- Guilhèm Pilard Guichòt

en graphie alibertine :
Bausten

Prononcer "Baousténn"

"Ni Dauzat ni Nègre ne connaissaient les formes médiévales pour proposer cette étymologie. Il est évident qu’il ne s’agit pas d’un nom germanique mais d’une formation bien plus ancienne ; le suffixe d’origine est bien -en, avec -n dental, que l’on retrouve maintes fois dans la toponymie landaise (Callen, Carcen, Cassen, Bachen, Lourquen) et qui doit être le suffixe d’appartenance indigène *-ennu étudié par Grosclaude (DTCB, p. 382). Bostens n’est mentionné pour la première fois qu’à la fin du Xe siècle, lorsque Guillaume Sanche, duc de Gascogne, donne la petite église Sainte-Marie au monastère de Saint-Sever. L’étymon pourrait être le latin balista, « baliste », mais quel sens faudrait-il lui donner ici ? Le continuateur roman, puis gascon, balesta signifie « arbalète, arc ou piège dont un arc constitue la pièce principale » (GBGM, p. 98) ; il est donc difficile de l’intégrer dans ce contexte. C’est la raison pour laquelle nous proposons plutôt un ancien mot gascon balès/baleix signifiant « plateau », au sens géographique (DGBM, p. 97), issu lui-même de la racine pré-indo-européenne *Bal- (DENFG, p. 250-251, à propos du nom de famille Balespouey) doté d’un double suffixe aquitanique -est + -en. Il faut cependant admettre une accentuation sur l’initiale pour aboutir à la forme actuelle : Bálesten > Bál(e)sten > Bálsten > Bausten (à rapprocher de Belesten, P.-A.). A moins qu’il ne s’agisse plus simplement d’un nom d’homme spécifiquement aquitain proche de celui qui a donné Beuste et, peut-être, Béost (P.-A., DTCB, p. 255), avec suffixe -ennu.
Voir aussi, à titre indicatif, la notice Balestui (ON. CAT., II, p. 325-6) dans laquelle Corominas s’interroge sur la valeur sémantique de cet ancien toponyme de la commune de Paramea (Pallars Sobirà) mais qu’il considère comme basque tant par la racine que par le suffixe.
Un lieu-dit Balestere, au sud de Benquet, est mentionné sur la carte dite « de Cassini » (fin XVIIIe s.) et doit avoir la même origine. Le suffixe semble ici collectif.
Il s’agit très probablement d’un nom d’origine aquitanique."
Hont : ’DTCLBA’ de la BBF (Bénédicte Boyrie-Fénié)



 

Un gran de sau ?

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