Jòc sondatge Choisissez cinq mots (français, gascons ou autres) que vous reliez à la Gascogne !

- Tederic Merger

Mercés aus · a las · prumèr·a·s qui an responut !

Classement thématique des premières réponses (il en faut d’autres !) :

Mots emblematics :
Patac, gnac, malaye, hartot, arromega, trastou, pèc, tignous, carreròt, Camins, Casau

Hèsta, jòcs, espòrts, cant e musica :
course(s) landaise(s), Hèstas, Estanquet, rugby, cantères, le rondeau, la boha, Animacion, Muishas

Cosina :
Transmission de la cuisine gasconne Hit-parade de la piperade e tout acò...

pipérade, monjétade, chichons, garbure, la croustade

Pinhadar :
Landes de Gascogne

Pinhadar, Lanas de Gasconha, Gemèla

Autes lòcs e mitans emblematics :
les crampottes (port des pêcheurs à Biarritz), Anglet, ostau vascon, Pireneus, Mar Grana

Istòria :
Vasconia

mousquetaires, Milharis, Sans-Guilhèm, Vascon/ia,

Mesclats :
Baina, Enteneder, Transmission, Taulèr

Grans de sau

  • malestruc, mouquirous, chocou, clouque, mandaherrou

    [J’ai donc créé chòco (chocou) et mandahèrro (mandaherrou) que je ne connaissais pas, et établi les liens vers les cinq !
    Tederic lo webmèste]

  • Goyats, pèc, estanquet, mila diu, croustade

    [J’ai donc créé mila diu. Indispensable !-)
    Tederic lo webmèste]

  • mesclàgne, batsàrrou, mate hàmi, estoufe-couquin, espantoàyre

  • bastide, arcades, bandas, blanc limé, arnegat

  • brègue, cabourrut, chaouchon, clumer, esperrequer

  • Dans ma famille, le concept de « Gascogne » était complétement absent. Tout le monde parlait la langue mais personne ne se percevait, selon toutes les apparences, autrement que français. « Born, Brassens, lanusquet" étaient mots inconnus. On connaissait le nom de « Marensin  » mais c’était pour désigner des voisins, plus distingués, plus civilisés, pas comme nous qui étions juste « de la lande ». Il y avait aussi la Chalosse, des riches, des prospères, dont on parlait avec respect. Bref, nous disposions de cervelles bien nettoyées, bien proprettes. On ne risquait pas de parler de Gascogne, à peine vaguement des landes, d’imaginer de « terre à nous » sinon pour reconnaître qu’on était des retardés, des arriérés.
    Je suis donc incapable de donner des mots désignant la Gascogne, sinon de mon point de vue de vieil homme qui essaie de reconstituer aujourd’hui ce territoire, son histoire, ses traits culturels. Pour moi, donc, l’exercice, à cette heure, est vain.
    En toute naïveté, je ne peux que donner viste hèit, presque au hasard, quelques mots magiques, insistants qui perçaient la barrière bien étanche élevée pour m’empêcher d’accéder à la belle langue, puissante et musicale à la fois, des miens :
    Hilh deu diable de còisho et peliu, moquirós (c’était pour moi)
    Macarreu ( plus présent que hilh de pute)
    Dache dise, vèi t’en caga (veui-t’oen caga en negue) (un peu de philosophie quand même)
    Lo huec é las gemellas (Lo huoc e les yeumeules) (four et cheminée) : importants quand il n’y avait pas l’électricité ni le gaz, ni d’ailleurs l’eau courante ou les toilettes …
    hartanèr,a, tinhós,-osa, batsarró, capborrut,-uda, pec, cloca (pour désigner certaines femmes pas seulement la « glousse », bréga (pour désigner précisément celui ou celle qui ressasse. « Quau bregue d’òmi ! », dit Méaule)
    La poralha, tellement importante et diverse et les aulhas (« les ouilles » en negue de chez moi) ;
    Et toutes mes excuses pour cette contribution pleurnichouse.

    [Merci ! lo webmèste]

    • Qu’atz bien responut, Mossur Dufau !
      Vos parents ou grands parents n’auraient donc pas bien su répondre à ce jòc sondatge, mais vous, si !
      Il ne s’agit pas forcément de définir la Gascogne, mais de lister des mots qui nous rassemblent sur des choses qu’on aime, des souvenirs... La Gascogne peut servir à ça.

  • Macaréu : à mon avis, ce devait être "maquerelle" (mais de plus savants me corrigeront) - et de plus je crois que c’était plutôt avec deux "r", après retour de mémoire.

