indigène de 83 ans, l’arros est l’alios. On dit aussi lo lapar. La laparrina est le sable entre le jaunâtre et le rougeâtre, totalement stérile. Garluixa, pèira de hèr, hèr deus braus, pèira nhòga, pèira de Començac etc... Tout cela recouvre différentes choses.

  • « Ariosto nf : terre compacte, difficile à travailler - Gascogne, Lot-et-Garonne » nous dit ce glossaire des noms de lieux de l’IGN.
    .

  • Pour alios S.Palay donne "aliòs".
    Par contre pour "arròs" il dit ceci :" arròs, arrous ; sm._ rosée. N.de l. hoelhe d’arròs (lav.)."
    le mot aliòs semble donc exister en l’état en gascon.
    Mais si Mr Lartigue l’a entendu de la bouche d’un ancien de Sanguinet, le mot arros doit avoir donc deux significations.
    Quant à "ariosto" on trouve chez Palay "arriòsto" (Lav.) ;sf._ poutre maîtresse,pièce de charpente qui retient les chevrons.
    Mais on trouve aussi "arioste" (L.) ;sf. ;action d’égaliser, d’unir, d’aplanir.

    *(lav.)= lavedan je pense chez S.P.

  • La signification donnée par Palay « "arriòsto" (Lav.) ;sf._ poutre maîtresse,pièce de charpente qui retient les chevrons » me semble parent du terme espagnol arriostre que je trouve expliqué ici :
    Arriostre : Elemento de refuerzo (horizontal o vertical) o muro transversal que cumple la función de proveer estabilidad y resistencia a los muros portantes y no portantes sujetos a cargas perpendiculares a su plano.
    La forme riostre ou riostra, donc sans le a prosthétique que le castillan partage avec le gascon, existe aussi, et le verbe arriostrar.

    Il semble qu’on soit ici dans un autre champ que celui de la terre dure, mais sait-on jamais ? L’étymologie montre parfois de ces dérives de sens...

  • Se compreni bien

     arròs es un mòt du Buish e deu nòrd deu Bòrn.
     lapar es un mòt deu Bòrn.
     cresi qu’es tèrra-boc en Vasadés.

    Quala es la reparticion geografica d’aliòs, lavetz ? E deus auts mòts ? P.ex. coma se ditz en Lana-Grand ?

    Auta causa : dens lo FEW pòdem lugir "Lim. alioste ’parties métalliques colorées mêlées à l’argile’"


Un gran de sau ?

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