
Toulouse
Reynerie, Reynery / Reinèri ?
FANTOIR, IGN 1950, CN (Section W de Mirail, 2ème feuille) : Reynery
Cadastre Grandvoinet fin XVIIIe : Reneri

Cassini : Penery ; Cassini donne souvent des noms intéressants - et plus gascons qu’aujourd’hui - en Toulousain. Ce "Penery" est manifestement Renery.
"Reynerie" avec un e final n’apparait guère dans les textes anciens, mais plutôt Renery, Rennery, Reneri.
Et même dans les attestations plus récentes qui ont "Reynerie", c’est souvent sans l’article la.
Côté languedocien, à Gratentout, il y a aussi un Rennery (Cassini) ou Rénery, avec un château...
« Au milieu du XVIe siècle, c’est François de Raynerie ou Reynier docteur régent de l’université, professeur de droit, qui achète le domaine. Il laissera son nom déformé au domaine, désormais appelé Reynery. »
https://societearcheologiquedumidi.fr/_samf/memoires/t_70/240-263_Toulza-2010.pdf
« l’origine du nom Reynerie ?
Le quartier doit son nom à un castèl bastit al sègle XVI / à un château construit au XVIe siècle. (...) en 1548, il passe entre les mains des Reynier qui lui laissent leur nom. Il s’agit donc du nouveau nom du domaine. Voilà pourquoi ce quartier s’appelle la Reynerie / la Reinariá »
Qu’es aquò - Toulouse : quartier la Reynerie
L’explication de Qu’es aquò ci-dessus donne bien Reynier/Reiner comme racine, mais suppose un suffixe languedocien -iá et un nom féminin.
Noms en -èri
Or, on trouve couramment en Toulousain le suffixe -èri, qui résulterait de latinisations tardives appliquées d’abord à des noms de métier en -èr ou -ièr.
Mais ce suffixe -èri s’appliquerait logiquement à une racine "Reyn" toute courte et inconnue...
Pour former Reineri, le simple suffixe -i appliqué à Reiner est plus logique. Et ce suffixe (qui peut suffire à une latinisation) n’est-il pas dans Angely et Guilhermy, lieux voisins ? Angely : pas sûr, ça peut être En Geli...
En Gascogne toulousaine, il y a aussi Ancely (?), Rachéty (Cugnaux, mais Cassini donne "Rachetin", donc c’est ici un faux ami), Chabanassy (?), Maynery (CN : Maÿnerÿ, près de Casselardit), et les Souléry (Solèri)... On retombe surtout sur des -èri...
Mais aussi, Reyner+èri = Reynerèri serait difficile à prononcer, et a pu être simplifié en Reynèri ?
Ce débat n’est pas sans importance si on veut retrouver une forme gasconne ou d’oc correcte :
Reineria, Reinèri, ont des prononciations nettement distinctes de Reinariá, l’accent tonique n’y est pas placé pareil.




"Reynerie" a été inclus dans l’énorme opération d’urbanisme du Mirail des années 1960. Il s’agissait de construire une deuxième ville de Toulouse, dans l’esprit "cité radieuse" du Corbusier.
La destruction des énormes "tripodes" de logements de l’architecte Candilis est maintenant en cours ou prévue. C’est un sujet pour Région Gascogne Prospective !
Le Mirail #1 Un projècte gigantàs