  • à l’aide amics
    voici 5 mots entendus chez moi, enfant, qui "sonnent" gascon mais que je n’ai trouvés dans aucun dictionnaire !

    saute pelheicou, sauterelle
    pigner (pig-ner), trépigner, faire un caprice
    nasapiore, ivrogne
    couèque, femme médisante
    caquignou, avare, près de ses sous

    • Palay :
      Multidiccionari francés-occitan

      « caquìgnou,-gne (Bay.) s. – Surnom pour désigner un juif ; les juifs. »
      Evidemment, le parler populaire peut colporter des préjugés !
      Un détail important : l’accent grave sur le i (caquìgnou), qui indique la place de l’accent tonique.
      Le féminin est "caquigne".
      En graphie alibertine (qui écrit o pour le son noté "ou" en français), ce serait caquinho au masculin et caquinha au féminin.
      Ces mots qui ne sont pas accentués sur le ou final sont exotiques dans notre monde français qui ne sait pas placer l’accent tonique comme ça.
      D’autres ont déjà été cités ci-dessus (en graphie alibertine : batsàrro, mandahèrro, chòco, còisho...), et ce n’est surement pas un hasard : ce sont des mots populaires qui maintenant peuvent nous paraitre étranges, et sont d’autant plus marquants !

      Pour "couèque", j’aurais le masculin coeco (même terminaison en ou non accentuée !), qu’on trouve en toponymie, mais entre Armagnac et Adour.
      Je n’en ai pas trouvé la signification.

  • En vrac, cinq termes des bords de la Garonne qui me viennent à l’esprit et qui sont devenues étrangères aux jeunes générations :

    pinconèir = polisson, coquin, voyou, coureur de jupons
    viet d’ase ! (pron. : byatazë) = diantre ! / sapristi !
    dala = gouttière
    hrobir = fourbir, astiquer
    mascanhar = s’en voir pour faire quelque chose ; esquinter, mâchurer

    • Je viens de créer pinconèir dans la base, qui est connu par Palay comme du Médoc et par le Trésor du Félibrige comme de Guyenne.
      Je me dis que des jeunes garonnais peuvent encore connaitre des mots comme "mascagner" et "dalle".
      J’ai entendu à Tonneins au moins un jeune ouvrier couvreur, par exemple, qui avait bien "l’accent", et qui, je suppose, peut avoir reçu ce vocabulaire. A vérifier...
      Curieusement, les dictionnaires gascons ne semblent pas donner "dalle", mais un lexique limousin accessible par Dicodòc donne bien dala pour gouttière.

  • @ 8
    Moi aussi, j’ai entendu "couèque" durant mon enfance sans en connaître la signification exacte à part que c’était péjoratif.
    Cristian

  • Subitement, j’ai pensé à caveca, et Palay dit ceci :
    « cabèque, cauèque, chabèque, cayèque sf. – Chouette ; au fig. vilaine femme. V. cabèc. »
    Or, du côté de Bayonne, il se peut que "cauèque" se prononce "couèque"...
    Je retire donc mon Coeco, de toute façon trop loin de la zone bayonnaise et sud-ouest-landaise que je comprends être le pays d’origine d’André !

  • En effet Tederic, je viens "du côté de Bayonne" et le mot cayèque était utilisé par mon père pour désigner à la fois la chouette et une personne bavarde. Couèques, pour désigner des femmes souvent agées et cancanères pour ne pas dire médisantes.
    Je ne sais si Pierre Rectoran donne l’une ou l’autre de ces acceptions dans son Gascon maritime, que hélas je possède pas.

  • Tu as probablement raison, Tederic, au sujet de "dalle" et de "mascagner" en français régional. Les termes gascons garonnais que j’ai cités sont, hélas, inconnus des jeunes générations, mais il est fort probable que même des jeunes ont encore une certaine connaissance du français régional, local, familier du temps jadis, farci de mots d’origine gasconne, voire pan-occitane.
    Rien d’étonnant à ce que ces mots se retrouvent en limousin ou en languedocien. Les parlers nord-garonnais, bien que basiquement gascons, n’étaient pas étanches du fait de leur aire géographique et avaient donc "emprunté" une partie de leur vocabulaire aux idiomes d’oc voisins. Je pense par exemple à gingar ("ginguer" en français local).
    Merci d’avoir créé pinconèir dans la liste.

