Gouazé

Geneanet : attesté à Larbont entre St Girons et Pamiers.

Geneanet donne aussi "GOUAZERE 1667 - 1667 Vic, Montazets Ariège", qui devrait être la forme féminine de "Gouazé".
En graphie alibertine, c’est plus clair :
Gouazé = Guasèr
Gouazère = Guasèra

L’IGN donne le lieu GOUAZET [SAINT-GIRONS - 09] dont le nom pourrait avoir la même racine, mais un suffixe différent.

en graphie alibertine :

Guasèr

Peut-être un dérivé de "gua(s)".

guà, guat, gat, vuà ?, vuat ? / gué

La forme guat a aussi existé, il en existe des traces dans la toponymie (ex (...)

Grans de sau

  • Bonjour !

    Je trouve sur la commune de St Michel de Castelnau deux locs à rapprocher de "Guazère" quant à la forme :
     les Pelouères.
     la Guingalère.

    Avec la même incertitude qu’un "Guazère" pourrait être dérivé de "gua(s)" je me suis laissé aller à penser que "Pelouère" pourrait dériver de "pelous" et que "Guingalère" pourrait avoir quelque affinité avec "guingoys" .....

    Si tous ces rapprochements avaient une réalité quel sens pourrait-on donner à ce qui apparaît alors comme un suffixe : "-ère" ?

    • "ère" (mais cette notation française peut masquer deux prononciation différentes, l’une avec accent aigu, l’autre avec accent grave) est le féminin d’un autres suffixe qui n’a pas la voyelle finale atone "e". Lequel ?
      Je vois en principe déjà trois possibilités pour le suffixe masculin correspondant : "èr", "er", "èth"
      Comme toujours, le r final n’est pas prononcé, et dans les notations habituelles, n’est pas écrit, ce qui donne souvent des terminaisons en "é", même si la prononciation gasconne est plutôt "e accent grave".
      Je m’aperçois une fois de plus qu’on tombe vite dans des explications compliquées...
      Sur les exemples fournis par Claude, on pourrait imaginer les formes masculines :
       Guaser, Guasèr, Guasèth, qui pourraient être noté habituellement G(o)uazé, G(o)uasé, G(o)uaset...
       Peloer, Peloèr, Peloèth (Péloué, Pélouet...)
       Guingaler, Guingalèr, Guingalèth (Guingalé, Guingalet).
      Je vous laisse chercher sur Geoportail celles de ces formes qui existent comme toponymes...
      A priori, je suis d’accord avec le rattachement de "Guazère" à "gua(s)" (gué, petit cours d’eau), mais pas avec les deux autres rattachements proposés par Claude.

  • A chaque fois que moi, pauvre gavache qui se passionne pour la toponymie gasconne sans trop savoir pourquoi, émet quelques savantes hypothèses, il y a, sur Gasconha, un sinistre individu qui s’ingénie à les démolir ...
    Mais si je ne suis pas gascon j’en ai un trait de caractère : je suis teigneux (tignous en gascon) et je me cramponne.
    Bref ! J’ai suivi les conseils de Tederic et j’ai cherché pour "guingalé / guingalet".

    Pour "guingalé" j’ai trouvé :
     un toponyme, une commune au centre-est du ... Burkina Faso. Je ne savais pas que la Gascogne avait des racines aussi lointaines ! Surprenante Gascogne ...
     Un Saint Guingalé dont les reliques reposent dans l’église St Sauve de Montreuil...

    Pour "guingalet" pas de toponyme mais une définition.
    En ancien français et selon le Dictionnaire de l’ancienne langue française de Frédéric Godefroy, "guingalet" aurait précédé "gringalet" dans notre langue. Cette évolution s’expliquerait par une mauvaise lecture de "gui-/gri-". Pour mémoire : un guingalet/gringalet est une personne de petite taille, maigre et chétive. Une sorte de gascon en bonne santé quoi !

    A plus pour "Péloué / Pélouet" ...

