S’occuper de la Gascogne implique de ne pas perdre de vue son côté sud, outre-Pyrénées, la Navarre espagnole par exemple.
Je m’acquitte de ce devoir en recevant chaque jour la newsletter du Diario de Navarra.
Ici un article sur une manifestation dont je ne connais pas les tenants et aboutissants. Il est question d’okupa, donc d’occupation d’un bâtiment - le palacio Rozalejo - que les autorités veulent fermer...
Rien qu’avec le titre et le sous-titre de l’article, je trouve du grain à moudre :
« Los okupas del gaztetxe bloquean el tráfico del centro casi tres horas
La marcha anunciada en bicicleta se convirtió en una sentada en la cuesta de Labrit de 18.45 a 21.35h. Dos jóvenes con sus brazos metidos en un bidón de hormigón retrasaron la apertura del tráfico »
okupa : on est en Espagne, où les mouvements contestataires emploient volontiers la lettre k, peut-être sous l’effet des revendications linguistiques basques, je ne sais pas.
gaztetxe : ça veut dire "maison des jeunes" en basque ; la Navarre espagnole et notamment sa capitale sont largement ex-bascophones [1], avec une utilisation emblématique de mots basques dans un contexte ou quand même le castillan est la langue usuelle.
sentada : je suppose que ça veut dire ce qu’on appelle en français sit-in !
Labrit : on reconnait notre Albret gascon
« Dos jóvenes con sus brazos metidos en un bidón de hormigón »
hormigón signifiant béton ou ciment (j’ai toujours été intrigué par le rapport avec la hormiga, la fourmi, mais peut-être qu’il n’y en a pas !), je comprends que ces jeunes manifestants ont voulu dramatiser la situation en plongeant leurs bras dans du ciment en train de prendre, ce qui est terrible.
Mais l’article donne la clé à la fin :
« Al parecer, ambos tenían introducidos los brazos y se los habían atado dentro de un tubo hueco que se había recubierto de hormigón. »
Si je comprends bien, les jeunes n’avaient pas mis leurs bras directement dans le ciment, mais dans des tubes recouverts de ciment...
Bref, une manifestation avec blocage d’une artère de la ville, très "gilet jaune" dans ses méthodes et ses conséquences [2]- et certains manifestants, dont un des deux qui avaient le bras dans le ciment, portaient des gilets jaunes - mais je suppose qu’on est plutôt ici dans la mouvance zadiste.