  • couente : ennui, corvée, tracas
    bouhémi : vagabond, bohémien
    chàupit, (-pide) : trempé, trempée, trempe
    charnègue, charnègou : mélangé, métissé,
    arrey : rien, nib, que dalle

    • J’ai donc créé coenta et chaupit qui n’étaient pas dans la base.
      charnegou/sharnego est encore un de ces mots en "ou" non accentués, particulièrement nombreux du côté de Bayonne, mais pas seulement, au point qu’on pourrait y voir une influence espagnole.
      Mais un mot comme cassou/casso (chêne) fait partie de cette liste, et ne peut être attribué à l’espagnol.

  • Sans doute as-tu raison Tederic (comme très souvent !) même si si ce n’est pas général, le gascon de Bayonne doit avoir "subi" l’influence espagnole de l’accentuation sur la pénultième. Cassou n’en fait évidemment pas partie, là encore c’est bien vu.

    • Merci André...
      Vincent P. nous a expliqué ailleurs leur présence, surtout en sud-gascon :

      « le gascon, surtout méridional, a tendance à introduire une voyelle finale atonique -o (prononcée -ou) dans les cas de réductions d’étymons latins par suppression de la syllabe finale ; le cas le plus célèbre est casso (’cassou) "chêne".
      ’cassa(nu) > ’casso en sud-gascon
      ’cas(sa)nu > ’casne > chêne en français »

      Autres arbres dont le nom a eu la même évolution gasconne : vimo, hrèisho, carpo...

      Je fais une hypothèse : que cette habitude sud-gasconne de la voyelle finale atonique -o (prononcée -ou) a facilité l’adoption, presque tels quels, de mots espagnols, notamment vers Bayonne.
      Ce peut être le cas pour macho (bélier reproducteur), mòro, galho...
      Mais pour beaucoup, l’origine espagnole ne me semble pas évidente :
       pour rester dans le monde animal, marro, aso, miòlo (mulet), bruho (bardot = issu d’une ânesse et d’un cheval)
       dans les pratiques alimentaires de l’homme : garfo, picaisho (picàchou)...

  • Rectoran donne bien "le cayèque" pour la chouette. Que parlam, dictionnaire d’Aci Gasconha, ne l’indique pas.

  • hàtou (avoir le) : la poisse, la guigne,
    birelòcou : qui louche,
    en faire un hach (beaucoup, plein) un hach de cèpes…
    chìoule-en-cul : qui siffle sans cesse
    yampole : balançoire

  • Bonjour André,
    Dans votre liste vous mentionnez yampole pour traduire dans votre parler le mot ’balançoire’.
    A part j à la place de y , c’est exactement ce que j’ai entendu jadis de la bouche des derniers locuteurs de Marmande et ses environs : jampole (jampòla en graphie "classique"). J’ai longtemps pensé que c’était une prononciation vicieuse de jumpole car je ne l’ai retrouvée nulle part ailleurs. Aussi pourriez-vous m’indiquer votre région d’origine car vous employez un terme que je croyais très localisé sur les bords de la Garonne et peut-être mal prononcé par les tous derniers locuteurs ?
    En vous remerciant.

  • Bonjour Danièl,
    C’est un mot que je tiens de mon père qui parlait le gascon maritime, ou du bas-Adour, de Bayonne quoi.
    Palay donne jumpadé pour balançoire.
    Mais je trouve yampole nulle part !

  • Danièl,
    J’ai oublié l’abbé Vincent Foix, lui donne yumpole (Bay.) dans son dictionnaire

  • Merci, André, pour votre témoignage. L’abbé Foix précise également yampola , balancer, dans le parler de Bayonne. Ce qui correspond au jampoula marmandais (jampolar en graphie "classique") . Ce serait intéressant de connaître l’aire de répartition de jumpòla/jampòla et de jumpolar/jampolar. Mais jusqu’à présent je n’ai rien trouvé. Peut-être que quelque "saberut" pourrait nous éclairer...
    A propos de l’incroyable archiviste que fut l’abbé Foix, voici une page qui intéressera plus d’un "lanusquet" et même au-delà :
    http://www.garae.fr/spip.php?article232

    • J’ai donc lu cette page sur l’Abbé Foix, qui mérite notre admiration.
      Je le rajoute à la liste "esmiraglante" des abbés ou curés érudits qui ont étudié le peuple gascon qui les entourait, et sa langue, et nous ont transmis des documents précieux : le curé Tauzin, l’abbé Beaurredon, Dardy...


