Languedoc voisin

Artix

Il parait assez clair au vu des cartes dialectologiques et de certains faits culturels que le Plantaurel a été entamé par le languedocien fuxéen, mais qu’il fut à l’origine en partie gascon (la fracture entre le massif et la plaine de l’Ariège est notable). Parmi ces traits culturels, il faut noter l’omniprésence de l’architecture vasconne.

La toponymie est ainsi plutôt gasconne statistiquement alors que la langue ne connaissait plus que le subjonctif dans les subordonnées de temps dans son dernier état : Michéou, Lavigne, Tuquet, Mouchague, Brouquette, ...
On note des implantations gavaches : Limouzy, Gabacho.


 

 

Lòcs (lieux-dits = toponymie, paysage...) de Artix :


 

 

 

Grans de sau

  • Je suis assez intrigué par la maison sur la droite, qui parait absolument de facture moderne, et peut-être vaguement néo-vasconne.
    En tout cas, à Artix, la méridionalisation est encore limitée, alors même que l’on est si proche de Pamiers, comme quoi ce n’est pas Toulouse qui méridionalise Midi-Pyrénées, ce sont les habitants qui par leurs choix modifient durablement les paysages.
    Toulouse n’est en rien la "Méditerranée", c’est l’image moderne de la ville qui le fait croire, image intériorisée par les nouveaux venus ou les autochtones qui font construire leur maison individuelle.

    Au passage, Artix se situe en Pays de Foix, au cas où ce ne serait pas clair, mais toute la frange occidentale du Pays de Foix est mêlée, car il semble bien que Foix se soit agrandie de terres anciennement relevant du Couserans.
    Mais je me demande parfois si ce n’est pas tout le Pays de Foix (le vrai : pas le Pays d’Olmes) qui a connu des formes intermédiaires gasconnes (Varilhes par exemple ? Sans oublier que dans les années 50, l’ibéro-languedocien fuxéen connaissait des traits comme le que énonciatif, le subjonctif dans les subordonnées temporelles, ... Et n’oublions pas les toponymes en -os).

    Cela étant, l’Artix fuxéen n’est probablement pas de la même origine que l’Artix béarnais (anciennement Artidz : probablement du basque arte=chêne vert + suffixe locatif à sifflante) car il existe d’autres Artix en Languedoc et Guyenne : je pense qu’il s’agit d’une variante orthographique d’Artics, qui doit être une forme plurielle et masculine d’"artiga".

  • Limouzy, mon òme, es diferent de "gabach".

  • Non, ce n’est en rien différent, de manière générale, Limousins comme les Français de l’Ouest étaient dits "gabaches" par les Gascons, tous les témoignages vont dans ce sens, et d’ailleurs l’étude de la Petite Gavacherie montre que l’apport de population non négligeable était limousin et périgourdin.
    Ils étaient quand même des gabaches, à savoir des étrangers (l’homme d’oïl, c’est plus proprement le "franchiman").
    Mieux, on a des témoignages que les Gascons préféraient les immigrés espagnols pour les vendanges que les Limousins ou les Saintongeais !

    Alors évidemment, oser dire que les Gascons considéraient les Périgourdins et les Limousins comme des étrangers, cela remet en cause la doxa occitaniste de la fraternité d’oc.
    Pourtant, c’était la réalité. De la même manière que les Languedociens pour les Catalans étaient des Gavatxos, ou encore les locuteurs de vivaro-alpin des montagnes, des Gavots pour les vrais Provençaux.

  • Ajoutons à cette démonstration que si "Gavach" n’avait jamais désigné que les hommes d’oïl, on ne comprendrait pas les lieux-dits Saintongey ou Peytavin.
    "Gavach" c’est l’étranger du Nord, et les Limousins qui "déferlent" en Bordelais et Bazadais via la Dordogne pour les travaux saisonniers en faisaient partie.
    Il faudrait franchement étudier de plus près le peuplement des Gavacheries, la toponymie (en fait "patronymie") y est franchement autant limousine que poitevine-saintongeaise.


Un gran de sau ?

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