en graphie alibertine :
(lo) Calonjar ? Calonjat ?

Prononcer "Calounjà" ou "Calounjàt" selon le cas.
Il y a une incertitude sur la finale du nom : calonjat ou calonjar ?

En faveur du suffixe ar :
 quelques attestations de toponymes qui écrivent seulement un a final plaident pour calonjar puisque le t final gascon se prononce, lui, et qu’il est peu probable qu’il soit omis par les scribes.
 en toponymie nord-gasconne, on trouve plusieurs occurrences de "les Calonges", un peu comme on aurait "les Artigues". Alors, un calonjar réunirait plusieurs "calonges" (des pièces de terre) par le suffixe collectif ar.

En faveur du suffixe at :
Le suffixe ar s’applique plutôt à un terme végétal (branar, taudinar...). Or calonj* serait plutôt un terme juridique relatif à l’appopriation du sol. Un suffixe at semblerait alors plus probable.
De plus, la possibilité d’une racine canonge (avec l’étrange mutation calonge) ménage la possibilié d’un mot canonjat correspondant à canonicat, ce dernier étant connu en français, comme dérivé direct du latin.



 

Grans de sau

  • Colonia était une piste mais un spécialiste pourrait-il confirmer si l’évolution (ortho)graphique est plausible.

    Calonja
    Prononcer entre "Calounje, Calounjo..." L’explication que nous proposons (...)


    Réfléchissant sur le toponyme Calonjat ou Calongeat (sud-Gironde)
    Je viens de trouver le verbe "calonjar" (Disputer, refuser, prohiber) sur la page web citant : François Raynouard, "Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine", 1838-1844
    https://ancien-occitan.fandom.com/fr/wiki/Calonjar

    Je ne connais pas suffisamment la langue Gasconne sud bazadaise pour confirmer l’hypothèse suivante : "calonjat" pourrait-il etre le participé passé du verbe "calonjar" ?

    Quant à la signification, l’imagination est ouverte selon qu’on ferait un rapprochement vers "disputer" ou vers "prohiber".

  • Comme ça arrive souvent, il y a vraisemblablement plusieurs racines assez proches à l’oreille pour avoir engendré des confusions chez nos aïeux.

    Sur les toponymes Calonjat ou Calongeat, je vous suggère de lire la discussion du nom normat Calonjar ? Calonjat ?.
    Je viens d’y faire un ajout pour signaler la possibilité d’un mot signifiant canonicat, et justifiant alors une graphie avec un t final.

    La piste que vous signalez, d’un participe passé du verbe calonjar (Disputer, refuser, prohiber) mériterait d’être rajoutée à cette discussion ; je vais d’ailleurs, peut-être, y transférer ces grans de sau. [fait !]
    Le Tresor dóu Felibrige donne ceci :
    « CALOUNJOS n. (rom. calonja, dispute), n. de l. Calonges (Lot-et-Garonne). »
    A supposer que le verbe ait été connu en "Sud-Gironde", un participe passé serait bien en -at, et il y a par exemple des noms de lieu "Pleytejat" (Plaidé)...

  • Peut-être latin tardif *calumniare, d’où ancien français chalengier, challonge "dispute".

  • Adiu PJM !
    Je ne suis pas spécialiste des évolutions phonétiques gasconnes depuis le latin, mais cette évolution vers le français du verbe latin calumniare semble bien permettre qu’un verbe calonjar, signalé plus haut comme "ancien occitan", soit présent en gascon, et dérive du même verbe latin.
    Et alors, cela expliquerait la bizarrerie de calonge pour chanoine. Sinon, il n’y a normalement aucune passerelle entre le n et le l. Il y aurait donc bien eu confusion à partir d’une similitude de sons, l’idée de dispute, de refus ou d’interdiction, ne me paraissant pas liée à ce dernier mot.
    Ceci renforcerait donc l’hypothèse Calonjat pour les toponymes concernés, Calonjar (terminaison -ar) ne pouvant dériver à la rigueur que de colonia ; cette hypothèse (colonia + suffixe -ar me parait maintenant très faible. Mais alors, c’est curieux que le t final n’ait pas été noté, par exemple, pour le lieu-dit Calonja du Nizan.

  • Adiu Tederic !

    Les chartes latines à partir du haut Moyen Âge montrent des variantes issues de calumnia : colonea pour calonia ; cholonea, notamment dans des chartes hispaniques (citées par Marca dans son Histoire du Béarn, IV, 4, § 8).
    Le bas-latin calumnia était une action en droit (de jure) et le mot a désigné une contestation.
    L’aFr. chalonge (< latin pop. calumniare, avait pour sens 1) poursuivre, 2) calomnier, 3) contester (même par les armes), 4) disputer. Le chalengeor était un "demandeur".
    Les exemples juridiques sont cités dans Du Cange sous Calumnia :
    http://mateo.uni-mannheim.de/camenaref/ducange/bd1/jpg/s0766.html

    Puisque calumnia est une évolution populaire, il a pu survivre dans un usage courant aussi bien que juridique.

    Il y avait une seigneurie de Chalonge en Poudouvre (Trébédan) avec son château. Il ne me paraît pas que ce soit un surnom de querelleur, plutôt une terre disputée, ce que confirment des noms de lieux, par exemple en Normandie :
    https://www.persee.fr/doc/annor_0000-0002_1967_num_17_1_6612

    Donc plutôt : "terre disputée, contestée".

    Le français moderne, oublieux du vieux lexique, a calqué le latin pour sa calomnie et a reçu le challenge de l’anglais au XIXe siècle. Ce dernier mot est beaucoup plus français d’oïl que l’emprunt de clerc fait au latin.

  • Canonge serait aussi sobriquet ou NL de possession ecclésiatique. Généanet commente :
    https://www.geneanet.org//canonge/CANONGE

  • Je pense que nous tenons le bon bout !
    Une autre trouvaille de la même veine que j’ai faite aujourd’hui :
    à Seysses, en Gascogne toulousaine, un "Prat jugeat" qui donne maintenant lieu, chez l’IGN, au "chemin du Préjugé" ! (Seysses)
    Le Pré Jugé


Un gran de sau ?

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