      Un érudit gascon : l’abbé Joseph Beaurredon

      En Gironde, il y a eu l’Abbé Baurein ("Variétés bordeloises"...), qui me semble moins féru de langue.

  • Danièl,
    Grand merci pour le lien sur Vincent Foix.
    pour le reste, j’ai été pris de doute et j’ai ressorti mes dicos.
    pour balançoire
    Simin Palay, donne jumpadere
    Pierre Meaule, donne youmpedeyre
    Philippe Lartigue, donne joumpadeyre (Gascoun de Biscarroce)
    Félix Arnaudin donne joumpedeyre
    Cénac-Moncaut donne jumpladero (gascon-Français du Gers)
    Trésor dou Felibrige donne jumpladero, yumpolo (Gers)
    Je ne sais si cela peut vous aider en fait. Bon courage

  • Bonjour à tous,

    En ce qui concerne le parler de Biscarrosse c’est le verbe
    joumpa et la balançoire la joumpedeyre
    [joumpedoeyre]. JOMPAR et JOMPADEIRA en graphie normée.
    Quant au lexique de Biscarrosse, je n’ai fait que mettre en forme et en graphie normée le travail de Germain Lalanne. Rendons à César. J’y ai aussi ajouté tous les mots de l’ALG (point 672 NO).

  • Merci, André et Philippe, pour toutes ces précisions lexicales du plus grand intérêt, ne serait-ce qu’à titre de témoignage (quasi-)archéologique.
    Donc, provisoirement, je pense que la yampole (en gascon maritime) de votre père et la jampole (nord-gascon garonnais) de ma grand-mère maternelle et de ma mère devaient être extrêmement localisés par rapport aux autres termes désignant la balançoire et le fait de se balancer, si tant est que ce ne soit pas une "innovation" de la part de derniers locuteurs qui auraient remplacé la syllabe yum-/jum- en yam-/jam-.
    Simple hypothèse qui ne sera peut-être jamais étayée du fait que les parlers locaux (les "patois" d’autrefois) ont tous disparu en tant que moyens de communication usuels et courants.

  • A propos de ces abbés et curés érudits qui aimaient sincèrement le peuple gascon et sa langue, n’oublions pas Césaire Daugé.
    En 2019 j’avais joint trois liens internet sur la page de Gasconha. com ci-dessous :

    https://gasconha.com/spip.php?article379

    Inutile de préciser que la langue de cet auteur est une petite merveille de syntaxe et de vocabulaire.

    Merci, Tederic, d’avoir fait référence à ces ecclésiastiques qui ont si savamment honoré notre langue grand-maternelle.

  • Tederic, Danièl,
    merci de ces liens sur ces curés savants et bourreaux de travail !!

  • Daniel, Salut,
    Je connais encore
    dala et viet d’ase,
    mais ce dernier dans une traduction
    plus réaliste ...

  • bire bire : le tournis, la tête qui tourne
    charre : maigre, chétif
    brigailles : miettes, petits restes
    pincher : pincer, piquer (pinche cul : le bal)
    rapaillon : montée, petite côte

  • "estanquet" est sorti dès le début dans ce jòc sondatge.
    On me dit que le mot "prend".*
    Il y a un an (printemps 2023), l’airial de Marquèze, ouvrant sa nouvelle saison, expliquait à Sud-Ouest vouloir « un esprit “estanquet”, convivial et familial, ou entre amis à la débauche, pour rajeunir la cible et aussi faire en sorte que les locaux s’approprient le lieu »
    Sabi pas s’a bien marchat : « l’esprit estanquet » ne se décrète pas, et à Marquèze, ils le savent sans doute...
    Pour aider son apparition, ils ont aussi créé "l’Estanquet"

    « Au cœur du quartier de Marquèze, profitez d’une halte conviviale et rafraichissante à l’Estanquet. Venez y boire un coup ou grignoter un morceau mais surtout profiter de son ambiance unique et de son personnel haut en couleur. Profitez de cette halte pour vous initier aux jeux gascons, palets, quilles... »

    *D’ailleurs, il semble que "l’estanquet" prend bien au delà de la Gascogne : Montauban, Rocamadour, l’Hospitalet... Saint Priest près de Lyon !

  • chimourrit, chimourride : ridée, flétrie
    truque resoun : discutailleur, qui veut toujours avoir raison
    piouler : crier-un pioulet, cri aigü, perçant
    hougner : pousser, bourrer
    yoyes  : objets (bijoux) de pacotilles