  • Bonjour Claude !
    Je ne peux pas imaginer que vous parliez de moi quand vous évoquez un "sinistre individu".
    Pour ma part, j’admire votre ténacité face à la contradiction que vous rencontrez au fil des années sur Gasconha.com.
    J’ai à mon tour recherché autour de Guingalère-Guingalet-Guinguaou sur Geoportail, et je trouve des résultats plus proches que le Burkina-Fasso :
     Guingal (Grézels - 46) et Combe de Guingal (Fragues - 46), donc domaine guyennais non gascon
     le Guingalet (Parassy - 18), donc domaine d’oïl, ne peut pas être un gascon "guingalèth"
     Gingaou (Escalans - 40) et Gingau (Lannes, - 47), donc en Gascogne, mais il manque le "u"
     les Guingalières (Condeissiat -01), donc domaine franco-provençal
     Soum det Guingays (Cauterets - 65), donc Pyrénées gasconnes
     La Croix Guingal (Derval - 44), donc limite Bretagne et possible racine celte
     La Gingalière (Genouillé - 17), donc poitevin-saintongeais, mais manque aussi le "u".
    De cette liste, c’est le "Guingal" guyennais qui me parait le plus proche de Guingalère, et le Quercy est quand même plus proche que la Bretagne.
    Une question au groupe Yahoo Noms-Rouergue pourrait apporter des réponses intéressantes.

  • Tederic
    J’espère que le "sinistre" individu, qui ne manque néanmoins pas d’humour, aura compris que ce n’était là qu’une aimable boutade ... et s’il est parfois décevant de voir démolies ses propres hypothèses, que l’on pensait nécessairement géniales, il m’est toujours agréable de pouvoir apporter mon "gran de sau" quelle qu’en soit la valeur et d’avoir un "sinistre" pour me ramener sur un meilleur chemin.

  • J’ai cliqué un peu tôt pour envoyer mon message. Je voulai ajouter que, au bout du compte, ce qui me préoccupe dans ce débats c’est de savoir ce qui se cache derrière ce radical "guing-". D’où vient-il ? Que signifie-t-il ?
    Il apparaît aussi bien dans la langue d’oc que dans la langue d’oil :
     de "guingois" en français et de "guingoys" en gascon.
    Est-ce le gascon qui emprunte au français ou l’inverse ? Va savoir ! Les gascons diront que c’est l’inverse ...
     et ce guingalet français (qui date du XIIème et est antérieur à gringalet qui n’est dû qu’à une lecture fautive) ne pourrait-il pas être lui aussi lié au guingaleth gascon ?

    Dernières nouvelles :
    1) J’ai lu : "Les patois sont moins exposés à l’influence de l’écriture." ce qui est une évidence et ce qui expliquerait que le "g(u)ingaleth" gascon n’ait pas suivi le "g(r)ingalet" français ...
    2) le radical "guing-" serait d’origine germanique (y a du Wisigoth là-dessous) avec une consonance négative. Or autant dans "guingoys" que dans "guingaleth" il y a une idée de "mal foutu" sous-jacente.

    Et ça fini par me prendre la tête cette histoire ! (Traduisez moi cela en gascon SVP)

  • On n’est pas sortis de l’auberge !
    Après "Les Pelouères" je découvre un autre loc sur la même commune : "Lous Pelouas" ...

    "Les Pelouères / Lous Pelouas", cela vous éclaire-t-il d’un jour nouveau ?

    • Oui, l’existence d’un "Lous Pelouas" là où il y aussi un "Les Pelouères" confirme qu’il y a formation d’un nom de lieu à partir d’un mot de la langue locale.
      L’IGN donne aussi pas mal de "Peloueyre(s)".
      Le mot de la langue locale ne peut être que "pelon" (prononcer "peloun" ou "péloun"). Dans ses dérivés, le "n", cerné par des voyelles, disparait conformément au comportement bien connu du gascon général.
      Pour revenir à "Lous Pelouas" ("Los Peloars" en graphie alibertine) : le suffixe -ar étant souvent utilisé pour donner un sens d’espace planté de quelque chose, on peut imaginer que "pelon" est un végétal. Mais peut-être pas : on a bien "cabanar", ou "cujalar", par exemple, où il n’y a pas de végétal...

  • Guazère = déformation de Gaüzère ?

  • Oui, "lo pelon" (dérivé de peu "poil") est bien un végétal. C’est une graminée, si je me souviens bien (cf. le livre de Guy Dussaussois). Mais ce nom doit être assez génériques (herbes pubescentes ou à inflorescences rappelant des cheveux).

  • Non, Gaby, pensi que ne cau pas véder dens Guazère ua deformacion de Gaüzère, e demorar sus l’arradic "gua(t)", qui balha per exemple en "Guiana guianesa" un lòc Gazelle...